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Liban - Anniversaire

Geagea : Pour nous, c’est « Liban d’abord » ; pour lui, c’est « moi d’abord »

Michel Aoun et le Hezbollah copieusement arrosés lors de la commémoration à Maarab de la libération du chef des FL.

« Quelle est la différence entre les enfants qui meurent en Palestine tués par les balles israéliennes et ceux qui meurent en Syrie sous les balles du Baas ? » s’est demandé le député Ahmad Fatfat, qui participait hier à Maarab à une cérémonie célébrant le neuvième anniversaire de la libération de prison de Samir Geagea. Photo Aldo Ayoub

Au milieu de ses alliés, Samir Geagea a célébré hier à Maarab le neuvième anniversaire de sa libération de prison dans le cadre d'une cérémonie alternant discours politiques, projections et hommages. Au cours de cette rencontre, la maquette grandeur nature représentant le lieu de détention du chef des FL de 1994 à 2015 a été officiellement inaugurée.

De nombreuses personnalités ont pris part à l'événement, parmi lesquelles des représentants des anciens présidents Michel Sleiman et Amine Gemayel, ainsi que des ex-Premiers ministres Saad Hariri et Fouad Siniora. Étaient également présents notamment les ministres Achraf Rifi, Nabil de Freige et Ramzi Jreige, les députés Marwan Hamadé, Ahmad Fatfat, Nadim Gemayel, Antoine Saad, Fady Habre, Hadi Hobeiche, Atef Majdalani, Riad Rahal, Nidal Tohmé, Amine Wehbé, Serge TerSarkissian et les parlementaires FL au grand complet, aussi bien que d'autres représentants de mouvances au sein du 14 Mars.

La cérémonie a été l'occasion pour M. Geagea et d'autres orateurs d'interpeller le camp adverse, attaqué sur divers fronts, intérieurs comme extérieurs.
D'entrée de jeu, alors qu'il relatait les étapes successives de sa détention, le leader des FL a donné le ton : « Un jour, j'ai vu les enquêteurs aller et venir dans la prison, très occupés à monter un chef d'accusation contre moi. Je pensais qu'ils s'apprêtaient à me conduire jusqu'à l'échafaud et je me suis mis à réfléchir sur les derniers mots que je devais leur dire avant mon exécution. Et j'ai décidé de leur dire ce qui suit : Hafez el-Assad est le plus grand menteur et le plus grand criminel de l'histoire, et vous-mêmes, ici, êtes ce que l'histoire a produit de plus lâche, de plus traître, de plus veule et de plus petit. Cette phrase n'est-elle pas encore de mise, du moins en partie, à l'heure actuelle ? » a-t-il lancé.

 

(Lire aussi: Nasrallah : La résistance a déjà remporté la victoire à Gaza...)


Plus loin, M. Geagea a évoqué « la grande prison » dans laquelle se trouve aujourd'hui le Liban, selon lui. « Le pire dans cette geôle sans murs, c'est que l'on y perd le nord. Le gouvernement est plusieurs gouvernements, les portes sont défoncées, les frontières sont des passoires, et il n'y a pas de président. Et savez-vous pourquoi il n'y a pas de président ? C'est pour préserver les droits des chrétiens ! » a-t-il ironisé.
En fait, a-t-il poursuivi, « les geôliers sont sur deux modes : dans le premier, l'air qu'on respire n'est pas libanais, les aspirations en vogue ne sont pas libanaises, les projets n'ont rien de libanais, sauf à faire du Liban une cellule de la grande prison. Et dans le second, il n'y a pas d'air du tout, ou plutôt l'air se transforme au gré de l'intérêt personnel du geôlier. Et pour ce dernier, l'intérêt personnel est toujours en tête des priorités. Pour nous, c'est "Liban d'abord", et pour lui, c'est "moi d'abord" ».
« Mais les geôliers ont oublié que les nombreux empires, les sultanats, les tyrannies qui sont passés par ici sont tous partis, alors que nous, nous sommes restés. Des centaines de fois au cours de notre histoire, nous avons démoli nos cellules pour en sortir. Nous le ferons une fois de plus », a-t-il conclu. 

 

(Lire aussi: À défaut de dialogue entre Riyad et Téhéran...)



Avant M. Geagea, le secrétaire général du 14 Mars, Farès Souhaid, avait pris la parole, présentant une forme de supplique en trois points à l'intention du chef des FL : « Conservez votre posture nationale et transcommunautaire, même lorsque d'aucuns viennent dire que les priorités du groupe doivent primer sur les intérêts du Liban ; résistez face à ceux qui prétendent défendre les chrétiens d'Orient par le biais de l'alliance des minorités ; luttez pour que tous les peuples arabes sortent de leurs prisons, grandes ou petites », a notamment lancé M. Souhaid.
Ahmad Fatfat, député de Denniyeh et membre du bloc du Futur, s'est adressé, pour sa part, au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour lui reprocher ses deux poids, deux mesures : « Quelle est la différence entre les enfants qui meurent en Palestine tués par les balles israéliennes et ceux qui meurent en Syrie sous les balles du Baas ? » a-t-il lancé, dénonçant par la même occasion le « terrorisme contraire à l'islam à l'œuvre à Mossoul ».

 

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commentaires (2)

OU QUAND LE "NOUS" ET LE "MOI", MÊME SI L'UN CHANTE LOGIQUE ET L'AUTRE ILLOGISME, SONT LA CATASTROPHE DES CHRÉTIENS !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 23, le 27 juillet 2014

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Commentaires (2)

  • OU QUAND LE "NOUS" ET LE "MOI", MÊME SI L'UN CHANTE LOGIQUE ET L'AUTRE ILLOGISME, SONT LA CATASTROPHE DES CHRÉTIENS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 23, le 27 juillet 2014

  • L’éhhh libanais Sain se fait 1 certaine idée de son patelin. Le sentiment le lui impose + que la raison ! S’il advient que la médiocrité masque les faits et les gestes, il en éprouve 1 sensation d’anomalie imputable aux autres Malsains, non au génie de sa patrie. Vu qu’il est à ce point consterné de voir sa patrie voleter, on peut lui pardonner un brin d’emphase dans son accablement. Dilemme. Que faire ? Eh bien s’offrir 1 seconde ou takéhhh de lucidité. Ça le mènera + loin, de fait, que les éternelles jérémiades désabusées qui perpétuellement guettaient ! Il faut constater que le choix qui est offert aux chrétiens n’est + entre s’accorder avec les musulmans ou se séparer. Il est entre se séparer et un Con-fédéralisme dont les contours précis restent à définir, mais dans lequel la loi du nombre risque encore de s’imposer comme "base" d’1 éventuelle démocratie au détriment du respect des minorités. Cette imbuvable loi du nombre plana sur les prérogatives du chrétien, "Président" en principe. Et elle s’appesantira, demain, sur tout autre dossier avec d’autant + de facilité que le précédent actuel sur cette "aléatoire présidentielle" aura lubrifié les innombrables roués retors rouillés ! Il conviendrait pour ces chrétiens, tout en allant le + loin possible dans la prise en compte des musulmans, d’oser enfin poser des structures pérennes et bétonnées. Telles qu’elles rendront inconcevable la menace d’un remake aussi débilitant que la "présidentielle" actuelle.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 55, le 27 juillet 2014

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