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À La Une - Proche-Orient

Gaza : les espoirs de trêve durable douchés, Kerry laisse la porte ouverte

Selon un responsable américain, Israël a accepté un cessez-le-feu de 12 heures à Gaza à partir de samedi matin.

En attendant un hypothétique cessez-le-feu, les combats se sont poursuivis vendredi à Gaza, où, selon un bilan des secours locaux, 848 Palestiniens ont été tués et 5.500 autres blessés en 18 jours d'opérations. AFP PHOTO/GIL COHEN-MAGEN

Les espoirs de parvenir à une "trêve humanitaire" rapide entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza ont été douchés, les tractations diplomatiques accouchant d'un échec confirmé vendredi soir par John Kerry qui a toutefois laissé la porte ouverte à un accord.

S'exprimant au Caire, le secrétaire d'Etat américain a affirmé que "le cadre fondamental" d'un cessez-le-feu était fixé mais a évoqué des difficultés de "terminologie". Il se rendra samedi à Paris où il rencontrera notamment ses homologues de Turquie et du Qatar, deux soutiens du Hamas.
Pour le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, les belligérants n'ont "pas fait preuve d'une volonté suffisante pour négocier" et mettre un terme à des combats qui fait près de 900 morts depuis le début de l'opération israélienne "Bordure protectrice" le 8 juillet.

L'annonce de l'échec est venue en début de soirée d'Israël où, selon la chaîne de télévision publique, le cabinet de sécurité israélien a rejeté "à l'unanimité" la proposition transmise par John Kerry. Selon un responsable américain, Israël a accepté un cessez-le-feu de 12 heures à Gaza à partir de samedi matin, mais cela n'a pas été confirmé de source officielle israélienne.

Selon plusieurs hauts responsables cités par les radios publique et militaire israéliennes, Israël juge les propositions trop favorables au Hamas. Israël exclut tout retrait de ses soldats de la bande de Gaza pendant une trêve durant laquelle des négociations seraient censées s'ouvrir. Ils y sont déployés au sol depuis le 17 juillet avec comme mission de détruire les "tunnels d'attaque" et l'arsenal du mouvement islamiste palestinien Hamas, notamment les roquettes avec lesquelles il vise la population israélienne.
Le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, a même appelé vendredi ses soldats à se tenir prêts à "un élargissement significatif des opérations terrestres à Gaza", selon un communiqué officiel.

Sur sa page Facebook, un dirigeant du Hamas, Izzat al-Rishq, a seulement indiqué que son mouvement "étudiait une trêve humanitaire de sept jours". Le mouvement islamiste palestinien, qui contrôle la bande de Gaza, avait rejeté la semaine passée une première mouture d'accord préparée par l'Egypte.
En exil à Doha, son chef, Khaled Mechaal a réitéré à plusieurs reprises la condition principale de son mouvement: un engagement à lever le blocus qui asphyxie depuis 2006 l'économie de l'enclave palestinienne.

 

(Reportage : À l'église Saint-Porphyre de Gaza, chrétiens et musulmans retrouvent l'« amour »)

 

"Trêve humanitaire"
"Ce qui se dessine, serait une trêve humanitaire de sept jours pour permettre à toutes les parties de venir discuter au Caire", avait déjà auparavant expliqué à l'AFP un proche du président palestinien Mahmoud Abbas.

En attendant un hypothétique cessez-le-feu, les combats se sont poursuivis vendredi du nord au sud de Gaza, où, selon un bilan des secours locaux fournis vendredi soir, 864 Palestiniens ont été tués et 5.730 autres blessés en 18 jours d'opérations.

Alors que ses infrastructures sont touchées par les incessantes frappes israéliennes et qu'Israël assure avoir tué 240 combattants, le Hamas entend démontrer que ses moyens militaires ne sont pas annihilés: des roquettes, qui ont tué trois civils depuis le 8 juillet, continuent de viser Israël. Soixante ont encore atteint Israël vendredi et quinze ont été interceptées par le système anti-missiles Iron Dome selon l'armée.
Le Hamas a affirmé avoir tiré vendredi matin trois roquettes de longue portée vers l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, ce qui n'a pas empêché Air France et Lufthansa à embrayer le pas des autres grandes compagnies internationales en annonçant une reprise rapide des rotations interrompues après la chute d'une roquette mardi.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé le décès vendredi de deux soldats et a confirmé celui du soldat Oron Shaul, dont le Hamas avait revendiqué l'enlèvement. Avec 35 morts au combat, il s'agit de ses pertes les plus lourdes depuis la guerre en 2006 contre le Hezbollah, dont le chef, Hassan Nasrallah, ennemi juré d'Israël, a appelé vendredi Arabes et musulmans à armer la "Résistance" palestinienne à Gaza.

