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À La Une - Irak

Maliki limoge des officiers supérieurs, l'Irak s'enfonce dans le chaos

Les jihadistes s'attaquent à Baqouba, à 60 km de Bagdad.

 

Un enfant irakien armé lors d'un rassemblement de volontaires prêts à se joindre aux forces de sécurité irakiennes et combattre les jihadistes de l'EIIL, le 17 juin 2014, dans la ville chiite de Najaf. AFP PHOTO/HAIDAR HAMDANI

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a limogé mardi plusieurs hauts commandants, une semaine après le début de l'offensive fulgurante des jihadistes dans le pays, qui s'enfonce dans le chaos.

En une semaine, les combattants de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui bénéficient du soutien de partisans du régime déchu de Saddam Hussein, ont pris le contrôle de la deuxième ville irakienne, Mossoul, d'une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine, Diyala (est) et Kirkouk (nord).

Durant les premiers jours de cette offensive, les forces de sécurité ont fait preuve d'une très faible résistance, nombre de policiers ou de soldats abandonnant leurs positions.
Dans ce contexte, M. Maliki a limogé mardi plusieurs hauts commandants. Le commandant en chef responsable de la province de Ninive, la première à être tombée en grande partie aux mains des insurgés, a notamment été démis de ses fonctions, de même que le chef de la troisième brigade d'infanterie, qui sera traduit devant un tribunal militaire pour désertion.

 

(Eclairage : L'armée irakienne minée par une corruption endémique)



Le Premier ministre a par ailleurs ordonné à l'état-major de former des conseils de discipline pour enquêter sur les officiers ayant "abandonné leurs positions".


Après la débandade des premiers jours, les forces irakiennes semblent néanmoins commencer à relever la tête, reprenant ce weekend deux villes près de la capitale.

 

Combats à 60 km de Bagdad
Dans la nuit de lundi à mardi, elles sont également parvenues à repousser les jihadistes qui ont "lancé une attaque à l'arme automatique" contre Baqouba, à 60 km au nord-est de Bagdad, a indiqué le général Abdelamir Mohamed Reda.
Dans la province multi-ethnique de Kirkouk, elles ont aussi écarté les jihadistes à Bachir, mais ces derniers se sont en revanche emparés de Moultaqa.

A une centaine de km de la frontière avec la Syrie, les insurgés ont aussi pris le contrôle de la plus grande partie de Tal Afar (380 km au nord-ouest de Bagdad), a indiqué un responsable du Conseil provincial de Ninive. Cinquante civils et plusieurs dizaines d'insurgés et membres des forces de sécurité ont été tués dans les combats, selon cette source.

 

(Lire aussi : Pour Blair, attribuer la crise actuelle en Irak à l'invasion de 2003 est "bizarre")



Quelque 200.000 personnes -soit la moitié de la population de Tal Afar et ses environs- ont fui ces derniers jours, selon un responsable municipal. Cette ville-clé se trouve sur la route vers la frontière syrienne, alors que l'EIIL aspire à créer un Etat islamique dans la zone frontalière et occupe déjà plusieurs secteurs en Syrie.

A l'est de Samarra (110 km au nord de Bagdad), la police irakienne a par ailleurs annoncé avoir découvert les corps de 18 membres des forces irakiennes. Les victimes portaient des impacts de balles à la tête et à la poitrine, mais on ignorait si elles ont été exécutées ou tuées dans des affrontements.

Enfin, 17 personnes ont été tuées dans divers attentats à Bagdad, sur lequel les insurgés ont promis de "marcher".

 

Inquiétude internationale
L'offensive jihadiste suscite l'inquiétude croissante de la communauté internationale, notamment de l'ONU et des Etats-Unis qui se sont militairement retirés d'Irak fin 2011 après huit ans de présence.

