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Liban - Crise

Bou Saab à « L’OLJ » : Personne n’a le droit de ravir une année de la vie d’un étudiant

Le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur a accordé hier un ultime délai de 48 heures pour les concertations avec le Comité de coordination syndicale en ce qui concerne la correction des examens officiels. À défaut de quoi, le ministre s'orienterait vers une solution de dernière minute, probablement la remise d'attestations basées sur les résultats scolaires des bacheliers.

Des élèves protestant devant l’Unesco hier pour refuser le projet éventuel de distribution d’attestations à défaut de résultats officiels. Photo ANI

Il semblerait que le calvaire des 45 000 bacheliers qui attendent depuis plus de deux mois les résultats du bac libanais, otages des enseignants qui refusent de s'adonner à la correction des copies avant l'approbation de la grille des salaires, touche à sa fin. En effet, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur Élias Bou Saab s'apprête à trancher l'affaire en trouvant une solution de rechange. Durant le week-end, M. Bou Saab a effectivement reçu des délégations d'enseignants des écoles privées et publiques à ce sujet, et a été contacté par de nombreux parents d'élèves qui l'ont sollicité pour mettre un terme à l'atermoiement.
Hier, le ministre a reçu à son bureau les responsables du secteur éducatif des différents partis libanais qui, selon lui, appuient le Comité de coordination syndicale dans son action de protestation et se doivent de trouver une échappatoire à la crise. À l'Unesco, au siège du ministère, le ministre a requis l'avis des responsables, leur demandant de l'aider dans ce dossier. « Je leur ai tout simplement dit que je ne peux plus attendre davantage, a confié hier le ministre Bou Saab à L'Orient-Le Jour. Le problème doit être réglé et une décision doit être prise dans ce sens. Allez voir avec le Comité de coordination syndicale ce que vous pouvez faire car l'intérêt des élèves est vraiment menacé. Quelle solution envisagez-vous ? Les responsables ont alors demandé un délai de 48 heures pour se concerter avec le Comité de coordination syndicale et me rendre une réponse. »

 

(Pour mémoire: Sans bac, pas d'université pour 45 000 élèves, mais Bou Saab promet une solution)

 

De nombreuses solutions envisagées
« Il est clair aujourd'hui que la grille des salaires ne peut être approuvée avant au moins un mois, que les enseignants ne corrigeront pas les examens officiels avant l'adoption de la grille et que les élèves ne peuvent plus attendre davantage, a expliqué le ministre. Le 15 août, de nombreux élèves doivent avoir leurs résultats s'ils veulent poursuivre leurs études à l'étranger. Et les enseignants doivent savoir que nous respectons leurs droits, mais leur liberté ne doit pas piétiner celle des autres. Personne n'a le droit de ravir une année de la vie d'une autre personne ! C'est tout un futur qui est en jeu. »
À l'issue de la réunion, les participants et le ministre ont réitéré dans un communiqué leur soutien au Comité de coordination syndicale et à ses droits, affirmant qu'ils resteront aux côtés des enseignants « quelle que soit la décision prise par le ministre Bou Saab ». « J'ai de nombreuses possibilités de solutions en tête, et je choisirai la meilleure, même si la solution la plus probable reste la distribution d'attestations basées sur les notes scolaires de fin d'année », a ajouté le ministre.
Le projet en question serait par ailleurs déjà prêt au ministère et viserait uniquement les élèves de terminale sans concerner les résultats du brevet officiel. Selon ce scénario, les élèves ayant réussi leurs examens scolaires de fin d'année se verront attribuer une attestation leur permettant de rejoindre l'université. Ces attestations seront en outre temporaires en attendant la correction des examens officiels. Dans le cas où un étudiant ayant réussi à l'école aurait échoué au bac, l'attestation lui sera alors retirée et l'université lui remboursera ses frais de scolarité en attendant qu'il se présente pour la prochaine session dont les résultats seront définitifs. Une commission vérifiera aussi les résultats scolaires pour éviter toute fraude. Quant aux élèves qui ont échoué à l'école, ils devront attendre la correction du baccalauréat.

 

(Pour mémoire : Grille des salaires : la rentrée scolaire menacée)

 

Prochaines 48 heures cruciales
Le président du syndicat des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfoud, avait estimé qu'une telle décision serait « très dangereuse pour le secteur éducatif et les élèves qui seraient plus lésés qu'avantagés par de telles mesures ». Des affirmations reprises par le conseil administratif de la Ligue des enseignants du secteur secondaire public qui avait appelé le ministre à « ne pas prendre des mesures éducatives qui retarderaient l'adoption de la grille des salaires ». Les enseignants concernés pensaient utiliser par ailleurs la grève prévue demain mercredi comme outil de pression pour l'adoption de l'échelle des salaires, mais la grève a finalement été reportée hier en raison de la situation sécuritaire. Dans son communiqué annonçant le report de la grève à l'issue d'une conférence de presse, le Comité de coordination syndicale a refusé le projet des attestations proposé par le ministre Bou Saab, estimant qu' « il n'est pas pédagogique ». « Au lieu de faire pression pour l'adoption de la grille des salaires, le ministre fait pression sur ceux qui vont en profiter », a ajouté le communiqué qui a estimé que « le ministre a fait marche arrière » et que « les étudiants ont droit à leurs diplômes officiels ».


