14 et 8 Mars interprètent différemment l’avancée de Daech en Irak

De nombreuses interrogations sur la scène libanaise entourent la progression sanglante de Daech en Irak. Et si la plupart des analystes libanais doutent que la structure du groupuscule puisse permettre l'édification de leur État islamique, des sources proches du 8 Mars citées par l'agence al-Markaziya ont assuré qu'il est nécessaire de suivre les réactions iranienne et américaine, estimant que la progression de Daech n'est qu'un scénario planifié par des puissances régionales. Un tel scénario viserait à permettre à Daech de se renforcer et revenir en force en Syrie pour s'opposer au régime.
Hier, l'ancien député Hassan Yaacoub a estimé que « l'assaut de Daech vise à gommer les victoires de l'axe de la Résistance en Irak, en Syrie et au Liban », mais que ces complots tomberont l'un après l'autre. Pour sa part, le député de la Jamaa islamiyya, Imad el-Hout, a estimé que « ce qui se passe en Irak n'est que le résultat des crimes systématiques commis par al-Maliki contre les sunnites de l'Irak qu'il a poussés à l'exode de Bagdad et autres régions afin d'aboutir à un changement démographique ». « Résumer tout ce qui se passe actuellement en Irak est une tentative suspecte qui nous rappelle les manigances du régime syrien, alors que ceux qui protestent aujourd'hui sont les tribus, des groupes d'ulémas et ce qui reste de l'armée irakienne qui a été dissoute, ainsi que des membres de Daech qui ne constituent qu'une partie minime de ce mouvement de protestation mais qui sont mis en exergue exclusivement », a-t-il affirmé. M. Hout a en outre estimé que « le fait que le Hezbollah au Liban, al-Maliki en Irak et le chef des pasdarans en Iran tiennent le même discours révèle le contexte intellectuel de cet axe confessionnel par excellence, qui attise les tensions et encourage les guerres communautaires », assurant que « la crise irakienne fera que le Hezbollah sera impliqué davantage dans la crise syrienne afin de compenser le retrait des combattants irakiens ».
Pour sa part, la coalition des démocrates libanais, regroupant des activistes chiites, a refusé hier dans un communiqué que se poursuive « la longue procession dans les villages chiites afin de protéger le régime Assad ».