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Liban - Liban

« Les incendies actuels ne sont rien par rapport à ce qui arrivera en septembre... »

La destruction des forêts libanaises se poursuit chaque jour, presque à chaque fois à cause d'une erreur humaine.

L'interminable et insupportable feuilleton des incendies au Liban s'est poursuivi ce week-end avec le dépôt de la compagnie Sanita qui a été ravagé par les flammes samedi matin à Tripoli. Neuf camions de pompiers, envoyés de villes relativement éloignées du site (Zghorta, Batroun, Chekka, etc.), ont été nécessaires pour contrôler le feu qui a détruit la majorité d'un stock de papiers.

D'après plusieurs sources au sein de la Défense civile interrogées par L'Orient-Le Jour, la cause de ce sinistre reste inconnue, et on attend les résultats des investigations menées par le parquet qui déterminera s'il a été provoqué ou si c'est le résultat d'un accident. Ce qui n'est absolument pas le cas des incendies quotidiens qui ravagent les forêts un peu partout au Liban : ils sont d'origine criminelle ou le plus souvent le résultat de graves négligences, selon ces mêmes sources : « L'erreur humaine est toujours en cause quand il s'agit d'incendies de forêt, à quelques exceptions près : pyromanes, ou criminels mus par des motifs liés à des considérations immobilières », précisent ces sources.

Quelles sont ces négligences ? « Elles se multiplient lors de randonnées, au cours de pique-niques, lorsque les gens brûlent des déchets domestiques, ou tout simplement lorsqu'une cigarette mal éteinte est jetée dans un lieu sec », expliquent ces sources de la Défense civile, qui n'hésitent pas à proposer une série de mesures de prévention : entraînement des polices municipales, campagnes de sensibilisation et, avant toute chose, une législation qui soumettrait directement les incendiaires, volontaires ou pas, à des sanctions judiciaires.

En attendant, la Défense civile se plaint volontiers de ses problèmes endémiques, qu'ils soient d'ordre logistique ou, surtout, humains : elle manque cruellement d'hommes, « alors que l'on ne s'étonne pas si nous sommes souvent critiqués pour nos retards et nos manques en hommes », insistent ces sources. Pourtant, souvent aidés par les soldats de l'armée, les volontaires de la Défense civile se jettent au feu sans états d'âme et risquent leur vie avec des équipements assez primitifs.

Les hélicoptères...

Afin d'essayer de compenser les manques de la Défense civile, l'AFDC (Association pour le développement et la conservation des forêts) ne baisse pas les bras. Une campagne vient d'être lancée : Albi men el-nar laoui. Elle vise surtout les municipalités ainsi que l'armée, les FSI, etc. Interrogée par L'Orient-Le Jour, Sawsan Bou Fakhreddine, directrice générale de l'ONG, explique comment l'association intervient : « Nous nous concentrons en général sur les polices municipales et sur les volontaires parmi les habitants des zones à risque pour former une équipe de dix à vingt intervenants que l'on entraîne à immédiatement réagir en cas d'incendie. Leur travail est diffèrent de celui des pompiers : eux doivent intervenir aux premières flammes, c'est-à-dire les dix premières minutes, cruciales pour éviter un désastre. Ces volontaires sont équipés d'outils simples mais efficaces, ainsi que d'un véhicule 4x4 pour accéder aux terrains difficiles en pleine forêt », indique-t-elle.

Mme Bou Fakhreddine évoque également les efforts fournis par la Défense civile, insuffisants et inadéquats, parce que ces hommes ont surtout besoin de petits véhicules qui peuvent entrer à l'intérieur des périmètres forestiers et combattre les flammes dans des lieux inaccessibles aux grands camions. Et alors que les officiels de la Défense civile sous-estiment étrangement le rôle des hélicoptères dans le combat contre les incendies, la directrice de l'AFDC considère au contraire que ces appareils sont essentiels pour attaquer les flammes dans des endroits inaccessibles aux voitures des pompiers ou assez dangereux aux volontaires, faisant référence aux mines toujours présentes depuis la guerre civile dans les bois...

En attendant, les instructeurs de l'association, qui se chargent de la formation des volontaires, ont eux-mêmes suivi des sessions d'entraînement en dehors du pays, entre autres en Italie, en Espagne et aux États-Unis. « Nous comptons sur les initiatives des forces de sécurité pour aider dans ce combat, surtout qu'elles sont les premiers alertées et donc peuvent jouer le rôle le plus important », martèle Mme Bou Fakhreddine, qui conclut, très alarmiste : « Les incendies en ce moment ne sont qu'un petit échantillon de ce qui reste à venir : il y aura un pic au mois de septembre, quand le vent soufflera fort, et les catastrophes se poursuivront jusqu'en octobre. »
Déjà qu'il n'y a pratiquement plus de forêts ou d'espaces verts au Liban...


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Encore une fois, dans un pays de montagne, il est ahurissant que la Défense Civile ne possède pas d'hélicoptères!

Yves Prevost

07 h 46, le 11 août 2014

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Commentaires (1)

  • Encore une fois, dans un pays de montagne, il est ahurissant que la Défense Civile ne possède pas d'hélicoptères!

    Yves Prevost

    07 h 46, le 11 août 2014

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