 

(Lire aussi : Nasrallah aux Israéliens : Vous êtes condamnés à l'échec à Gaza)



Israël fait en outre face à des critiques croissantes à mesure que s'alourdit le tribut payé par les civils palestiniens, notamment par les plus jeunes. L'Unicef a fait état vendredi d'un bilan d'"au moins 192 enfants" tués dans la bande de Gaza.

10% de la population déplacée
Au lendemain du drame dans son école de Beit Hanoun (nord), où, selon les secours palestiniens, une quinzaine de réfugiés ont été tués par un obus israélien, l'Agence pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) a de nouveau lancé un signal d'alarme sur la situation humanitaire dans ce territoire déshérité.

"Le nombre de personnes déplacées à Gaza est désormais le triple du pic du conflit de 2008/9", selon l'Unrwa, dont le porte-parole Chris Gunness a précisé que plus de 160.000 réfugiés étaient hébergés dans 83 refuges, ce qui représente près de 10% de la population.

Si elle a promis d'enquêter sur Beit Hanoun, comme le réclament l'ONU et l'Union européenne, l'armée israélienne a de nouveau accusé le Hamas de se servir des civils comme de "boucliers humains", en dissimulant ses armes dans des écoles, mosquées, hôpitaux. Elle a affirmé qu'un des soldats tués vendredi l'avait été depuis une "structure située près d'une école de l'ONU".

 

(Lire aussi : "Notre armée devrait recevoir un Nobel de la paix", estime un ambassadeur israélien)



L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé la création d'un couloir humanitaire à Gaza tandis que l'Arabie saoudite a annoncé une aide de 26 millions de dollars pour les blessés.
L'Unrwa a mis en garde vendredi contre les conséquences des coupures d'électricité et de la pénurie chronique d'eau dans cette enclave de 362 km2 où s'entassent 1,8 millions d'habitants.

La Cisjordanie occupée menace à son tour de basculer dans la violence avec des affrontements violents près de Hébron, à Naplouse ou encore à Jérusalem-Est annexé. Six Palestiniens ont été tués par balles quand des manifestations ont dégénéré à Hebron (sud) et Naplouse (nord), portant à dix le nombre de Palestiniens tués dans en Cisjordanie ces derniers jours.

 

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Les espoirs de parvenir à une "trêve humanitaire" rapide entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza ont été douchés, les tractations diplomatiques accouchant d'un échec confirmé vendredi soir par John Kerry qui a toutefois laissé la porte ouverte à un accord.S'exprimant au Caire, le secrétaire d'Etat américain a affirmé que "le cadre fondamental" d'un cessez-le-feu...

commentaires (3)

LA SOLUTION DU PROBLÈME PALESTINIEN, CAUSÉ DEPUIS 1948, EST TRÈS SIMPLE... LA VOLONTÉ DE CEUX QUI N'ONT PAS LA CONSCIENCE TRANQUILLE Y MANQUE !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 41, le 27 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • LA SOLUTION DU PROBLÈME PALESTINIEN, CAUSÉ DEPUIS 1948, EST TRÈS SIMPLE... LA VOLONTÉ DE CEUX QUI N'ONT PAS LA CONSCIENCE TRANQUILLE Y MANQUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 41, le 27 juillet 2014

  • La trêve pourquoi faire ? Il faut arrêter les combats et régler une fois pour toute ce conflit qui dure depuis 1948, sinon, les sponsors des palestiniens vont encore les pousser à recommencer leurs piqures de moustiques contre Israël qui va répliquer une fois de plus en massacrant des civils. Et une fois de plus, le Hamas ou le Hezbollah va crier "victoire". Victoire avec tous ces morts et ces milliers de blessés.... Ce jeu mortel va continuer pendant longtemps. Et toutes ces familles palestiniennes qui ont chacune perdu un être cher, croyez-vous que la trêve va leur faire oublier la haine qu'ils portent sur les israéliens? La jeune génération qui a vécu cette terrible tuerie ne sont pas prêt à pardonner à Israël... Une seule solution : la paix à tout prix et oublier les cris de "victoire" inutile... Mais tous ces chefaillons sont-ils prêts à jeter la hache de guerre et surtout leurs privilèges ?

    FAKHOURI

    00 h 08, le 26 juillet 2014

  • Tant que les palestiniens resteront ainsi divisés , il leur est impossible de vivre la paix .

    Sabbagha Antoine

    15 h 07, le 25 juillet 2014

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