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Liban - Assemblée générale

Lorsque l’État islamique s’invite à l’Onu...

La délégation officielle du Liban conduite par le Premier ministre Tammam Salam rencontre le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. Photo Dalati et Nohra.

C'est sur le thème de la guerre contre l'EI que s'ouvre aujourd'hui la session ordinaire de l'Assemblée générale de l'Onu à New York. Entre les hôtels de Lexington Avenue et la First Avenue où siège l'Onu, les rues sont bouclées en raison de l'affluence de chefs d'État et de délégations du monde entier. Parmi celles-ci, le Liban fait bonne figure étant devenu bien malgré lui au cœur de cette actualité dramatique.

Descendre dans le même hôtel que le président américain Barack Obama n'a pas que des avantages. Le prestigieux Waldorf Astoria ne connaît plus une minute de répit, toutes ses issues sont bouclées et les contrôles sont particulièrement stricts. Sans parler du personnel débordé, du lobby bondé où traînent en permanence des hommes au costume strict à l'air faussement désœuvré, venus du monde entier...

Plusieurs délégations officielles sont d'ailleurs dans cet hôtel, dont celle du Liban conduite par le Premier ministre Tammam Salam et ayant pour membres le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil et leurs conseillers respectifs. Une petite délégation à la taille du Liban, qui ne chôme pourtant pas une seule minute, tant les rendez-vous se chevauchent. Salam et Bassil, secondés par la dynamique mission libanaise à l'Onu dirigée par l'ambassadeur Nawaf Salam, se sont d'ailleurs partagé les tâches pour pouvoir rencontrer le maximum de responsables internationaux et pouvoir ainsi expliquer la situation difficile du Liban, ployant sous le poids de la masse de réfugiés syriens et de la menace que représente l'EI, avec la situation, explosive à Ersal, et inquiétante dans d'autres régions. Tout au long de la journée d'hier, Salam et Bassil ont multiplié les rencontres, essayant à la fois d'exposer l'expérience du Liban dans la lutte contre le terrorisme de l'EI et en même temps de proposer des formules de solutions.

Comme le dit le conseiller de Tammam Salam, Shadi Karam, dans le contexte actuel, toutes les rencontres sont importantes et le Liban a plus que jamais besoin de soutien international, tant il est fragilisé par les développements et les tiraillements régionaux. Dans ce contexte, les rencontres tenues par la délégation officielle libanaise avec le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi et avec le président et le ministre des AE irakiens Mohammad Fouad Maassoum et Ibrahim Jaafari ont été très importantes.

Le président égyptien dont c'est la première visite à l'Onu intrigue d'ailleurs toutes les autres délégations, chacun voulant parvenir à cerner sa politique. Aux Libanais, Sissi a exprimé sa profonde solidarité ainsi que son inquiétude pour les développements dans la région. Selon la délégation libanaise, l'entretien était très fructueux, Sissi étant très intéressé par la situation au Liban. L'Égypte n'ayant pas intégré la coalition internationale formée par le président américain pour combattre l'EI, le président égyptien a donc expliqué à ses interlocuteurs libanais les raisons de cette position, tout en évoquant ses appréhensions au sujet de la position de la Turquie qui, elle aussi, n'a pas intégré cette coalition.

La délégation libanaise doit d'ailleurs rencontrer le président turc Recep Tayyeb Erdogan aujourd'hui (ainsi que le président français François Hollande et le président palestinien Mahmoud Abbas) et il sera certainement question de la coalition mais aussi de la situation des militaires libanais pris en otage par l'EI. Selon les sources de la délégation libanaise, le président égyptien a parfaitement compris la situation particulière du Liban qui a participé aux réunions pour la formation de la coalition anti-EI, tout en mettant bien en évidence le fait qu'il ne peut pas participer aux offensives, ayant une position de défense par rapport à cette formation terroriste.

Avec les responsables irakiens, l'entretien était aussi très important, les Irakiens comprenant mieux que les autres pays ce que traverse actuellement le Liban. Les membres de la délégation irakienne racontent d'ailleurs à leurs nombreux interlocuteurs la situation assez confuse dans leur pays, insistant sur le fait que le menace de l'EI se rapproche de Bagdad et que l'armée irakienne a beau gagner du terrain dans certaines régions, elle ne parvient pas encore à enrayer l'avancée de cette organisation.