Les prochaines 48 heures devraient donc être cruciales pour cette affaire, d'autant que bon nombre d'élèves s'impatientent. Hier, les élèves des écoles publiques du Nord ont organisé un sit-in devant le département éducatif de Tripoli pour dénoncer le retard dans la publication des résultats du baccalauréat. Par ailleurs, dans un communiqué, la Ligue des comités des parents s'est interrogée : « Jusqu'à quand les élèves
resteront-ils otages ? » « Assez. Cela suffit, ont ajouté les comités des parents à l'adresse des enseignants. Examinez vos consciences et souciez-vous des intérêts des élèves. Nous appuyons vos droits mais pas aux dépens de nos fils. » Les protestataires ont par ailleurs appelé le ministre Bou Saab à « prendre des mesures rapides et strictes pour entamer la correction des examens au plus tôt » et à « mettre en place une cellule qui permette le lancement d'une nouvelle année scolaire dans un climat approprié ». « Nous soutenons les positions courageuses et sages du ministre Bou Saab qui protègent les intérêts des élèves. Menacer une année scolaire est une action punie par la loi », a ajouté le communiqué. Sur un autre plan, la commission des étudiants aux examens officiels a organisé hier un sit-in devant le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur pour protester contre « l'hérésie de la distribution d'attestations », appelant à la correction des examens et à l'approbation de la grille des salaires pour éviter le litige.

 

Pour mémoire
Bou Saab refuse net le principe des attestations de diplômes

Il semblerait que le calvaire des 45 000 bacheliers qui attendent depuis plus de deux mois les résultats du bac libanais, otages des enseignants qui refusent de s'adonner à la correction des copies avant l'approbation de la grille des salaires, touche à sa fin. En effet, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur Élias Bou Saab s'apprête à trancher l'affaire en...

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Les réactions dignes de ces enseignants Sains qui s’époumonent à offrir toujours et encore la parole à ces perturbateurs pour qu’ils puissent exprimer leurs "ministrés arguments?", s’apparentent selon d’autres contempteurs de même Sains de ces mêmes Malsains, à 1 naufrage stratégique qui laisse ainsi donc se faire entendre un message aussi puîné que celui-là ! Bref, entre l’odieux et le confus, entre leurs dérobades et leurs accusations chafouines dirigées contre "1 caste saine!" d’enseignants indéfinie et floutée pour mieux la dénoncer, entre ces Malsains qui récusent pour eux le bâillon tout en bâillonnant et musèlent au nom d'1 soi-disant "liberté des parents" le choix est vraiment affligeant. Il reste à dire que l'évolution Malsaine irrémédiable de leurs esprits semble aussi dangereuse qu’inquiétante. Dangereuse parce que leur réaction comme les raisonnements tous spécieux de ceux qui, moyennant quelques remontrances, ne sont pas loin de les absoudre, ne peuvent que conforter les discours petit-bourgeois et "ministrés" de ces moult factieux conServateurs qui gangrènent cette contrée entière de leurs discours sournois en sus d’être hautains et pour le coup, syndicalo-phobes et, comme de bien entendu, Malsains "revendicationo-phobes". Et inquiétante parce que, parmi les éléments de discours qui parsèment tant leurs prises de parole, se multiplient leurs multiples dénonciations rituelles de la Liberté d’association et de syndicalisation....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

07 h 01, le 05 août 2014

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Commentaires (1)

  • Les réactions dignes de ces enseignants Sains qui s’époumonent à offrir toujours et encore la parole à ces perturbateurs pour qu’ils puissent exprimer leurs "ministrés arguments?", s’apparentent selon d’autres contempteurs de même Sains de ces mêmes Malsains, à 1 naufrage stratégique qui laisse ainsi donc se faire entendre un message aussi puîné que celui-là ! Bref, entre l’odieux et le confus, entre leurs dérobades et leurs accusations chafouines dirigées contre "1 caste saine!" d’enseignants indéfinie et floutée pour mieux la dénoncer, entre ces Malsains qui récusent pour eux le bâillon tout en bâillonnant et musèlent au nom d'1 soi-disant "liberté des parents" le choix est vraiment affligeant. Il reste à dire que l'évolution Malsaine irrémédiable de leurs esprits semble aussi dangereuse qu’inquiétante. Dangereuse parce que leur réaction comme les raisonnements tous spécieux de ceux qui, moyennant quelques remontrances, ne sont pas loin de les absoudre, ne peuvent que conforter les discours petit-bourgeois et "ministrés" de ces moult factieux conServateurs qui gangrènent cette contrée entière de leurs discours sournois en sus d’être hautains et pour le coup, syndicalo-phobes et, comme de bien entendu, Malsains "revendicationo-phobes". Et inquiétante parce que, parmi les éléments de discours qui parsèment tant leurs prises de parole, se multiplient leurs multiples dénonciations rituelles de la Liberté d’association et de syndicalisation....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 01, le 05 août 2014

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