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Liban - Hommage

Saïd Akl et le collège Melkart, l’histoire inédite d’un parrainage...

Cadmus terrassant le dragon, Hendrick Goltzius (1558-1617), 189 x 248 cm.

Entre Saïd Akl et le collège Melkart, il y a bien plus qu'une complicité. Il y a une mémoire. Il faut dire que c'est le grand poète disparu qui avait baptisé le collège, à sa naissance en 1971, en lui donnant le nom de Melkart, en référence à ce légendaire dieu de Tyr, roi de la Cité, célèbre pour sa force tranquille et son esprit vif, clair et serein.
Avec la disparition de ce géant de culture, le collège Melkart perd non seulement un ami, mais un solide soutien de la jeunesse libanaise à laquelle il a dédié sa vie... En hommage à toute son action culturelle, le conseil d'administration du collège Melkart a créé une bourse scolaire, la bourse Saïd Akl, octroyée au plus méritant de ses élèves, aussi bien par son travail académique que par son esprit d'équipe et ses qualités humaines.

Le conte de Cadmus
En attendant, comment ne pas se souvenir de ce texte, dans l'un des numéros du Phénix de Melkart (la revue du Collège), que Saïd Akl avait écrit en 1998 pour les élèves : le conte de Cadmus.
« À mes amis les élèves du collège Melkart, eux qui s'initient, dès leur jeune âge, à la grandeur et la fierté. Des onze Libanais géants du monde – il était une fois Cadmus. Fils du roi de Tyr et frère d'Europe. N'est-ce suffisant ? »
Tyr créera la nousso-démocratie, seul genre de gouvernement devant lequel s'extasiera le grand Aristote; et Europe, princesse phénicienne, donnera son nom au continent appelé aussi la civilisation. Mais Cadmus est encore beaucoup plus. Il est le père de l'alphabet. C'est que l'alphabet, dit Will Durant, dans sa magistrale Histoire de la civilisation, est le plus beau cadeau que l'homme s'est offert à lui-même.
« Pour apprécier ce jugement, ne faudrait-il pas se rappeler que, sur la scène du cosmos, il n'y a que deux acteurs : Dieu et l'homme. Avec Dieu nous n'avons pas à nous mesurer. Avec l'homme, si. Et donc pour l'homme, que sommes-nous ? Will Durant nous dit : "Le peuple, qui gratifia l'homme du plus beau de ce qu'il possède. Cadmus, notre fils, le plus grand des bienfaiteurs ?" Merci, Will Durant. »
Et les Grecs, eux, dieux de la pensée, ce mot si beau, ils le lui avaient dit depuis très longtemps. Comment ? En lui offrant, pour épouse, une de leurs déesses. Une déesse de l'Olympe donnée en mariage à un prince de Phénicie, est-il geste d'admiration plus grand? Et laquelle, parmi les beautés de l'Olympe, était cette déesse ? Elle était Harmonie. L'harmonie du Ciel mariée, cette fois, à un créateur de la Terre, et ce créateur est l'un des onze Libanais géants du monde.
« Mais Cadmus, lui, pourquoi s'était-il trouvé en cette Grèce qui sait s'en enorgueillir ? Oh ! Le très beau roman. Cadmus avait une sœur dont la beauté était de renommée mondiale. Tant de princes, mais en vain, avaient brigué sa main. Les Grecs qui s'apprêtaient à devenir les grands de l'histoire, l'un d'eux donc se devait de tenter sa chance. Mais lui n'était pas naïf : il savait qu'il ne sera pas accepté. Qu'il emploie donc la ruse. Et la ruse lui réussit. Aussitôt se propagea une légende digne de l'événement : ce Grec est un dieu. Et non un quelconque dieu, mais Zeus lui-même, dieu des dieux de la Grèce. Métamorphosé en un magnifique taureau, il s'était pavané sur les hauteurs des falaises du Liban, devant lesquelles venaient se baigner la belle Europe et ses compagnes. Et la princesse, renommée d'être dompteuse de fougueux chevaux, voulant montrer à ses compagnes son ingénue prouesse, saute sur le dos du bel animal. Lui alors, tout heureux, l'enlève vers sa patrie.
« Le roi Agénor, père de la très belle Europe, s'affole : "Princes, dit-il à ses fils, vous ne rentrerez à Tyr, le royaume de votre père et de vos ancêtres, qu'avec votre sœur." Et les quatre princes s'éparpillèrent dans les quatre coins de l'univers. Cadmus, l'un d'eux, aura la chance de se rendre en Grèce. En cette terre d'avenir, il vivra tant de grands et étranges événements. Mais au dieu des dieux de la Grèce, Cadmus, même lorsqu'il sera couronné roi, ne reprendra point sa sœur.
« Un seul de ces événements lui forgera la renommée qui submergera et le monde et l'histoire : l'invention de l'alphabet, génial outil que Cadmus savait semer dans toutes les terres qu'il parcourait. Et la Grèce, elle, contrée vouée à toutes les créativités, saura lui dire le vrai merci : elle lui donnera pour épouse la déesse Harmonie. Et ce fut, racontent les poètes grecs, le plus beau mariage de leur glorieuse histoire. Tous, dieux et déesses, étaient descendus de l'Olympe pour assister au mariage de Cadmus et d'Harmonie, chacun et chacune avec son cadeau royal. Les Muses, elles-mêmes, avaient tenu à être le chœur qui chante le grand événement. Les Charités, elles, avaient confectionné la robe de la mariée, un collier d'or qu'avait créé Héphaïstos de sa main divine et qui fut le cadeau d'Europe à la femme de son frère. C'était le même cadeau, ajoutent les poètes, qu'avait reçu Europe à son mariage des mains de son divin époux. Et ce collier et cette robe auront à jouer de grands rôles dans les futurs et glorieux événements de la Grèce. »
« Cadmus, inventeur, explorateur, roi et civilisateur, vrai Phénicien donc, étoilera, telle une main de Dieu, toute l'histoire grecque. Dès ces temps, tout génial Phénicien, qui s'était rendu en Grèce pour enrichir et créer, entendra ce mot : il te suffit d'être venu du pays de Cadmus. »

