Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Liban : les familles des militaires otages annoncent une escalade à tous les niveaux

L'adjudant Ibrahim Mghayt menacé de mort imminente par l'EI.

Les familles des militaires enlevés par le Front al-Nosra ont bloqué l'autoroute de Qalamoun, dans le nord du Liban. Photo Reuters

Au lendemain de l'assassinat du policier Ali Bazzal par les jihadistes du Front al-Nosra, la tension ne cesse de monter, et les familles des militaires, désespérées, bloquent plusieurs axes routiers au Liban. Elles ont annoncé "une escalade à tous les niveaux" si le dossier n'est pas réglé. Pour accabler encore plus les familles et mettre la pression sur le gouvernement de Beyrouth, le groupe État islamique (EI) a menacé de mort imminente l'adjudant Ibrahim Mghayt.

Vendredi soir, le Front al-Nosra a mis à mort Ali Bazzal, après avoir à maintes reprises menacé de le tuer puis reporté sa sentence. Plus d'une vingtaine de militaires sont toujours aux mains des jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) et du groupe État islamique depuis les combats à Ersal, dans la Békaa début août. La mise à mort de Ali Bazzal porte à quatre le nombre d'otages tués. Deux d'entre eux ont été décapités.

La réaction des familles des militaires ne s'était pas fait attendre. Elles ont, quelques minutes plus tard, coupé à l'aide de pneus enflammés la route reliant le village de Bazzaliyé à Laboué, dans la Békaa, où des enlèvements ont aussitôt été signalés. Les familles avaient en effet promis une escalade si Ali Bazzal était exécuté.

Samedi, elles ont bloqué la route de Saïfi, à l'entrée nord de Beyrouth. Les proches d'Ibrahim Mghayt ont pour leur part bloqué l'autoroute de Qalamoun, dans le nord du pays, dans une ultime tentative d'épargner à l'adjudant menacé le même sort que Ali Bazzal. Plus tard dans la journée, le tunnel reliant le centre-ville de Beyrouth au port a également été coupé par les familles des otages en colère.

 

(Pour mémoire : Le clan Bazzal contre-attaque : Aucun Syrien à Ersal ne nous échappera si Ali est tué)

 

"Nous n'ouvrirons pas les routes"

"En tant que familles des militaires otages, nous avons pris ce matin des mesures afin de mettre un terme à la discorde confessionnelle qui se profile. Toutefois, nous annonçons une escalade à tous les niveaux, a annoncé depuis le quartier Saïfi l'un des porte-paroles des familles. Nous appelons le gouvernement à accorder davantage de prérogatives aux responsables du dossier, notamment le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim".

Les familles, qui se disent déterminées, ont précisé qu'elles n'ouvriront pas les routes "tant que le gouvernement ne prend pas des mesures afin de régler le dossier et s'il ne répond pas à l'assassinat de notre fils". Les familles indiquent aussi tenir le gouvernement pour responsable de la mort de Ali Bazzal.

A Bazzaliyé, village natal du policier Ali Bazzal dans la Békaa, les habitants ont érigé des barrages de contrôle. De jeunes gens armés en colère ont effectué des contrôles d'identité des passants empruntant les routes du village.

 

(Lire aussi : Frontières est : extrême vigilance de l'armée face au risque de nouvelles attaques)

 

Les familles des militaires ont également laissé éclater leur colère à l'encontre du cheikh sunnite Moustapha Hojeiry, qui avait joué un certain temps les médiateurs dans le dossier des otages et réclamé son arrestation. Sous le coup d'un mandat d'arrêt lancé par l'État libanais, le cheikh Hojeiry est pointé du doigt par plusieurs parties pour ses affinités avec les jihadistes ravisseurs. Les proches de Ali Bazzal, qui ont tenu un point de presse dans leur village, ont également demandé à l’État d'appliquer la sentence de mort frappant certains détenus islamistes à la prison de Roumieh, "installés dans des conditions similaires à celles d'hôtels cinq étoiles". Les familles ont en outre estimé que les réfugiés syriens à Ersal "ne sont qu'une poignée de terroristes". Elles ont fait savoir à ce titre qu'aucune aide ne pourra leur parvenir via le village de Bazzaliyé. Des milliers de réfugiés syriens sont installés à Ersal et aux alentours de cette ville.

