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Liban - Liban

Berry mise sur une détente irano-saoudienne pour contrer le danger du terrorisme

La présidentielle, les retombées de la bataille de Ersal, les développements régionaux et le dossier du renforcement de l'armée en matériel militaire ont été au centre des deux entretiens que le chef du législatif Nabih Berry a eus hier avec Tammam Salam et Jean Kahwagi.

MM. Berry et Salam à Aïn el-Tiné, hier. Photo Hassan Ibrahim

Avant le déclenchement de la révolution syrienne, en mars 2011, et alors que le Liban se débattait dans une profonde crise politique, le chef du législatif Nabih Berry misait sur une entente syro-saoudienne afin de sortir le pays de l'impasse. Aujourd'hui, c'est sur une détente irano-saoudienne que le président de la Chambre fonde tous ses espoirs afin de faire face à une crise d'une autre nature : le danger qui plane sur le Liban, et sur la région dans son ensemble, du fait de la sauvagerie sanguinaire affichée publiquement par les miliciens de l'organisation « l'État islamique » (Daech).
Ce nouveau paramètre sur lequel mise M. Berry (un accord irano-saoudien) a été évoqué par le chef du législatif au cours de sa rencontre hebdomadaire du mercredi, hier, à sa résidence de Aïn el-Tiné, avec les députés qui ont rapporté des propos en ce sens tenus par le président du Parlement. M. Berry a souligné en outre, devant les parlementaires qu'il a reçus, la nécessité d'œuvrer afin d'assurer tout le soutien nécessaire à l'armée. Il a indiqué dans ce cadre qu'il avait reçu des promesses à ce sujet des ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité.


Le dossier du renforcement du potentiel militaire de la troupe a d'ailleurs été examiné au cours de l'entretien que M. Berry a eu avec le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, lequel a par ailleurs reçu un appel téléphonique du ministre des Télécommunications Boutros Harb qui l'a informé du bilan de la campagne de solidarité avec l'armée lancée par le ministère des Télécoms par le biais des deux opérateurs de téléphonie mobile. Cette campagne a permis de récolter 237 000 dollars au profit de l'institution militaire, a indiqué M. Harb lors de son entretien téléphonique avec le général Kawhagi.
Notons sur ce plan que les efforts déployés à plus d'un niveau afin de développer les capacités de l'armée ont été examinés au cours de la réunion que le général Kahwagi a tenue hier à midi, à son bureau du ministère de la Défense, à Yarzé, avec le chargé d'affaires près l'ambassade de France, Jérome Cauchard, en présence de l'attaché militaire français, le colonel Olivier Labrosse.

 

Tammam Salam et le dossier des otages
Pour en revenir au chef du législatif, il a reçu hier dans la matinée, à Aïn el-Tiné, le Premier ministre Tammam Salam pour un tour d'horizon des développements sur la scène locale, notamment en ce qui concerne le dossier de la présidentielle et l'affaire des militaires et gendarmes détenus en otage par les jihadistes syriens depuis la bataille de Ersal.
À l'issue de l'entrevue, le chef du gouvernement a fait une longue déclaration dans laquelle il a d'abord dénoncé « la grande crise constitutionnelle » à laquelle est confronté le pays et qui est due, a-t-il souligné, à « l'incapacité des forces politiques à élire un nouveau président de la République ». « Le pays paie un prix très cher du fait de cette vacance présidentielle, a notamment déclaré M. Salam sur ce plan. Ce prix se manifeste de diverses façons, notamment au niveau sécuritaire, mais également sur les plans économique, financier et de la vie de tous les jours. Dans une situation marquée par l'impasse, les erreurs et les aspects négatifs s'accumulent, et comme conséquence, la population paie un prix très élevé, aussi bien en vies humaines qu'en dégâts matériels. »


Abordant ensuite le volet sécuritaire relatif, plus particulièrement, à l'affaire des militaires et gendarmes détenus en otage par les organisations jihadistes syriennes, le Premier ministre a stigmatisé l'attitude de « certains responsables politiques qui, par leur comportement et leurs propos, mettent la vie des otages en danger ». « Ces militaires n'appartiennent à aucune faction ou à aucune communauté, ils sont au service de tout le Liban, a déclaré à cet égard M. Salam. Ils ont mis leur vie en danger pour affronter ce terrorisme sauvage, destructeur et contraire à toute religion. Ils ont fait face à ce terrorisme pour défendre le Liban et non pas une faction ou une communauté déterminée. »
Le Premier ministre a déclaré à ce propos que son gouvernement déploie tous les efforts nécessaires pour obtenir la libération des militaires et gendarmes détenus en otage, soulignant qu'un tel dossier devrait être traité avec beaucoup de prudence, de sagesse et de sens des responsabilités. « Les parents des otages, a relevé M. Salam, sont parfaitement conscients de la situation et s'abstiennent d'exploiter cette affaire comme d'autres le font en se lançant dans des déclarations destructrices et dans des surenchères. La bataille est longue avec ces gens (les jihadistes syriens) qui ne connaissent ni religion, ni principe, ni identité. »
Le Premier ministre s'est par ailleurs élevé contre certains responsables politiques et certains médias qui « établissent une distinction entre les militaires chiites, sunnites ou chrétiens ». « De tels propos constituent une honte et sont indignes de ces militaires qui représentent le pays dans son ensemble, a déclaré M. Salam. Il est honteux de mettre les militaires en danger en établissant de telles distinctions. »