Entre Saïd Akl et le collège Melkart, il y a bien plus qu'une complicité. Il y a une mémoire. Il faut dire que c'est le grand poète disparu qui avait baptisé le collège, à sa naissance en 1971, en lui donnant le nom de Melkart, en référence à ce légendaire dieu de Tyr, roi de la Cité, célèbre pour sa force tranquille et son esprit vif, clair et serein.Avec la disparition de ce...

commentaires (2)

La mystification élaborée par ce Äaëél Saïîîîd, n’est qu’1 aspiration latente de l'isolationnisme libaniste. Ni l'émigration, ni l'hellénisme n'ont transformé ses pseudo-phéniciens. C'est la preuve que ces gens ne sont pas maîtres de leur destin ; ils sont les jouets de leur subjectivité, marque indélébile sur leur comportement, sorte d’archétype mental. Ils cherchent toujours à préserver leur élite cléricalo-politique. Ces simili-phînîkkïyés se sont éveillés à la culture sans trop évoluer. Paradoxe éclaircissant le fait qu'ils parlent d'1 façon et se comporte d’1 autre : cruels-bienveillants, compréhensifs-obtus, charitables-féroces, sincères-hypocrites : v'là ses phînîkkïyéhs campagnardisés. Le conditionnement est révélateur du tempérament de ces gens et du mécanisme de leur propre sectarisme. Il y a dans ce phénicianisme 1 dégagement vis-à-vis de la marche des idées. Certains d’entre eux semblent avoir perdu le sens du "cosmisme", soumis qu’ils sont à leur mythe. Leurs ecclésiastiques symbolisent seuls la durée. Ainsi s'esquisse dans cet Esprit pseudo-phénicien l’idée que ce sont leurs "prélats politiques" menteurs ou d’autres hallucinés sincères qui voient croître leur autorité dans la conduite de "leur nation". D’où le mythe. S’ils sont programmés tels des automates, adoptant tous les mêmes idées, le centre de cette coordination reste absent. Ils trouvent donc un substitut dans des dithyrambes "bala äaëél", une sorte de "charte de ce phînîko-phénicisme" !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

20 h 35, le 06 décembre 2014

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Commentaires (2)

  • La mystification élaborée par ce Äaëél Saïîîîd, n’est qu’1 aspiration latente de l'isolationnisme libaniste. Ni l'émigration, ni l'hellénisme n'ont transformé ses pseudo-phéniciens. C'est la preuve que ces gens ne sont pas maîtres de leur destin ; ils sont les jouets de leur subjectivité, marque indélébile sur leur comportement, sorte d’archétype mental. Ils cherchent toujours à préserver leur élite cléricalo-politique. Ces simili-phînîkkïyés se sont éveillés à la culture sans trop évoluer. Paradoxe éclaircissant le fait qu'ils parlent d'1 façon et se comporte d’1 autre : cruels-bienveillants, compréhensifs-obtus, charitables-féroces, sincères-hypocrites : v'là ses phînîkkïyéhs campagnardisés. Le conditionnement est révélateur du tempérament de ces gens et du mécanisme de leur propre sectarisme. Il y a dans ce phénicianisme 1 dégagement vis-à-vis de la marche des idées. Certains d’entre eux semblent avoir perdu le sens du "cosmisme", soumis qu’ils sont à leur mythe. Leurs ecclésiastiques symbolisent seuls la durée. Ainsi s'esquisse dans cet Esprit pseudo-phénicien l’idée que ce sont leurs "prélats politiques" menteurs ou d’autres hallucinés sincères qui voient croître leur autorité dans la conduite de "leur nation". D’où le mythe. S’ils sont programmés tels des automates, adoptant tous les mêmes idées, le centre de cette coordination reste absent. Ils trouvent donc un substitut dans des dithyrambes "bala äaëél", une sorte de "charte de ce phînîko-phénicisme" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 35, le 06 décembre 2014

  • Par contre, l'autre "école Cadmus" n'avait pas été une référence en matière éducative et culturelle !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 55, le 06 décembre 2014

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