L'envoyé spécial de l'ONU à Bagdad, Nickolay Mladenov, a jugé dans un entretien à l'AFP que l'attaque lancée par les insurgés constituait "une menace vitale pour l'Irak" ainsi qu'"un grave danger pour la région". Selon lui, "l'Irak fait face à la plus grande menace à sa souveraineté et à son intégrité territoriale" depuis des années.

M. Maliki, un chiite, a accusé l'Arabie saoudite sunnite de soutenir les "groupes terroristes". "Nous tenons Riyad pour responsable des aides financière et morale que ces groupes reçoivent", a indiqué le bureau du Premier ministre.

L'Arabie saoudite avait ouvertement accusé lundi M. Maliki d'avoir conduit l'Irak au bord du gouffre par sa politique d'exclusion des sunnites et réclamé la formation d'un gouvernement d'entente nationale.

 

(Lire aussi: L’Irak est-il en train de payer les erreurs de Maliki ?)



Alors que les Etats-Unis, l'Australie et l'ONU notamment ont commencé à retirer une partie de leur personnel diplomatique de Bagdad, la Turquie a évacué son consulat général de Bassora (sud), une semaine après l'attaque de son consulat de Mossoul (nord). Ankara a justifié cette décision par "l'augmentation des risques". L'EIIL détient 80 ressortissants turcs.

Le secrétaire d'Etat John Kerry a indiqué que le président américain Barack Obama procédait à "un examen minutieux de chaque option" pour aider son allié irakien, parmi lesquelles des frappes via des avions de combat ou des drones. M. Obama a en outre annoncé le déploiement de 275 militaires américains pour protéger l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad, une force "équipée pour le combat".

Alors que l'Iran chiite a promis une aide à son allié Bagdad s'il le lui demandait, quelque 5.000 Iraniens se sont portés volontaires pour défendre les lieux saints chiites en Irak, selon un site conservateur iranien.

La crise suscite en outre l'inquiétude sur les marchés pétroliers. De gros risques pèsent sur la production pétrolière de l'Irak alors même que ce pays est censé fournir une part significative de l'offre supplémentaire attendue sur le marché d'ici 2019, a indiqué l'Agence internationale de l'énergie.

 

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Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a limogé mardi plusieurs hauts commandants, une semaine après le début de l'offensive fulgurante des jihadistes dans le pays, qui s'enfonce dans le chaos.En une semaine, les combattants de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui bénéficient du soutien de partisans du régime déchu de Saddam Hussein, ont pris le...

commentaires (3)

AVEZ-VOUS ENTENDU JAMAIS PARLER DE QUELQUE INITIATIVE DE RÉUNION AU SOMMET DES PAYS DU MOYEN ORIENT POUR SAUVER CE QUI PEUT L'ÊTRE ENCORE ? EH BIEN NON ! AU CONTRAIRE ON SE DIVISE ET ON S'ENTRE-TUE... ON FAIT LE JEU DE CEUX QU'ON ACCUSE DE SEMER LES ZIZANIES ET LES CONFLITS DANS LA RÉGION... ON OUVRE SA PROPRE FOSSE !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 32, le 18 juin 2014

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Commentaires (3)

  • AVEZ-VOUS ENTENDU JAMAIS PARLER DE QUELQUE INITIATIVE DE RÉUNION AU SOMMET DES PAYS DU MOYEN ORIENT POUR SAUVER CE QUI PEUT L'ÊTRE ENCORE ? EH BIEN NON ! AU CONTRAIRE ON SE DIVISE ET ON S'ENTRE-TUE... ON FAIT LE JEU DE CEUX QU'ON ACCUSE DE SEMER LES ZIZANIES ET LES CONFLITS DANS LA RÉGION... ON OUVRE SA PROPRE FOSSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 32, le 18 juin 2014

  • Voilà ..., la guerre de religion s'amplifie dans la géographie et l'espace ...

    M.V.

    18 h 24, le 17 juin 2014

  • Folie totale pour un Irak riche en pétrole et qui risque de faire flamber le monde en une guerre mondiale .

    Sabbagha Antoine

    17 h 07, le 17 juin 2014

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