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À La Une - Conférence

La communauté internationale s'engage à aider davantage les voisins de la Syrie

A Berlin, Tammam Salam souligne "l'effet déstabilisateur" de l'afflux des réfugiés.

Des participants à la conférence de Berlin sur les réfugiés syriens à laquelle a notamment pris part le ministre libanais des Affaires étrangères Gebran Bassil (2e à partir de la gauche). TOBIAS SCHWARZ/AFP

La communauté internationale s'est engagée mardi à Berlin à apporter un soutien financier durable aux pays voisins de la Syrie, dont le Liban, submergés par quelque trois millions de réfugiés, sans toutefois annoncer un montant concret.

"Les donateurs vont tenter de mobiliser durant plusieurs années un soutien accru (...) basé sur des besoins identifiés", selon la déclaration finale publiée à l'issue d'une conférence réunissant plus de 40 représentants de pays et d'organisations internationales dans la capitale allemande.

"Les pays qui accueillent (des réfugiés syriens) ont besoin d'un soutien financier bien plus important et le méritent", a lancé le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres.

L'Allemagne, pays hôte de cette conférence, a promis de fournir 500 millions d'euros d'aide sur les trois prochaines années. Les États-Unis ont annoncé une hausse de 10 millions de dollars de leur aide humanitaire.
Toutefois cette conférence n'était pas destinée à rassembler des dons, a insisté le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

L'exode massif des Syriens qui fuient une guerre entamée il y a plus de trois ans est "la crise humanitaire la plus dramatique auquel le monde est confronté depuis très longtemps", a jugé M. Guterres.
Plus de trois millions de Syriens ont fui leur pays, en majorité pour trouver refuge dans les pays voisins comme le Liban, la Jordanie et la Turquie. La guerre civile en Syrie a provoqué la plus grave crise de réfugiés depuis le génocide au Rwanda dans les années 90, la moitié des habitants ayant été contraints de fuir leurs foyers.

"Nous demandons aux pays voisins (de la Syrie) de maintenir leurs frontières ouvertes mais nous demandons aussi à tous les pays du monde de garder leurs frontières ouvertes", a déclaré M. Guterres lors d'une conférence de presse.

 

(Infographies : Réfugiés syriens au Liban : un état des lieux)

 

Le Liban notamment accueille plus de 1,1 million de Syriens, un lourd fardeau pour ce pays de 4 millions d'habitants qui a provoqué des violences, et l'a contraint à quasiment fermer sa frontière aux réfugiés.
Le Premier ministre libanais, Tammam Salam, a insisté sur le fait que son pays "était au delà de ses capacités d'absorption". Le Liban "a urgemment besoin de partager ce fardeau", a-t-il souligné, évoquant "l'effet déstabilisateur" d'un tel afflux et "le terrain fertile pour l'extrémisme et la violence" ainsi créé.

Son ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a insisté sur la nécessité de distinguer les réfugiés politiques et économiques, afin de concentrer l'assistance vers "ceux qui ont fui par peur, ceux qui ont besoin d'aide urgente politique". "Cela résoudrait déjà la moitié de notre problème", selon lui.

La moitié des réfugiés syriens, qui vivent le plus souvent dans la misère, sont des enfants, et l'ONU a d'ores et déjà évoqué "une génération perdue".

En Europe et dans le reste du monde, le nombre de réfugiés accueillis reste dérisoire. Ainsi dans l'ensemble de l'Union européenne, 144 632 Syriens ont demandé l'asile depuis 2011, selon les chiffres du HCR.
Au cours des dernières années, quelque 70 000 Syriens sont arrivés en Allemagne, a rappelé M. Steinmeier.

"Donner la possibilité à ces gens d'entamer une nouvelle vie dans un pays qui les reçoit avec coeur est quelque chose que nous aimerions voir se répéter dans d'autres pays", a souligné M. Guterres.

L'ONG Human Rights Watch a vivement critiqué la politique européenne en matière d'asile.
"Durant trois jours le mois dernier, la Turquie a accueilli plus de réfugiés syriens de la ville frontalière (syrienne) de Kobané que l'UE n'en a accueilli ces 3 dernières années", a-t-elle relevé dans un communiqué.
"Des milliers de réfugiés se noient chaque année dans leurs tentatives désespérées d'atteindre les côtes de l'Europe et l'UE dépense des milliards d'euros pour renforcer ses frontières", a-t-elle dénoncé.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Judeh, a également enjoint la communauté internationale à fournir "une aide internationale plus robuste" aux pays voisins de la Syrie.
Une cinquantaine d'organisations non-gouvernementales (ONG) ont réclamé des pays occidentaux qu'ils accueillent au moins 180.000 réfugiés syriens supplémentaires.
Le Liban mais aussi la Jordanie ont insisté sur la nécessité de trouver une solution politique au conflit en Syrie afin de régler cette question des réfugiés.

 

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La communauté internationale s'est engagée mardi à Berlin à apporter un soutien financier durable aux pays voisins de la Syrie, dont le Liban, submergés par quelque trois millions de réfugiés, sans toutefois annoncer un montant concret."Les donateurs vont tenter de mobiliser durant plusieurs années un soutien accru (...) basé sur des besoins identifiés", selon la déclaration...

commentaires (2)

ILS S'ENGAGENT... DIT L'IMAGE... MAIS L'ADAGE DIT : SANS GAGE !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 47, le 29 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • ILS S'ENGAGENT... DIT L'IMAGE... MAIS L'ADAGE DIT : SANS GAGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 47, le 29 octobre 2014

  • La communauté internationale en bref donc en apportant un soutien financier au Liban, submergé par quelque trois millions de réfugiés, fera taire responsables et peuple soumis . Triste.

    Sabbagha Antoine

    21 h 38, le 28 octobre 2014

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