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Économie - Analyse

L’employabilité : créer sa place ou combler un vide ?

L'emploi est devenu un défi majeur pour les étudiants, leurs familles, les universités, l'économie nationale et surtout le pays. C'est un défi, un combat, une quête de plus en plus difficile dans notre partie du monde qui passe par des turbulences sans précédent.
Le monde a changé et change constamment à une vitesse vertigineuse. L'économie mondiale n'est plus la même et ne s'est pas encore remise de la crise financière de 2008 qui a durement frappé le système financier mondial entraînant une stagnation économique globale alarmante dont les effets se font encore ressentir.
Le monde arabe n'a pas encore pansé les plaies de ce qui fut appelé le « printemps arabe ». Les problèmes qui ont mis le feu aux poudres, notamment le chômage et la crise sociale, sont toujours à la case départ ou peut-être encore plusieurs cases en arrière...
Quant au Liban, ses problèmes politiques et sécuritaires, ses différents chefs politiques ou plutôt féodaux ne changent pas et se maintiennent depuis de longues décennies. Nos maux sont malheureusement bien connus depuis très longtemps. L'histoire se répète ou se maintient devant des spectateurs impuissants.
S'ajoute à cette triste réalité la guerre en Syrie qui pèse lourdement sur notre économie, ainsi que de nouvelles crises sociales et économiques – comme celle de la grille des salaires – qui creusent encore plus le fossé.
Notre croissance ne dépasse pas la barre des 1,5 % et nous ne nous attendons pas à des miracles dans les années à venir. D'après le rapport « Miles » de la Banque mondiale, le Liban compte environ 19 600 demandeurs d'emplois par an et uniquement 3 500 créations d'emplois.
Par ailleurs, dans les moments de crises économiques, les grandes sociétés emploient peu et gèlent leurs investissements, les petites et moyennes entreprises (PME) arrivent à peine à joindre les deux bouts, donc emploient également très peu, ne pouvant pas augmenter davantage leurs charges fixes. La création d'entreprises, quant à elle, est assez timide au vu de la situation économique déplorable.

Rôle des entreprises
Il est crucial que les chefs d'entreprise adoptent la stratégie des « 3 D » : diversifier / déléguer / développer. Diversifier, tout d'abord, afin d'employer des ressources qualifiées de différents secteurs à haut potentiel et grande rentabilité. Déléguer, ensuite, en recrutant des élites qui pourront s'occuper de leurs responsabilités et permettre aux chefs d'entreprise de se focaliser sur d'autres priorités. Enfin, développer en sélectionnant les meilleures ressources humaines pour s'étendre sur la région ou à l'international, à la recherche de nouveaux marchés et horizons.
Nous ne pouvons plus gérer nos entreprises comme nous le faisions il y a quelques années. Nous sommes à la recherche de secteurs à haut potentiel, des marchés en croissance et des élites qui pourraient nous aider à atteindre nos objectifs et développer les missions de nos entreprises.

Rôle des universités et des étudiants
Il est vrai que la préparation à ce monde de plus en plus compétitif se passe dans les universités. La plupart des enseignants identifient clairement dans chaque promotion une timide partie d'excellents étudiants et une grande partie d'élèves moyens, qui se contentent de réussir avec les moindres efforts. C'est là où se situe le grand chantier de restructuration. Il est crucial d'aider nos étudiants à utiliser leur potentiel et à tirer le meilleur d'eux-mêmes afin de former non seulement des entrepreneurs de demain, mais aussi « les élites » dont ont besoin les entreprises. Des élites dans plusieurs domaines, à différents moments, dans divers structures, régions, domaines... Il y aura toujours de la place pour ceux qui créent et creusent leur place... Les étudiants doivent être convaincus qu'ils ne sont pas là pour combler des vides, mais créer de la valeur ajoutée et leurs propres opportunités.
La priorité devrait être donc d'inculquer aux étudiants l'ultime « arme » et « ressource » pour la croissance de demain : se battre vaillamment chaque jour, chaque heure, chaque minute. Leur apprendre à accepter de débuter « petit », de gagner de l'expérience, de faire ses preuves, pour ensuite devenir « grand » et aspirer à des postes de plus haute responsabilité. Le secret et les ingrédients de la réussite de la nouvelle génération résident dans leur volonté et surtout leur persévérance !
Quant au rôle de l'État, il n'y a pas matière à le commenter puisqu'on n'ose plus s'attendre à quoi que ce soit d'un État dont les pouvoirs exécutif, législatif et constitutionnel restent gelés de longs mois sans aucun remords, d'un État qui ne respecte pas sa Constitution et qui n'a pas de plans économique et social clairs, et d'un État qui applique la politique de l'autruche en œuvrant uniquement pour son propre intérêt. Si le rôle de l'État se limitait à assurer la stabilité et la sécurité, je peux vous assurer que le secteur privé créera tout seul des emplois, de la croissance et du développement.

Président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL)

L'emploi est devenu un défi majeur pour les étudiants, leurs familles, les universités, l'économie nationale et surtout le pays. C'est un défi, un combat, une quête de plus en plus difficile dans notre partie du monde qui passe par des turbulences sans précédent.Le monde a changé et change constamment à une vitesse vertigineuse. L'économie mondiale n'est plus la même et ne s'est pas...

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