Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a appelé jeudi à « unir les efforts » face aux « circonstances exceptionnelles » que traverse le Liban, qui vit au rythme des affrontements quotidiens entre le Hezbollah et Israël le long de sa frontière sud et parfois au-delà et où s'éternise une crise politique. 

Joseph Aoun a fait son discours dans son « ordre du jour » à la troupe, à l'occasion de la fête de la « résistance et de la libération », qui célèbre le 25 mai le retrait israélien du Liban-Sud en 2000.

« Les circonstances exceptionnelles imposent à chacun d'unir ses efforts, de sortir des calculs étroits et de rester responsables, car c'est le seul moyen de faire avancer notre pays et ses institutions », a déclaré le commandant en chef. Il a déploré que le 24e anniversaire de cette journée arrive « alors que le Liban subit des attaques quotidiennes et violations de sa souveraineté de la part de l'ennemi israélien ». Estimant que ces affrontements « dépassent ceux qui les ont précédés en termes de destruction et de pertes », il a rappelé qu'ils entrent dans le contexte d'une longue histoire d'« opérations hostiles commises par l'ennemi ces dernières décennies ». 

Le soutien face aux défis
Depuis le 8 octobre 2023, les affrontements transfrontaliers ont tué 415 personnes, parmi lesquelles 313 membres du Hezbollah, 62 civils et trois journalistes. Deux soldats libanais ont également été tués au cours des derniers mois, mais l'armée n'est pas impliquée dans les combats. 

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Le général Aoun a en outre souligné dans son discours « les initiatives de soutien exceptionnelles » de plusieurs pays qui ont aidé l'armée à « faire face à ses défis », alors que la crise financière et économique a lourdement impacté le travail de la troupe. 

Depuis le début des affrontements, plusieurs responsables et politiciens ont appelé à ce que la communauté internationale renforcent encore plus leur soutien à l'armée, afin de permettre son déploiement dans le sud du Liban, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce texte adopté pour mettre un terme à la guerre de juillet 2006 entre l'État hébreu et le Hezbollah, donne explicitement le pouvoir à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et à l'armée libanaise d'opérer et de maintenir la paix le long de ce qui est appelé Ligne bleue, qui délimite la frontière avec Israël. Elle prévoit également que le Hezbollah soit tenu à l'écart de la frontière en échange du respect par Israël de la souveraineté libanaise.