Les Libanais ont aussi eu des entretiens avec la délégation chypriote, avec le roi Abdallah de Jordanie. Le ministre Gebran Bassil a tenu aussi des réunions avec les ministres des AE danois, canadien et malien en présence du secrétaire d'État adjoint américain, ainsi qu'avec la commission de l'Union européenne chargée des déplacés syriens. À tous, il a tenu le même langage, invitant à prendre des mesures concrètes contre l'EI. Bassil a ainsi exposé l'expérience du Liban, précisant que contre ces groupes terroristes, le combat militaire ne suffit pas. Il faut lutter contre eux sur tous les plans, notamment au niveau de la pensée, pour éviter de fournir un environnement favorable à l'expansion de leurs idées. Il a ainsi proposé de créer un réseau d'informations sur ces groupes qui aboutirait à une véritable banque de données sur eux, sachant que le Liban a déjà beaucoup d'éléments dans ce sens. Bassil a aussi sollicité un effort international généralisé pour mettre fin à l'impunité de ces groupes et de ceux qui les appuient. Le ministre des AE a aussi remercié la communauté internationale pour l'aide qu'elle apporte aux réfugiés, mais il a précisé qu'il ne faut pas que cette aide devienne un encouragement aux déplacés syriens pour qu'ils viennent au Liban. Il ainsi proposé une formule qui prévoit l'investissement dans des projets au Liban, notamment agricoles, sachant que le Liban a besoin de la main-d'œuvre syrienne, mais, en même temps, il s'agirait de payer une partie de leurs revenus aux Syriens au Liban et l'autre de leur constituer une sorte d'épargne en Syrie pour qu'ils soient soucieux de rentrer chez eux.

Les idées ne manquent pas aux Libanais, mais c'est leur concrétisation qui exige des efforts collectifs et d'abord l'unité interne. Cela, la délégation à New York n'en parle certes pas, l'heure étant à solliciter un maximum de soutien au Liban dans une période aussi délicate et alors que les États-Unis eux-mêmes sont désormais conscients de la menace que représente l'EI. Les médias américains parlent désormais constamment de ce groupe et des frappes américaines en Irak et en Syrie, tout en mettant l'accent sur d'éventuels projets d'attaques contre les États-Unis mêmes. Il n'a jamais été autant question de l'EI en Amérique et aussi bien dans les rencontres bilatérales que collectives à l'Onu, on n'entend que ce nom.

 

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commentaires (5)

Pourvu que les efforts de la delegation libanaise soient fructueux a tous les niveaux, surtout en ce qui concerne les soldats libanais enleves car leur situation est vraiment dramatique...

Michele Aoun

18 h 00, le 24 septembre 2014

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Commentaires (5)

  • Pourvu que les efforts de la delegation libanaise soient fructueux a tous les niveaux, surtout en ce qui concerne les soldats libanais enleves car leur situation est vraiment dramatique...

    Michele Aoun

    18 h 00, le 24 septembre 2014

  • A KI PROFITE LE CRIME ? ... C'est ce ke je me demande vous devez vous demander de meme ... Ici je je voies ke 2 pays ki profiterai de cet état des chose n'en déplaise a certain!!

    Bery tus

    15 h 38, le 24 septembre 2014

  • L'amerique et ses allies parmi lesquels il faut compter le 1er parmi eux , Israel sont la machine a fabriquer des terrorists , ensuite viennent tous les binsaouds , entendez les petits suivistes a l'ideologie takfiriste et enfin l'occicon qui agit plus par betise que par reelle volonte de nourrir le terrorisme . La turquie joue sa carte avec cynisme en pensant profiter des arabes du golfe , mais se retrouvera prise au piege du terrorisme lorsque les kurdes et les salafowahabites auront regle leur querelle . Seule l'Iran la Syrie et le hezb resistant sont sincerement impliques dans cette guerre au terrorisme qu'ils cotoient tous les jours et que cette coalition menee par l'amerique faite dans la confusion la plus absolue ne sert a rien d'autre qu'a alimenter leur hegemonie . Obama aura beau sourire en costume cravate , ce n'est que l'executant d'un cahier des charges bien rempli par ses maîtres sionistes . Le Liban , s'il ne se solidarise pas avec sa resistance ne connaitra jamais la paix .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 56, le 24 septembre 2014

  • LE PIRE C'EST QUAND ON PARLE "D'ETAT ISLAMIQUE" COMME SI... DE FAIT ! UN BABA3 QU'ON UTILISE POUR FAIRE PEUR ET MARCHANDER AVEC LES AUTRES ? POINT DE DOUTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 42, le 24 septembre 2014

  • l'EI cette bête noire de l'univers et avec toutes ces délégations du monde entier pourront -ils la tuer ?Rêvons .

    Sabbagha Antoine

    11 h 57, le 24 septembre 2014

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