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À La Une - Liban

Bou Saab aux élèves : "Mabrouk", vous aurez des attestations

Le CCS décide de consulter la base avant de prendre position.

Le ministre libanais de l'Education, Elias Bou Saab, lors de sa conférence de presse le samedi 16 août 2014. Photo Dalati et Nohra

Le ministre libanais de l'Education, Elias Bou Saab, a finalement décidé samedi d'octroyer des attestations à tous les élèves qui ont présenté les épreuves des examens officiels.

"Je vous dis Mabrouk, j'aurais voulu vous féliciter après la correction des examens, mais le Comité de coordination syndicale (CCS) ne l'a pas voulu", a-t-il déclaré aux écoliers refusant qu'ils soient "pris en otage".

Les attestations seront octroyées aux porteurs des cartes d'inscription aux examens officiels. "Cette décision est finale", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. Ainsi, les écoliers qui ont présenté le bac "pourront s'inscrire à l’université, qu'elle soit privée ou publique, au Liban ou à l'extérieur", a indiqué le ministre. Les écoliers qui ont présenté le brevet "passeront de classe".

"Ce sont les pressions politiques qui ont gagné aujourd'hui et le CCS est le grand perdant après sa décision" de poursuivre le boycott de la correction des examens, a encore dit le ministre soulignant que "la raison de la non adoption de la grille est le conflit politique dans le pays".

M. Bou Saab a en outre annulé purement et simplement la correction des examens officiels. "Il n'y aura pas de correction et la décision est définitive", a déclaré le ministre de l'Education à la presse."Nous n'avons pas besoin de conserver les copies des examens officiels", a-t-il ajouté.

 

Le CCS consultera sa base
A l'issue d'une réunion qui a duré plusieurs heures, le CCS a de son côté annoncé samedi soir qu'il consultera sa base dans les deux jours qui viennent avant de prendre position à l’égard de la décision du ministre de l'Education.

"Le CCS ne s'entête pas, nous sommes au contraire plus souples que les politiciens, a déclaré le chef du syndicat des enseignants du secteur privé, Nehmé Mahfoud lors d'une conférence de presse. Nous rappelons à tout le monde que nous sommes restés trois ans dans la rue". Et de marteler : "Les députés veulent proroger leur mandat et nous leur disons : vous ne le ferez pas avant d'approuver la grille des salaires". Selon lui, "les responsables politiques sont revenus plusieurs fois sur leurs paroles et veulent couper la tête du CCS". "Mais nous ne reculerons pas avant d'obtenir notre droit", a-t-il affirmé.

Le président du CCS, Hanna Gharib, a de son côté assuré que l'année scolaire débutera à partir du 1er septembre. "Oui, le CCS consultera sa base et nous allons continuer de défendre les diplômes officiels", a-t-il déclaré. "Ils veulent porter un coup au CCS et s'ils ont pu le faire ils n'auraient pas décidé d'octroyer des attestations aux élèves", a-t-il estimé.

Plus tôt dans la journée, M. Gharib, avait affirmé que les syndicats campent sur leurs positions et ne corrigeront pas les examens avant l'adoption de la grille des salaires. "Donner des attestations aux étudiants n'est pas source d'éducation", a-t-il affirmé, appelant M. Bou Saab à "assumer ses responsabilités".

Ce dernier avait décidé mardi de reporter à la fin de la semaine sa décision de remettre des attestations aux élèves ayant passé les examens officiels face au refus des enseignants de corriger les copies. Il répondait ainsi à une revendication du CCS en ce sens. Mais le temps presse. Des milliers de bacheliers attendent leur diplôme pour pouvoir s'inscrire dans les universités au Liban ou à l'étranger.

Le CCS organise régulièrement des sit-in, des grèves et des manifestations et boycotte la correction des examens officiels pour réclamer que la nouvelle échelle des salaires soit approuvée par le Parlement.
La grille des salaires réclamée par le CCS prévoit une augmentation de 121% avec effet rétroactif. Le gouvernement, appuyé en cela par la plupart des blocs parlementaires ainsi que par les experts économiques, notamment le gouverneur de la Banque du Liban et des organismes internationaux, soulignent qu'une telle hausse des salaires entraînerait inéluctablement l'économie nationale dans la faillite et dans un scénario semblable à celui qu'a connu la Grèce.

Les blocs parlementaires et les experts économiques suggèrent qu'un éventuel réajustement des salaires ne soit avalisé que lorsque les recettes adéquates seront assurées, l'augmentation devant en outre être échelonnée sur deux ou trois ans. Les syndicats refusent toutefois un tel échelonnement.

 

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Le ministre libanais de l'Education, Elias Bou Saab, a finalement décidé samedi d'octroyer des attestations à tous les élèves qui ont présenté les épreuves des examens officiels.
"Je vous dis Mabrouk, j'aurais voulu vous féliciter après la correction des examens, mais le Comité de coordination syndicale (CCS) ne l'a pas voulu", a-t-il déclaré aux écoliers refusant qu'ils...

commentaires (4)

BIEN FAIT ! LAISSEZ LES MARATHONISTES DE L'ABRUTISSEMENT COURIR VERS L'INCONNU !!!

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 28, le 16 août 2014

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • BIEN FAIT ! LAISSEZ LES MARATHONISTES DE L'ABRUTISSEMENT COURIR VERS L'INCONNU !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 28, le 16 août 2014

  • Bravo pour 90% de nos universites qui n'appliquent pour seul critere d'admission que l'epaisseur du portefeuille parental. Enfin, heureusement qu'il y a encore les 10% restant ...

    Remy Martin

    18 h 48, le 16 août 2014

  • Bravo Mr Bou Saab. Entre l'avenir des etudiants et la position jusque-boutiste de syndicalistes obtus, desuets, et archaiques, il n'y a pas a hesiter. Les etudiants n'auront pas perdu grand-chose. Les universites appliqueront leurs criteres d'admissions... commes elles le font toujours dans tous les cas!

    Nicolas Rubeiz

    17 h 47, le 16 août 2014

  • Bravo pour ce pas courageux du ministre Bou Saab. Les élèves n'ont rien à voir en effet avec le chantage trop vulgaire des syndicats .

    Sabbagha Antoine

    16 h 14, le 16 août 2014

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