 

(Lire aussi : À Ersal, des rumeurs exagérées, mais des otages toujours en détention)

 

Le discours de Berry
Il convient d'indiquer dans ce contexte que le député Yassine Jaber, membre du bloc Berry, a indiqué hier que le président de la Chambre prendra des « positions importantes » dans son discours qu'il prononcera à la fin de la semaine à l'occasion de la commémoration de la disparition de l'imam Moussa Sadr. « Ces positions, a-t-il précisé, iront dans le sens du renforcement de l'union nationale qui constitue la pierre angulaire de la lutte contre tous les dangers auxquels est confronté le pays. »
Notons en conclusion que le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, membre du directoire du mouvement Amal et proche conseiller de M. Berry, a affirmé hier que les démarches entreprises par le chef du législatif au sujet de la présidentielle « ne signifient en aucune façon que l'une ou l'autre des composantes du pays est court-circuitée ». « Ces démarches, a souligné le ministre, reflètent un souci certain d'aboutir à l'élection (du président de la République) qui est essentielle pour tous les Libanais, et pour les chrétiens en particulier », a souligné Hassan Khalil.

 

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Avant le déclenchement de la révolution syrienne, en mars 2011, et alors que le Liban se débattait dans une profonde crise politique, le chef du législatif Nabih Berry misait sur une entente syro-saoudienne afin de sortir le pays de l'impasse. Aujourd'hui, c'est sur une détente irano-saoudienne que le président de la Chambre fonde tous ses espoirs afin de faire face à une crise...

commentaires (6)

Ce qui est bien chez messieur Berry, c'est la concision de ses propos et selon moi, de leur justesse itou.. Il n'a pas de pot pour tourner autour! Alors que tete d'oeuf, monsieur saksouké et doc bistouri en couteau de table et compagnia bella, gèrent les affaires comme on a vu à Ersal. Faut etre aveuglé par haine pour pas voir le tableau tel qu'il est dessiné par l'artiste.

Ali Farhat

12 h 58, le 29 août 2014

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Commentaires (6)

  • Ce qui est bien chez messieur Berry, c'est la concision de ses propos et selon moi, de leur justesse itou.. Il n'a pas de pot pour tourner autour! Alors que tete d'oeuf, monsieur saksouké et doc bistouri en couteau de table et compagnia bella, gèrent les affaires comme on a vu à Ersal. Faut etre aveuglé par haine pour pas voir le tableau tel qu'il est dessiné par l'artiste.

    Ali Farhat

    12 h 58, le 29 août 2014

  • Il a misé sur tellement de choses pour se scotcher sur son siège à l'assemblée, qu'il ne sait pas faire autre chose. Il n'existe pas dissolvant pour le décoller .... J'ai appris son existence en 1981, 33 ans et il est toujours là !!!! Ou va le Liban avec ces politiques qui n'ont jamais rien prouvé ...

    FAKHOURI

    20 h 26, le 28 août 2014

  • SALAFISME... FAKIHISME... CAMÉLÉONISME... GOUPILISME... GÉNÉRALISME... DOCTORISME... HUITISME ET QUATORZISME : QUE D'ABRUTISMES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 31, le 28 août 2014

  • LES MERCENAIRES SONT PAYÉS POUR EXÉCUTER DES ORDRES. ILS N'ONT PAS LEUR MOT À DIRE. DONC C'EST NORMAL QUE BERRY, LE PLUS ANCIEN MERCENAIRE IRANIEN NE PEUT QUE MISER SUR UNE ENTENTE IRANO/SAOUDIENNE POUR DÉBLOQUER LE PAYS.

    Gebran Eid

    08 h 16, le 28 août 2014

  • ON MISE SUR DES ÉVENTUALITÉS... OU PLUTÔT SUR L'INCONNU... AU LIEU DE RESPECTER L'ESPRIT DE LA CONSTITUTION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 53, le 28 août 2014

  • Le président à vie du Parlement "misait hier sur l'entente syro-saoudienne. Aujourd'hui il mise sur l'entente irano-saoudienne". Et dans quel siècle va-t-il miser sur une entente libano-libanaise, avec cette classe politique pourrie, exécrable, réelle calamité pour ce pays ?

    Halim Abou Chacra

    05 h 08, le 28 août 2014

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