Ersal était le théâtre, samedi, des débordements violents du conflit syrien au Liban.
Deux soldats libanais ont été tués et plusieurs autres blessés dans des attaques contre des postes de contrôle militaires dans la région de Ersal, frontalière de la Syrie, a rapporté l'agence officielle d'information libanaise (Ani).
Une source de sécurité à confirmé à l'AFP qu'il y avait des "martyrs" dans les rangs de l'armée, sans donner plus de détails, après des heurts entre des militaires et des islamistes du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, à la suite de l'arrestation d'un de leurs responsables, Imad Ahmed Jomaa.
L'armée a confirmé que le Syrien Imad Ahmad Joumaa avait été arrêté samedi à la mi-journée à l'un de ses barrages. Il reconnu pendant son interrogatoire être affilié au Front al Nosra, ajoute l'armée. Des spécialistes des mouvements islamistes ont toutefois indiqué que Jomaa appartient à la Brigades Fajr al-Islam de Homs, qui a récemment prêté allégeance à l'Etat islamique (EI, ex-Daech). Jomaa est qualifié par Romain Caillet par exemple d'émir de l'EI à Ersal.
Leb army arrested Abu ahmad jomaa in Irasal, head liwaa fajr al islam, seen here giving bayaa to IS https://t.co/RVZcr3pTRk may be big fight
— Joshua Landis (@joshua_landis) August 2, 2014
Sur le terrain, des tirs nourris ont été entendus dans le secteur et des dizaines de miliciens lourdement armés, relevant des insurgés syriens, se sont déployés près de plusieurs points de contrôle de l'armée, dans l'est du Liban. Deux soldats auraient été brièvement pris en otage, affirme l'armée. Deux habitants de la ville ont en outre été tués alors qu'ils tentaient d'empêcher des hommes armés de s'en prendre à un poste de police, ont précisé des sources de sécurité.
(Pour mémoire : Ersal redoute l'extension de la bataille du Qalamoun jusqu'à ses portes)
"Les groupes armés ont encerclé les postes de contrôle de l'armée dans la région de Ersal", a affirmé à l'AFP une source de sécurité sans préciser le nombre de postes concernés ni l'identité des hommes armés.
La situation dans la région est "tendue", a déclaré un responsable local, et selon la source de sécurité, l'armée s'est dite "prête à faire face à toutes les éventualités".
L'Agence nationale d'information (Ani, officielle) indique que l'armée libanaise s'est déployée en force dans la région et que deux hélicoptères militaires ont été dépêchés depuis Ryak, en direction du Jurd de Ersal, à la poursuites des islamistes armés.
Réagissant à la mort des deux soldats, l'armée libanaise a promis d'agir de façon "résolue et ferme" pour empêcher que le conflit en Syrie voisine déborde au Liban. "L'armée ne permettra à personne de transférer le conflit de la Syrie" vers le territoire libanais, selon le communiqué.
Les habitants de Ersal ont, pour leur part, lancé des appels, à travers les réseaux sociaux, à chasser les miliciens et à éviter toute confrontation avec l'armée, toujours selon l'Ani. Ersal a déjà connu des périodes de fortes tensions avec les forces de sécurité libanaises. L'aviation du régime syrien y mène des raids contre les forces rebelles cachées dans cette région montagneuse.
Ce regain de tension dans la ville intervient au moment où des combats meurtriers ont lieu dans le Qalamoun, près de la frontière libanaise. Au moins 50 jihadistes ont été tués dans des combats avec les troupes syriennes et le Hezbollah dans cette région, a indiqué samedi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
(Pour mémoire : Le neveu de Nasrallah aurait été tué dans les combats contre l'ASL)
"Au moins 50 combattants du (groupe ultra-radical) l'Etat islamique (EI, ex-Daech) et du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) ont été tués dans un guet-apens tendu par les forces du régime syrien et le Hezbollah à Jebbé, dans le Qalamoun", au nord de Damas, a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Sept combattants du régime et du Hezbollah ont été tués dans ces combats qui ont éclaté vendredi et ont duré jusqu'à samedi matin, a-t-il ajouté.
Pour sa part, une source militaire syrienne a déclaré à l'AFP que "l'armée (avait) repoussé des terroristes qui essayaient de s'infiltrer du territoire libanais vers la région du Qalamoun, tuant un grand nombre d'entre eux". Dans le vocabulaire du régime de Damas, le mot "terroriste" s'applique à tous les rebelles qui le combattent.
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commentaires (5)
Faut que notre armée matte ...ces groupes terroristes et les élimine ...car nous ne pourrons pas vivre en paix ...avec ce genre de cancer aux métastases dangereuse....
M.V.
16 h 56, le 03 août 2014