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Campus - Liban

À l’AUB, études et engagement citoyen

Les étudiants de l'Université américaine conçoivent un chariot de ramassage d'ordures pour venir en aide aux plus démunis.

Les étudiants de l’AUB et les chariots qu’ils ont conçus et fabriqués.

« Je dois l'essayer pour voir s'il fait l'affaire », lance Saïd*. Pas d'emballement de la part de ce réfugié syrien d'une vingtaine d'années lorsqu'un chariot de ramassage d'ordures, conçu et construit par des étudiants en architecture et design de l'Université américaine de Beyrouth (AUB), lui a été remis il y a quelques jours, non loin du Forum de Beyrouth.
La quinzaine d'étudiants impliqués dans le projet veulent proposer ainsi un « outil » plus efficient aux plus démunis, parmi lesquels de nombreux réfugiés syriens, qui récupèrent et trient des déchets pour en tirer un peu d'argent grâce au recyclage.
Eddy et Ahmad sont deux des trois étudiants qui ont fabriqué le chariot de Saïd, « leur premier client », comme ils aiment l'appeler – même si le chariot lui a été donné gratuitement. Ils prennent le temps, au bord de la route, d'expliquer au jeune homme comment ce nouveau chariot devrait l'aider à collecter et trier plus facilement les déchets récupérés des bennes à ordures.

 

Un chariot plus léger
Le chariot de l'AUB est divisé en compartiments pour mieux séparer les différents déchets – carton, plastique, canettes... – et semble manifestement beaucoup plus léger que celui qu'utilisait Saïd. Un chariot qu'il avait construit lui-même.
Tout droit sorti de la salle d'exposition des travaux des étudiants de l'AUB, le nouveau chariot, peint en rouge, jaune et bleu, des couleurs encore accentuées par la lumière vive du soleil, tranche avec l'aspect terne de l'autre engin délabré. « Grâce à la structure allégée du chariot de l'AUB, Saïd devrait pouvoir transporter plus de déchets », expliquent Eddy et Ahmad. Mais Saïd, l'avant-bras gauche tatoué d'un squelette, se demande justement si le métal utilisé peut supporter le poids des déchets. « Merci, j'espère que ça vous a permis de réussir votre année universitaire » finit-il par lancer, tout sourire, après avoir examiné le cadeau des étudiants.

 

Deux mois de travail
« La conceptualisation des chariots et nos recherches nous ont pris deux mois. Ensuite, nous avons été sur le terrain à la rencontre de nos clients. C'est à ce moment-là que nous avons commencé à adapter notre projet en fonction de leurs besoins pratiques et de leurs habitudes », explique Marilyn, tout enthousiasmée encore par ce projet alliant études et engagement citoyen.
« Pour comprendre les besoins des recycleurs, nous les avons suivis et observés faire le tri dans les poubelles pendant des heures », indique Ahmad. « C'est la première fois que les étudiants de différentes années du cursus d'architecture travaillent pour quelqu'un de précis », souligne une de leurs encadrantes, Maha Nasrallah.
Ces nouveaux chariots devraient être utiles à leurs destinataires, mais peut-être pas au point de révolutionner, comme l'espéraient les étudiants, leur quotidien fait de plongées dans les poubelles de la ville. Le projet pourrait être développé quand il aura fait ses preuves.

*Le nom a été changé à la demande de l'intéressé.

 

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