 

Un échange entre les femmes jihadistes et les otages militaires

La situation pourrait s'aggraver encore, le Front al-Nosra ayant menacé, dans le communiqué posté sur un des ses comptes Twitter, de ne pas se limiter à l'assassinat de Ali Bazzal.  "C'est la moindre des réponses à l'armée libanaise. Si les femmes otages ne sont pas libérées, un autre otage sera liquidé".

Saja al-Doulaïmi et Ola al-Okaïly, respectivement ex-femme d'Abou Bakr al-Baghdadi et épouse d'Anas Charkas, le premier étant le chef du groupe État islamique (EI), et le second un commandant jihadiste syrien ayant appartenu au Front al-Nosra avant de rejoindre l'EI sous le nom d'Abou Ali al-Chichani, ont été arrêtées il y a une dizaine de jours par les autorités libanaises.

 

(Lire aussi : Un responsable jihadiste menace de s'en prendre aux femmes et enfants des soldats libanais)

 

Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a confié au quotidien al-Akhbar de samedi que les femmes des dirigeants du groupe État islamique serviront à un éventuel échange contre les militaires libanais enlevés. "Il n'y a pas de décision de libérer les deux femmes car elles feront partie du processus de négociation. Autrement, nous ne les aurions pas arrêtées en premier lieu", a confié M. Machnouk, qui a exprimé sa colère contre les médias qui ont révélé l'arrestation des deux femmes.

Reconnaissant en quelque sorte l'échec que représente la mise à mort de Ali Bazzal, M. Machnouk a estimé que "la fuite des noms des détenues a considérablement porté préjudice et compliqué l'épineux dossier des militaires enlevés". Les familles ont, elles, appelé à une enquête afin de déterminer qui est responsable des fuites médiatiques.

A Ersal, où tout a commencé en août lors des violents affrontements entre l'armée et les jihadistes, la troupe a bombardé samedi les positions d'éléments armés dans le jurd entourant la localité. Elle a eu recours à l'artillerie lourde, et des avions de reconnaissance ont tiré des missiles air-sol contre les positions des éléments armés, faisant plusieurs victimes dans leurs rangs.

 

 

Lire aussi
À l'attention de Saja al-Doulaimi, le billet d'Emilie Sueur

Deux belles prises, mais un manque de vision et de coordination dans le dossier des otages, le décryptage de Scarlett Haddad

À Ras Baalbeck, l'EI et al-Nosra empêchent les habitants de se rendre sur leurs terres

 

Au lendemain de l'assassinat du policier Ali Bazzal par les jihadistes du Front al-Nosra, la tension ne cesse de monter, et les familles des militaires, désespérées, bloquent plusieurs axes routiers au Liban. Elles ont annoncé "une escalade à tous les niveaux" si le dossier n'est pas réglé. Pour accabler encore plus les familles et mettre la pression sur le gouvernement de...

commentaires (1)

Le central command des bacteries nosratistes sur les hauteurs d'Erssal a été pris pour cible des missiles tirés depuis les drones du Hezb resistant en parfaite coordination des forces de l'armée libanaise. C'est à l'aide des drones de combat du Hezb que l'armée libanaise a violemment bombardé la localité de Wadi Mira sur les hauteurs d'Erssal où se retranchent les bacteries d'al Nosra. une localité située dans le nord-est du Liban tout près des frontières syriennes. depuis l'annonce de l'excécution d'un soldat libanais, le front de Erssal s'embrase à nouveau. de très violents combats se déroulent en ce moment entre les terroristes et les forces de l'armée libanaise aidee par la resistance du hezb. Qui disait que le hezb s'en foutait de l'armee ?? faut etre naïf pour le croire .

FRIK-A-FRAK

14 h 08, le 06 décembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Le central command des bacteries nosratistes sur les hauteurs d'Erssal a été pris pour cible des missiles tirés depuis les drones du Hezb resistant en parfaite coordination des forces de l'armée libanaise. C'est à l'aide des drones de combat du Hezb que l'armée libanaise a violemment bombardé la localité de Wadi Mira sur les hauteurs d'Erssal où se retranchent les bacteries d'al Nosra. une localité située dans le nord-est du Liban tout près des frontières syriennes. depuis l'annonce de l'excécution d'un soldat libanais, le front de Erssal s'embrase à nouveau. de très violents combats se déroulent en ce moment entre les terroristes et les forces de l'armée libanaise aidee par la resistance du hezb. Qui disait que le hezb s'en foutait de l'armee ?? faut etre naïf pour le croire .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 08, le 06 décembre 2014

Retour en haut