Bogdanov au Liban en avocat du dialogue et en ennemi du terrorisme

La lutte contre le terrorisme, l'importance du dialogue dans la résolution des conflits et des crises régionales, la stabilité, le développement des échanges économiques et culturels entre la Russie et le Liban ont été au cœur des entretiens que le vice-ministre russe des Affaires étrangères et envoyé du président russe au Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov, a eus au cours des deux derniers jours à Beyrouth.
Couronnant ces questions de fond, le vice-ministre russe des AE était également porteur de quelques – discrètes – idées en ce qui concerne la résolution de la crise présidentielle au Liban. Interrogé à ce sujet, M. Bogdanov s'est contenté d'assurer que « cette affaire reste un secret ».
La journée de M. Bogdanov a été particulièrement chargée. Le diplomate russe a été reçu tour à tour par Nabih Berry, Tammam Salam, Gebran Bassil, Michel Sleiman, Mohammad Raad et Talal Arslane. Il s'est également rendu à Yarzé et a assisté à un meeting oratoire à l'Unesco maquant le 70e anniversaire de l'instauration des relations diplomatiques entre la Russie et le Liban. Enfin, il a dîné à la table de Walid Joumblatt.
Sur le plan interne, et depuis le domicile de l'ancien président Michel Sleiman, M. Bogdanov a affirmé que « son pays porte un intérêt à la stabilité au Liban et incite les composantes à élire un chef d'État ». « La Russie salue le rôle de l'armée libanaise et des forces de l'ordre dans leur lutte contre le terrorisme, a-t-il dit aussi, en fin connaisseur de la vie politique libanaise. »
« Nous soutenons la déclaration de Baabda qu'il s'agit de généraliser sur l'ensemble des pays du Moyen-Orient », a-t-il enchaîné, au terme de sa rencontre avec l'ancien chef d'État.
Pour sa part, M. Sleiman a considéré que « l'absence d'un président de la République entre dans l'intérêt des groupes terroristes. Ceux qui bloquent les élections doivent accomplir leur devoir éthique et constitutionnel ». Il a exhorté la Russie « à accorder davantage d'aide à l'armée libanaise dans son combat contre le terrorisme » et à mettre en échec « les complots visant à changer la face du Liban ».
C'est dans cet esprit que le vice-ministre russe des Affaires étrangères a tenu à se rendre à Yarzé pour y rencontrer le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi.

La crise syrienne
Sur le plan externe, M. Bogdanov a indiqué que « son pays est en contact avec le gouvernement syrien et l'opposition » et qu'il est favorable « à des négociations sérieuses sans conditions préalables ». Cet avis, M. Bogdanov l'a exprimé au terme des entretiens qu'il a eus avec le président de la Chambre, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné. « Les Syriens doivent se réunir et essayer de rapprocher leurs points de vue sur les affaires actuelles. En fin de compte, le peuple syrien, représenté par le gouvernement et l'opposition, est maître de sa décision concernant son sort et l'avenir de son pays », a-t-il précisé. Toutefois M. Bogdanov a démenti la rumeur selon laquelle son pays avait l'intention de proposer la formation d'un « gouvernement de salut public » en Syrie.
Pour sa part, le député du Hezbollah Mohammad Raad devait déclarer à l'issue de son entretien avec M. Bogdanov que « le processus conduisant à un règlement se heurte à de grandes difficultés. On peut même dire que pour le camp adverse, les solutions politiques n'existent pas ».
Enfin, le responsable russe a assuré, après avoir rencontré le ministre Bassil : « Nous soutiendrons toujours le Liban au niveau politique, économique et militaire, en vue de renforcer les capacités de l'armée, de la gendarmerie et de la Sûreté générale dans le but de lutter contre le terrorisme. »