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À La Une - Diplomatie

Le Premier ministre turc propose à l'Arménie un "nouveau départ"

"La Turquie partage la souffrance des Arméniens et fait des efforts (...) pour rétablir la sympathie entre nos deux peuples".

"Les Turcs et les Arméniens, qui partagent la même géographie et la même longue histoire, doivent pouvoir se parler de leurs problèmes et trouver ensemble une façon de les résoudre", a estimé le Premier ministre turc. REUTERS/Murad Sezer

Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a proposé à l'Arménie un "nouveau départ" afin d'apaiser les graves tensions qui opposent les deux pays autour des massacres d'Arméniens perpétrés il y a cent ans par l'Empire ottoman, en 1915.

M. Davutoglu a jugé qu'il était "possible, pour deux vieux, d'avoir la maturité nécessaire pour se comprendre et pour regarder l'avenir ensemble", dans une déclaration écrite publiée au lendemain de l'anniversaire de la mort du célèbre journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné en 2007 à Istanbul. "Les Turcs et les Arméniens, qui partagent la même géographie et la même longue histoire, doivent pouvoir se parler de leurs problèmes et trouver ensemble une façon de les résoudre", a-t-il ajouté.

Contrairement à de nombreux autres pays, la Turquie refuse catégoriquement de reconnaître la qualification de génocide aux massacres de centaines de milliers d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale. Ankara se contente d'évoquer la mort d'environ 500 000 personnes (contre 1,5 million selon l'Arménie), qui s'étaient rangés du côté de son ennemie la Russie, lors de combats ou à cause de famines.

 

(Lire aussi: « La République turque a été bâtie, entre autres, sur le refus de reconnaître le génocide arménien »)

 

"L'esprit" de Hrant Dink

En avril 2014, l'actuel président turc Recep Tayyip Erdogan avait offert des condoléances sans précédent pour les victimes arméniennes, parlant d'une "douleur commune". Mais au début de ce mois-ci, il a formellement écarté toute reconnaissance du génocide. "La Turquie partage la souffrance des Arméniens et fait des efforts, avec patience et détermination, pour rétablir la sympathie entre nos deux peuples", a insisté M. Davutoglu en se prévalant de "l'esprit" de Hrant Dink. Plusieurs milliers de personnes ont défilé lundi à Istanbul pour honorer la mémoire du journaliste assassiné, qui œuvrait pour la réconciliation turco-arménienne.

 

Des manifestants appelant le 19 janvier 2015 à rendre justice au journaliste assassiné, Hrant Dink.

AFP PHOTO/ADEM ALTAN

 

M. Erdogan a suscité une nouvelle polémique la semaine dernière en invitant le président arménien Serge Sarkissian aux cérémonies du centenaire de la bataille de Gallipoli le 24 avril, jour la commémoration du génocide par les Arméniens. M. Sarkissian lui a opposé une sèche fin de non-recevoir, l'accusant de vouloir "détourner l'attention du monde" des cérémonies prévues à Erevan. La Turquie et l'Arménie n'entretiennent pas de relations diplomatiques.

 

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M. Davutoglu a jugé qu'il était "possible, pour deux vieux, d'avoir la maturité nécessaire pour se comprendre et pour regarder...

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