– Inscrits : 3 millions
– Bureaux de vote : Koweit City ; Sydney.
– Votants : 5
– Suffrages exprimés : 4
– Abstention : 99,99 %
– Élu : ???
– Battu : Gebran Bassil, ministre des Affaires étrangères.
D'un bout à l'autre du continent australien, l'affaire a dû faire l'effet d'une bombe ! Que l'on en en juge : trois électeurs libanais – deux zghortiotes et un tripolitain – ont voté dimanche dernier à Sydney aux... législatives libanaises, organisées contre vents et marées sous la supervision du palais Bustros.
Un local avait en outre été aménagé pour les compatriotes batrouniens du ministre, mais aucun électeur ne répondant à ce critère-là ne s'était présenté.
Deux jours plus tôt, un Libanais du Koweït, inscrit à Marjayoun-Hasbaya, les avait précédés en allant, tout seul comme un grand, départager les candidats qui se bousculent dans cette circonscription.
Il est cependant vrai que dans l'émirat, les suffrages exprimés (il s'agit en réalité de l'unique suffrage exprimé) ne s'élevèrent qu'à 50 % des intentions de vote virtuels : un Kesrouanien désireux de s'acquitter de son devoir électoral fut, en effet, déçu de constater qu'il n'y avait pas d'urne prévue pour les électeurs de sa circonscription.
L'histoire ne dit pas pour quels candidats ont voté ces électeurs zélés ni ce qu'il advint de leurs bulletins, déposés quelques jours après l'adoption par la Chambre de la loi de prorogation de la législature pour deux ans et sept mois.
Pourtant, c'est le plus sérieusement du monde que le ministère des Affaires étrangères a fait état samedi, dans un communiqué, des opérations électorales du Koweït. Il précédait le consul du Liban à Sydney qui a fourni le lendemain les détails des opérations en Océanie, en prenant bien soin de préciser qu'il ne faisait que se conformer aux directives du palais Bustros...
Trêve de plaisanteries ! Dans l'état de déliquescence qui caractérise à l'heure actuelle le Liban politique, tout le monde sans exception a une part de responsabilité. À droite comme à gauche, au 14 comme au 8, tout autant qu'au centre et en périphérie, il n'est resté personne qui n'ait contribué d'une manière ou d'une autre à ce qu'on en arrive là. Mais force est de constater que pour ce qui est de se jouer du droit, de bousculer les normes et les règles, d'enfoncer les institutions et de porter le coup de grâce à la démocratie, certains excellent davantage que d'autres.
Et parmi ces derniers, l'actuel ministre des Affaires étrangères est en quelque sorte un Primus inter pares. Lui qui, dans sa personne, incarne depuis des années l'entêtement de son chef de file à vouloir défier les électeurs de Batroun en l'imposant à tous les coups comme ministre, le voilà qui se transforme en donneur de leçons en matière de démocratie parlementaire !
En décidant ainsi de maintenir le scrutin au Koweït et en Australie, il cherche peut-être à titiller les affreux « prorogateurs ». Mais, au final, il n'aura réussi qu'à jeter encore un peu plus d'opprobre sur son ministère.
Il n'échappe à personne que la vie politique libanaise est déjà suffisamment discréditée. On souhaiterait simplement que d'aucuns n'en rajoutent pas !
D'un bout à l'autre du continent australien, l'affaire a dû faire l'effet d'une bombe ! Que l'on en en juge : trois électeurs libanais – deux zghortiotes et un tripolitain...
commentaires (3)
"TOUS"... 1 - LES UNS PAR LEURS BOYCOTTAGES (ET LEUR HYPOCRITE CAMOUFLAGE DERRIÈRE LEUR TORPILLE "S'EN-FOUT") CRIMINELS DE L'ETAT ET DE TOUTES SES INSTITUTIONS... REFUS D'ÉLECTION DU CHEF DE L'ETAT EN TÊTE... ET AUTO-PROLONGEMENT DE L'ABRUTISSEMENT ENSUITE ! 2 - ET LES AUTRES... AH, CES AUTRES, PAR LEURS NULLITÉ (HYPOCRITE CAMOUFLAGE DERRIÈRE LE : QUE POUVONS-NOUS FAIRE) ET LEURS STUPIDE INACTION CRIMINELLE ! __ DEUX FLÉAUX... MÊME SI L'UN EST UNE EBOLA ET L'AUTRE UN MALSAIN VIRUS ... FRAPPENT CE PAUVRE PAYS !
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 03, le 12 novembre 2014