La France n'a pas réussi à convaincre l'Iran de jouer un rôle positif afin de faciliter l'élection présidentielle au Liban, vu l'influence qu'elle possède au niveau de l'équation politique libanaise. Le pouvoir iranien a ainsi informé Jean-François Giraud, le directeur du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au Quai d'Orsay, que « les élections présidentielles sont exclusivement du ressort des Libanais et que l'Iran n'est pas prêt à intervenir afin de contourner le soutien du Hezbollah au candidat Michel Aoun ». C'est ce qu'indique un rapport diplomatique transmis à Beyrouth, qui précise que Paris ne négociera plus avec Téhéran au sujet de l'échéance présidentielle et que l'Élysée tente actuellement d'organiser de nouvelles réunions avec d'autres parties libanaises et internationales qui pourraient aider à débloquer la crise après 180 jours de vacance présidentielle.
Relevant que les négociations sur le nucléaire avec l'Iran ne garantissent pas une percée à ce niveau, des sources parlementaires assurent sur ce plan qu'il n'y aura pas d'élection présidentielle avant le printemps prochain, même si les efforts que Nabih Berry déploie en coulisses à ce niveau ne sont pas négligeables, surtout s'il réussit à rapprocher le Hezbollah et le Futur, ou s'il parvient à élaborer une nouvelle loi électorale qui pourrait accélérer le processus présidentiel. « M. Berry doit trouver un scénario semblable à celui de la prorogation (du mandat de la Chambre) pour assurer le succès de cette échéance, notamment en retirant son soutien à la candidature du général Michel Aoun, quitte à ce que ce dernier ait son mot à dire dans le choix d'un président consensuel », rapportent ces mêmes sources.