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Économie - Liban

Journaliers d’EDL : un début de semaine sous haute tension

Les semaines se suivent et se ressemblent pour le fournisseur d'électricité qui a dû une nouvelle fois composer avec le blocage de plusieurs de ses bâtiments par les manifestants. La conférence de presse qui s'est tenue au ministère de l'Énergie et de l'Eau a cristallisé les positions des pouvoirs publics sur ce dossier.

Photo Michel Sayegh

Le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Arthur Nazarian, s'est exprimé hier sur la crise sociale que traverse le fournisseur d'électricité, dans le cadre d'une conférence de presse organisée dans les locaux de son ministère. M. Nazarian a ainsi assimilé les actions des manifestants, qui ont une fois de plus bloqué les accès de plusieurs bâtiments d'EDL, à « une violation flagrante des institutions de l'État ». Il a aussi défendu la loi 287 adoptée le 30 avril par le Parlement et prévoyant un concours pour réglementer l'accès au cadre de l'établissement public. Une mesure essentielle pour lutter contre « le recrutement clientéliste » et pour « assurer la pérennité des services publics de l'État ». Le ministre a enfin ajouté qu'un « désaccord sur l'interprétation de la loi pouvait toujours faire l'objet d'un recours auprès des autorités compétentes ».
M. Nazarian répondait ainsi à l'appel au secours lancé par le directeur d'EDL, Kamal Hayek, dont la fermeté affichée à l'égard des journaliers au cours de la semaine précédente n'a apparemment pas suffi à calmer les esprits. L'administrateur a une nouvelle fois appelé les manifestants à lever un blocage qu'il qualifie « de situation anormale », tout en assurant que ses services resteraient à l'écoute de toutes les « demandes légitimes formulées de façon légale et civilisée ».


Présent à la conférence de presse, l'ancien ministre du Travail, Sélim Jreissati, s'est également exprimé sur le sujet. Selon lui, « EDL a clairement défini ses besoins en matière d'effectif, soit 897 postes vacants, et toute demande allant dans le sens d'une titularisation de l'ensemble des journaliers serait contraire à la loi en vigueur ». M. Jreissati a aussi tenu à rappeler les grévistes à l'ordre en précisant que leurs revendications, aussi fondées soient-elles, ne devaient pas servir de « cheval de Troie politique ».


Une intervention que l'un des représentants des journaliers, Bilal Bajouk, juge avec sévérité. Interrogé par L'Orient-Le Jour, M. Bajouk a reproché à l'ancien ministre de « jeter de l'huile sur le feu » et de chercher à « diviser le mouvement de contestation par la voie politique et confessionnelle ». « EDL appartient à tout le Liban et les journaliers viennent du Liban tout entier », conclut-il, réaffirmant la solidarité indéfectible de toutes les composantes de la contestation.


La mobilisation des manifestants s'est intensifiée depuis la publication par la direction d'EDL, il y a deux semaines, d'un mémorandum chiffrant les places vacantes au sein de l'office à 897 postes. Un nombre insuffisant pour les quelque 1 700 grévistes investis dans le conflit. Le comité des journaliers a par ailleurs vivement contesté la légitimité de la présence de M. Jreissati à la conférence de presse organisée par le ministère de l'Énergie et de l'Eau et affirme rester déterminé à obtenir gain de cause, comme le confirme Hussein Korkmaz, un autre représentant du mouvement. « La mobilisation devrait donc se poursuivre demain avec une moindre intensité », a ajouté M. Korkmaz.


Une chose est certaine, les répercussions de la grève se sont fait sentir aux quatre coins du pays : les bâtiments d'EDL ont en effet été bloqués par les manifestants à Tyr, Saïda, Hermel ainsi qu'à la corniche du Fleuve, où cinq journaliers, selon nos informations, auraient menacé de s'immoler par le feu. « Tout le personnel d'EDL reste dans l'expectative », nous a confié un employé proche de la direction, qui n'avait toujours pas pu accéder aux locaux de l'entreprise en milieu d'après-midi. Les forces de l'ordre se sont, pour leur part, astreintes à prévenir les débordements sur les différents sites.


Dimanche, la direction d'EDL avait pris les devants en appelant ses employés à « ne pas tenter de forcer le blocus des journaliers », tout en invitant l'ensemble de ses cadres à « converger vers le ministère de l'Énergie et de l'Eau en attendant que des mesures soient prises pour amorcer un retour à la normale ». Une autre déclaration du fournisseur d'électricité avait suivi la première, pour informer cette fois les usagers des répercussions immédiates du blocage sur « les réparations d'urgence programmées par les équipes techniques » ainsi que sur le rationnement en général.

 

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