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À La Une - Terrorisme

Les services de sécurité britanniques démunis face aux jihadistes en herbe

La police norvégienne sort les armes face au risque d'attentat.

"L'échelle du problème indique que les programmes antiterroristes du gouvernement (britannique) ne marchent pas", estime un rapport du Comité de surveillance des activités de renseignement et de sécurité. Photo AFP/Getty Images

Le départ de centaines de jeunes Britanniques en Syrie ou en Irak pour combattre aux côtés des jihadistes montre l'inefficacité des programmes de prévention antiterroristes du gouvernement, souligne un rapport parlementaire publié mardi sur le meurtre du soldat Lee Rigby.

"L'échelle du problème indique que les programmes antiterroristes du gouvernement ne marchent pas", estime ce rapport du Comité de surveillance des activités de renseignement et de sécurité, appelant les responsables britanniques "à considérer cette question comme urgente en regard du danger encouru par notre pays actuellement".

Ce rapport intervient à la veille de la présentation par la ministre de l'Intérieur Theresa May d'un projet de loi censé une nouvelle fois renforcer les différentes mesures contre le terrorisme adoptées par le Royaume-Uni depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New-York.

Ce plan, déjà dévoilé en septembre, prévoit entre autres de retirer leur passeport aux Britanniques soupçonnés de vouloir aller combattre aux côtés des islamistes. Quant aux personnes qui reviennent de Syrie ou d'Irak, elles ne seront autorisées à rentrer au Royaume-Uni que si elles acceptent d'être placées sous le contrôle des services de sécurité, voire à porter un bracelet électronique.

Concernant le meurtre du soldat Lee Rigby le 22 mai 2013, commis en plein jour dans une rue de Londres par deux Britanniques d'origine nigériane convertis à l'islam, le rapport dédouane les services de sécurité. Il met par contre en cause le fournisseur de services internet qui a abrité les échanges de messages entre les deux tueurs. Selon le rapport, "il est hautement improbable" que les agences antiterroristes britanniques aient pu mettre la main sur ces messages et déjouer le meurtre.

En revanche, "ce qui est clair c'est que si quelqu'un avait pu faire la différence, c'est la plate-forme qui a accueilli les échanges" entre les deux hommes. "Mais cette société ne se sent pas l'obligation d'identifier ce genre de menace ou de les rapporter aux autorités", dénonce le rapport, qualifiant cette attitude d'"inacceptable". "Même de manière non intentionnelle, elle fournit un refuge aux terroristes".

Le rapport souligne que Londres a commencé à tester un remède à ce problème, en adoptant cet été une législation (Data Retention and Investigatory Powers Act 2014) lui permettant de réclamer aux fournisseurs de services téléphoniques et internet de conserver les données concernant les communications de leurs clients pendant une durée allant jusqu'à 12 mois.

"Toutefois, le problème reste grave: jusqu'à sa résolution, les Britanniques sont exposés à un niveau plus élevé de menace".

Dimanche, le patron de Scotland Yard a affirmé que la police britannique a déjà déjoué "quatre ou cinq complots terroristes" en 2014, contre un seul en moyenne les années précédentes. "Nous avons constaté un changement à la fois dans la fréquence et dans la gravité des complots", a-t-il ajouté, confiant notamment son "inquiétude grandissante" devant les "loups solitaires".

 

(Lire aussi : À Birmingham, la cause humanitaire plutôt que le jihad)

 

La police norvégienne sort les armes

La menace terroriste inquiète également la Norvège où la police, généralement désarmée, va exceptionnellement patrouiller en armes au cours des quatre prochaines semaines pour faire face à un risque d'attentat jugé "probable" par les services de renseignement.

"Les policiers en uniforme assurant des tâches de surveillance et d'intervention sont armés de pistolet à compter d'aujourd'hui", a annoncé mardi la Direction de la police norvégienne. "La raison est liée à l'évaluation des risques par le PST (le service de renseignement intérieur, ndlr) qui indique que la police et l'armée sont des cibles possibles d'attaques terroristes", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Le 5 novembre, le PST avait estimé "probable que la Norvège soit exposée à la menace et à la tentative d'attentats terroristes" dans les 12 mois, en faisant référence à des attaques menées ou déjouées récemment au Canada, à Londres et en Australie.

Les autorités norvégiennes disent redouter le retour dans le pays de jihadistes aguerris et radicalisés après avoir combattu en Syrie. Selon le PST, une soixantaine de personnes ayant des liens avec la Norvège ont rejoint des organisations jihadistes en Syrie. "On peut peut-être dire que quatre semaines (la durée prévue pour l'armement des policiers, ndlr), c'est une période assez courte, mais c'est parce que nous souhaitons une nouvelle évaluation" dans un mois, a déclaré la semaine dernière le ministre de la Justice, Anders Anundsen, à l'agence NTB.

