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Liban - armement

Les Russes à l’affût du don saoudien à l’armée libanaise

L'argent saoudien octroyé à l'armée libanaise pourrait servir à l'achat d'armes par le Liban auprès de la Russie.
La nouvelle peut paraître a priori surprenante, sachant que l'Arabie saoudite est, le moins qu'on puisse dire, aux antipodes de la politique russe, en Syrie pour commencer. Mais force est de constater que l'économique a ses raisons que les enjeux politiques ignorent parfois. À moins d'y voir un intérêt commun sur le long terme, le combat du terrorisme étant appelé désormais à rallier même les pires adversaires.


D'ailleurs, le don octroyé par le royaume wahhabite au Liban est non conditionné par le choix du livreur, sauf peut-être pour ce qui est de la « nature » des armes à acquérir. Dans ce cas précis, le milliard de dollars – qui sera suivi, promet-on des trois autres milliards qui suivent actuellement une procédure légale et administrative – doit servir à la lutte antiterroriste, et à rien d'autre. Comprendre, il ne peut en aucun cas être utilisé pour des équipements pouvant servir dans le cadre d'une guerre contre un État tiers, comme le rappelle une source militaire.


Les armes sollicitées par l'armée libanaise, « qui évalue pour l'instant plusieurs choix de fournisseurs », comprennent notamment des avions de surveillance, des équipements techniques pour le contrôle des frontières, comme les caméras, des tours de surveillance, un peu à la manière des tours qui existent entre les États-Unis et le Mexique ou ceux que l'on voit facilement du côté israélien, à la frontière avec le Liban « moins le système d'écoutes », dit sur un ton badin une source proche du dossier.
Ce qui intéresse en outre la troupe c'est également l'acquisition de chars sophistiqués, qu'elle espère bien dans ce cas bien précis obtenir auprès de Moscou, pour leur qualité présumée.


Selon la source, l'État n'est cependant pas encore décidé et plusieurs pays intéressés auraient déjà effectué des offres, dont la Russie. « Lorsque l'argent est disponible, l'offre devient multiple », précise-t-elle. Certes, l'ambassadeur de Russie est actuellement en tournée et tente de proposer un éventuel « deal » à l'État libanais. Après avoir rencontré la semaine dernière le commandant en chef de l'armée, Alexander Zasypkin s'est rendu hier auprès du ministre de l'Intérieur, précisant que Nouhad Machnouk l'a informé « du souhait de la partie libanaise d'acheter des équipements russes à l'aide du don saoudien ». Le ministre aurait de son côté demandé à la Russie « des facilités et des aides ».
Bref, une raison nécessaire et suffisante pour pousser le diplomate à soumettre à son interlocuteur une invitation en Russie. Rappelons à ce propos que les différents services de sécurité libanais (FSI, Sûreté générale, Sûreté de l'État) pourront bénéficier d'une part de 50 % du don (500 000 dollars), l'autre moitié devant être versée pour l'achat d'équipements à l'armée.


C'est ce qui fera dire d'ailleurs à M. Zasypkin, dans une tournure on ne peut plus diplomatique, que « le budget de l'État libanais est modeste. Par conséquent, il est indiscutable que la Russie accordera des facilités à ce niveau ». Et de poursuivre : « En pratique, il faut trouver la formule qui puisse être favorable au côté russe également. »
Le diplomate a tenu ces propos à sa sortie d'une autre réunion, cette fois-ci avec le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. Un tête-à-tête qui a notamment porté sur les questions régionales et internationales dont le terrorisme « que nous avions combattu dans les premiers rangs. Nous étions les premiers à mettre en garde contre ces dangers », a tenu à souligner l'ambassadeur russe.
Faisant écho aux propos du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, le diplomate russe a renchéri : « Sans la coopération de la Syrie, nous ne pouvons pas parler d'efficacité des mesures prises contre les terroristes. »


En attendant que soit conclu le ou les contrats de fourniture d'équipements militaires et d'armes, avec la Russie ou un autre pays, il reste à espérer que les « facilités » que pourrait potentiellement accorder la Russie au Liban et auxquelles l'ambassadeur faisait allusion ne s'avèrent pas être un autre « cadeau piégé » comme celui de la livraison fantôme des avions MiG 29.
Une dizaine de chasseurs que le Liban ne pouvait même pas réceptionner pour de nombreuses raisons, l'une d'elles étant l'impossibilité pour l'armée d'en assurer l'entretien coûteux.
L'autre raison est à rechercher une fois de plus chez le voisin israélien qui avait clairement exprimé son « inquiétude » à l'annonce de la livraison.

 

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L'argent saoudien octroyé à l'armée libanaise pourrait servir à l'achat d'armes par le Liban auprès de la Russie.La nouvelle peut paraître a priori surprenante, sachant que l'Arabie saoudite est, le moins qu'on puisse dire, aux antipodes de la politique russe, en Syrie pour commencer. Mais force est de constater que l'économique a ses raisons que les enjeux politiques ignorent parfois. À...
commentaires (2)

ILS SONT TOUS À L'ARRÊT ! QUI LÈVERAIT LA BÉCASSE ?

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

21 h 09, le 27 août 2014

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Commentaires (2)

  • ILS SONT TOUS À L'ARRÊT ! QUI LÈVERAIT LA BÉCASSE ?

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    21 h 09, le 27 août 2014

  • Les Russes se feront sans doute moins prier que d'autres...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 16, le 26 août 2014

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