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À La Une - Syrie-Irak

Des combattants kurdes d'Irak en route pour défendre Kobané

En attendant l'arrivée des peshmergas, les combats se poursuivent dans la troisième ville kurde de Syrie.

Des combattants kurdes faisant le 28 octobre 2014 le V de la victoire alors qu'ils quittent leur base dans le nord de l'Irak pour rejoindre, via la Turquie, la ville syrienne de Kobané. SAFIN HAMED/AFP

Quelque 150 peshmergas ont commencé mardi à quitter le Kurdistan irakien pour rejoindre, via la Turquie, la ville syrienne de Kobané et porter secours aux combattants kurdes qui résistent aux jihadistes depuis plus de 40 jours. Attendus depuis des semaines, ces premiers renforts kurdes devraient arriver à Kobané (Anï el-Arab en langue arabe) dans les tous prochains jours si leur voyage et le passage de la frontière turco-syrienne se déroulent sans encombre.

 

A Erbil, capitale de la région du Kurdistan irakien, un correspondant de l'AFP a vu plusieurs dizaines de camions militaires sortir d'une base du nord-est de la ville. "Quarante véhicules transportant des armes, des pièces d'artillerie et des mitrailleuses, avec à bord 80 peshmergas, vont se diriger vers (la province de) Dohouk et franchir aujourd'hui la frontière" avec la Turquie, a indiqué un officier kurde. Un second contingent de 72 combattants partira tôt mercredi par avion pour la Turquie, d'où il rejoindra la frontière turco-syrienne vers Mursitpinar, la localité turque la plus proche de Kobané.
Ces peshmergas seront "une force de soutien", équipée d'armes automatiques et de lance-roquettes notamment, a indiqué Halgord Hekmat, le porte-parole du ministère en charge de cette force de sécurité kurde qui combat déjà l'EI en Irak. Ils resteront à Kobané "jusqu'à ce que leur présence ne soit plus nécessaire", a-t-il précisé.

 

(Éclairage : L'ASL cherche-t-elle réellement à aider les Kurdes ?)

 

Sous la pression insistante des Etats-Unis, le gouvernement turc avait donné la semaine dernière son feu vert au passage de 150 combattants peshmergas. Mais Ankara ne veut pas aller plus loin et refuse de venir militairement en aide aux forces kurdes de Kobané. Les Turcs craignent qu'une telle opération ne profite au régime du président syrien Bachar al-Assad, leur bête noire, et au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), qui mène depuis 1984 la rébellion contre la Turquie.
Ankara souhaite plutôt que l'opposition syrienne modérée prenne le contrôle de la ville et que, pour cela, Washington "équipe et entraîne" l'Armée syrienne libre (ASL), a déclaré le Premier ministre Ahmet Davutoglu dans un entretien à la BBC.


En Irak, le déploiement de combattants hors du pays ne fait guère débat. Quelques députés l'ont critiqué, l'un d'eux le jugeant "illégal et anticonstitutionnel". Mais pour Hakim al-Zamili, haut responsable de l'une des principales milices chiites, il est "dans l'intérêt du peuple irakien" car l'Irak et la Syrie font face à la même menace.

 

(Voir aussi: Kobané : les images satellites avant et pendant la bataille)

 

En attendant l'arrivée des peshmergas à Kobané, les combats se poursuivent dans la troisième ville kurde de Syrie, où l'un des objectifs des jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) est de prendre le contrôle des quartiers nord afin de bloquer la voie vers la Turquie. Les combattants kurdes ont réussi à repousser plusieurs assauts ces derniers jours, aidés par des frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis.

Les avions de la coalition ont frappé lundi et mardi à quatre reprises dans la région de Kobané, détruisant des positions de tirs et une installation de l'EI, selon l'armée américaine.


Par ailleurs, dans sa guerre de propagande, l'EI a diffusé une vidéo mettant en scène dans Kobané le photojournaliste John Cantlie, qu'il détient en otage depuis novembre 2012. Le Britannique, qui s'est déjà exprimé dans d'autres vidéos de l'EI, y dément les informations selon lesquelles les jihadistes auraient été forcés d'abandonner leur offensive contre la ville.


En Irak, les appareils des Etats-Unis et de leurs alliés ont conduit neuf raids, dont quatre dans les environs du barrage de Mossoul, une zone très disputée que l'EI cherche à reprendre.

 

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