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À La Une - Conflit

Ankara critiqué après une attaque des jihadistes à la frontière syro-turque

Des responsables du principal parti kurde syrien PYD affirment que les kamikazes de l'EI étaient venus "du côté turc" de la frontière, mais Ankara dénonce un "mensonge grossier".

Une photo diffusée par le groupe Etat islamique montrant des voitures en feu après un raid aérien de l'armée syrienne à Raqqa. Photo AFP

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont mené samedi pour la première fois une double attaque suicide au poste-frontière entre la Turquie et la ville syrienne kurde de Kobané qu'ils tentent de prendre depuis près de trois mois.
Après la double attaque, de violents combats, qui se poursuivaient en début de soirée, ont éclaté du côté syrien du poste-frontière entre les jihadistes et les YPG, la milice kurde défendant Kobané depuis le début de l'assaut jihadiste le 16 septembre. Si les jihadistes parviennent à prendre le poste-frontière syrien tout proche de Kobané, ils couperaient la route d'approvisionnement des combattants kurdes et encercleraient totalement la ville située dans le nord syrien.

(Lire aussi : « La révolution est morte. C'est désormais une guerre totale »)

"Des affrontements ont éclaté pour la première fois dans la zone après deux attaques jihadistes à l'aube au poste-frontière séparant la Turquie de Kobané", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Un jihadiste a mené une attaque à la voiture piégée et l'autre avec une ceinture explosive, selon l'ONG qui dispose d'un large réseau d'informateurs à travers la Syrie ravagée par la guerre depuis près de quatre ans.
L'OSDH a affirmé que l'attaque avait été lancée à partir du territoire turc. Khaled Issa, représentant du du principal parti kurde syrien PYD à Paris, le parti chapeautant les YPG, a parlé d'une "première offensive des terroristes de l'EI contre Kobané depuis le territoire turc".

"Mensonge grossier"

M. Issa a affirmé que le PYD avait des vidéos mettant en cause l'implication de la Turquie, que les Kurdes syriens accusent toujours de soutenir l'EI.

La Turquie a confirmé une attaque au poste-frontière mais a démenti toute utilisation de son territoire.
"Les allégations selon lesquelles le véhicule est passé par la Turquie sont des mensonges", a déclaré l'état-major tu. "Aucune autorité (turque) ne dispose d'élément permettant d'aller dans ce sens". Le bureau du Premier ministre turc a dénoncé un "mensonge grossier".

(Lire aussi : Erdogan dénonce "l'impertinence" américaine dans la crise syrienne)

Les combats dans et autour de Kobané ont fait 28 morts ces dernières 24 heures, dont 17 jihadistes et les deux kamikazes de samedi, selon l'OSDH.
L'EI cherche à conquérir Kobané pour s'assurer le contrôle d'une longue bande territoriale à la frontière syro-turque. Les jihadistes et les combattants kurdes se partagent la ville. Après avoir réussi à stopper l'offensive, les Kurdes sont parvenus à reprendre une partie du terrain perdu, grâce à l'aide de frappes de la coalition menée par les Etats-Unis et de renforts de combattants kurdes d'Irak.
Mais pour le régime syrien, ces frappes ont eu peu d'impact sur le groupe extrémiste, appelant Washington à faire pression sur la Turquie, hostile au régime de Damas, pour qu'elle contrôle sa frontière.
"Est-ce que Daech (acronyme de l'EI en arabe) est plus faible aujourd'hui après plus de deux mois de frappes de la coalition? Tous les indicateurs montrent qu'il ne l'est pas", a souligné Walid Mouallem, chef de la diplomatie syrienne. "Si les Etats-Unis et les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ne mènent pas un réel effort pour obliger la Turquie à contrôler sa frontière, même ces frappes de la coalition ne pourront pas venir à bout de Daech", a dit M. Mouallem.

(Lire aussi : Omar al-Chichani, la barbe rousse de l'État Islamique)

Combats à Ramadi en Irak

Au terme d'une visite à Moscou, allié de Damas, M. Mouallem a par ailleurs évoqué la mise en place d'un mécanisme pour établir un dialogue avec l'opposition, tout en estimant que cela nécessiterait "davantage de temps".

La montée en puissance des groupes jihadistes, notamment de l'EI, dans le conflit en Syrie a éclipsé le combat des rebelles contre le régime de Bachar el-Assad. Accusé de crimes contre l'Humanité, l'EI regroupe des dizaines de milliers de combattants et est responsable de viols, rapts, exécutions et crucifixions dans les vastes régions sous son contrôle en Syrie comme en Irak voisin.

Sur le front irakien, l'armée, aidée de tribus, combattait samedi l'EI à Ramadi, chef-lieu de la province stratégique d'Al-Anbar que les jihadistes contrôlent déjà en grande partie. La prise totale de Ramadi lui permettrait d'asseoir son autorité sur la province d'Al-Anbar, frontalière de la Jordanie, de l'Arabie saoudite, mais aussi de la Syrie.


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QUI RÊVE D'EN FINIR AVEC LES KURDES ?

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 06, le 29 novembre 2014

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  • QUI RÊVE D'EN FINIR AVEC LES KURDES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 06, le 29 novembre 2014

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