En Norvège, pays paisible mais endeuillé en 2011 par les attaques de l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik qui avait tué 77 personnes, la police patrouille généralement sans armes, même si elle peut en entreposer dans le coffre de ses véhicules.

L'armée norvégienne a, de son côté, recommandé à ses membres de ne pas sortir en uniforme en dehors des heures de service. Sur internet, de nombreuses voix se sont élevées contre l'armement de la police, pointant du doigt l'actualité immédiate avec le drame de Ferguson au cours duquel un policier blanc a tué un jeune Noir sans arme aux États-Unis en août.

 

(Pour mémoire : L'Australie déjoue des meurtres projetés par l'Etat islamique sur son sol)

 

« Plusieurs projets d'attentat » déjoués en France

En France, le Premier ministre Manuel Valls avait annoncé en octobre que "plusieurs projets d'attentat" ont été déjoués en France ces deux dernières années, confirmant officiellement des informations obtenues de sources de renseignements par la presse. "Des départs de combattants (jihadistes), y compris de mineurs, ont été empêchés. Et plusieurs projets d'attentats sur notre territoire ont été déjoués", avait ainsi déclaré le chef du gouvernement. "Nous faisons face à la fois à un ennemi intérieur et extérieur", avait déclaré le Premier ministre. "Il ne s'agit pas de faire peur", mais que "nos concitoyens et nos élus soient pleinement conscients de cette menace", avait-il ajouté.

Le 19 novembre dernier, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a rappelé que la France avait récemment renforcé son dispositif législatif pour "faire face à ce terrorisme en accès libre". Il a de nouveau mis les jeunes en garde contre "la propagande abjecte qu'ils peuvent subir" et leur a demandé de "regarder en face les monstruosités et la barbarie de ces groupes terroristes".
Mercredi, dans une nouvelle vidéo diffusée par EI, trois jeunes gens, équipés de kalachnikov, appellent en français à visage découvert les musulmans à les rejoindre ou à conduire des attaques en France.

 

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Le départ de centaines de jeunes Britanniques en Syrie ou en Irak pour combattre aux côtés des jihadistes montre l'inefficacité des programmes de prévention antiterroristes du gouvernement, souligne un rapport parlementaire publié mardi sur le meurtre du soldat Lee Rigby.
"L'échelle du problème indique que les programmes antiterroristes du gouvernement ne marchent pas", estime ce rapport...

commentaires (2)

PARTOUT, EN L'EUROPE DE LA DÉCADENCE, ON PARLE DE LES RÉHABILITER ET DE LES LAISSER LIBRES AVEC DES RESTRICTIONS. PERSONNE NE PARLE DE LES JUGER POUR LES CRIMES BARBARES ET LES TUERIES MASSIVES QU'ILS ONT COMMIS EN TERRE SYRIENNE ET OU IRAKIENNE.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 07, le 26 novembre 2014

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Commentaires (2)

  • PARTOUT, EN L'EUROPE DE LA DÉCADENCE, ON PARLE DE LES RÉHABILITER ET DE LES LAISSER LIBRES AVEC DES RESTRICTIONS. PERSONNE NE PARLE DE LES JUGER POUR LES CRIMES BARBARES ET LES TUERIES MASSIVES QU'ILS ONT COMMIS EN TERRE SYRIENNE ET OU IRAKIENNE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 07, le 26 novembre 2014

  • L'ambassadeur usurpateur à l'Onu Ron Prosor a accusé d'hypocrisie les pays européens soutenant la création d'un Etat palestinien, rapporte mardi le correspondant de RIA Novosti à New York. "Vous tendez la main aux extrémistes et aux fanatiques (…). Plusieurs éléments témoignent de l'hypocrisie de la communauté internationale. Les Européens se déclarent partisans de la liberté et de l'égalité, mais cela ne correspond en rien à la réalité", a lancé le diplomate usurpateur sioniste.Selon M.Prosor, en ce qui concerne les problèmes sécuritaires, "Israël ne peut compter sur personne, et surtout pas sur l'Europe". Dans le même temps, il a accusé les Palestiniens de chercher à "empêcher par tous les moyens les Israéliens de visiter le mont du Temple" à Jérusalem. Si le pays de l'usurpation croit pouvoir flirter avec les salafowahabites qu'il utilise , dure sera la chute . Le monde musulman se bat entre lui pour savoir quelle politique sera la bonne pour faire payer au pays usurpateur le vol des terres et des peuples de la region .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 11, le 25 novembre 2014

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