Le président français Emmanuel Macron recevant le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane au palais de l'Elysée à Paris, le 16 juin 2023. Photo d'archives AFP / Ludovic MARIN
Le président français, Emmanuel Macron, et le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, ont affirmé mercredi soir, lors d'un appel téléphonique, la volonté de « poursuivre leurs efforts » pour apaiser les tensions entre Israël et le Liban, alors que la frontière entre les deux pays vit au rythme des affrontements quotidiens entre le Hezbollah et l'armée israélienne depuis le 8 octobre 2023.
Lors de cet appel, Emmanuel Macron et MBS « sont convenus de poursuivre leurs efforts pour travailler à la désescalade entre Israël et le Liban sur la Ligne bleue, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies et à leur attachement historique à la sécurité et à la stabilité du Liban », selon un communiqué publié par l'Elysée. La 1701, adoptée après la guerre de juillet 2006 entre le Hezbollah et l’État hébreu, appelle à un « cessez-le-feu permanent » et au déploiement de l'armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) sur la Ligne bleue. Ils ont également appelé à l'élection d'un président « à même de conduire le pays sur la voie des réformes indispensables ». MM. Macron et ben Salmane ont « marqué leur détermination à poursuivre leurs efforts en ce sens, avec leurs partenaires ».
Selon les informations de L’Orient-Le Jour, le président français a tenté de convaincre son interlocuteur de s’investir de nouveau dans le dossier libanais, après des années de retrait saoudien de la scène politique locale. M. Macron recevra par ailleurs le 6 juin prochain à Paris le président américain Joe Biden avec lequel il évoquera également le dossier libanais.
La France et l'Arabie saoudite font toutes deux partie du Quintette de pays, avec les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte, qui multiplie les contacts, via leurs ambassadeurs à Beyrouth, avec les protagonistes libanais pour trouver une sortie de crise. Par ailleurs, l’émissaire de l’Élysée pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, sera de retour à Beyrouth mardi prochain pour un nouveau round de concertations avec les responsables libanais.
Opposition à l'offensive israélienne à Rafah
Au niveau de la situation dans la région et plus particulièrement à Gaza, les deux dirigeants ont exprimé leur « vive inquiétude quant à la situation humanitaire catastrophique » dans l'enclave et « réitéré leur opposition à l’offensive israélienne sur Rafah ». Ils ont ensuite affirmé être prêts à « poursuivre leurs efforts en faveur de la mise en œuvre effective de la solution des deux Etats, seule à même de garantir la paix et la sécurité dans la région ». L'agence de presse officielle saoudienne a de son côté indiqué que les deux dirigeants ont insisté sur « la nécessité d'intensifier les efforts et contacts, à l'international, pour mettre un terme à la guerre et à toute forme d'escalade ».
Emmanuel Macron et MBS se sont en outre félicités de la conclusion d'une commande d'Airbus par la compagnie aérienne Saudia. Le groupe Saudia, propriétaire de la compagnie aérienne nationale saoudienne du même nom, avait annoncé le 20 mai une commande ferme de 105 avions Airbus, pour un montant estimé à 19 milliards de dollars.