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À La Une - ukraine

Porochenko présente à Poutine son plan de paix pour l'Est séparatiste

Le géant russe Gazprom donne jusqu'au 16 juin à Kiev pour rembourser une dette gazière.

Une maison et une voiture détruites après des combats entre des pro-russes et les forces ukrainiennes à Slaviansk, bastion pro0russe de la région de Donetsk. AFP PHOTO / Andrey Krasnoschekov

Le président ukrainien Petro Porochenko a présenté jeudi à Vladimir Poutine son plan de paix pour l'Est séparatiste prorusse lors de leur premier échange "substantiel" sur la pire crise entre l'Est et l'Ouest depuis la fin de la guerre froide.

Leur brève rencontre inédite il y a une semaine en France à la veille de l'investiture de M. Porochenko a fait naître l'espoir d'une désescalade mais cette attente a du mal à se concrétiser avec la poursuite de combats et le retour à la rhétorique guerrière des deux côtés. Moscou a dénoncé l'absence de tout "progrès".


"Le président ukrainien a fait part à Vladimir Poutine de son plan de résolution de la situation dans le sud-est de l'Ukraine", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. La présidence ukrainienne a confirmé cette conversation qualifiée de "longue et substantielle". Selon Kiev, les deux dirigeants "ont parlé des mesures à prendre pour obtenir un cessez-le-feu et parvenir à une sortie de crise pacifique".

 

(Lire aussi: Porochenko face à une tâche herculéenne : pacifier son pays au bord d'une guerre civile)


Quelques heures plus tôt, le chef de la diplomatie russe SergueÏ Lavrov avait encore dénoncé "l'absence d'un quelconque progrès dans les efforts d'apaisement de la violence" et la poursuite de l'"opération répressive" de Kiev pour mater l'insurrection prorusse. La Russie entend déposer un projet de résolution à ce sujet devant la Conseil de sécurité de l'ONU afin d'obtenir que l'Ukraine "commence à appliquer la feuille de route" élaborée en mai par le président de l'OSCE, le Suisse Didier Burkhalter, a-t-il ajouté.


Il a par ailleurs demandé une enquête urgente sur les informations faisant état de l'emploi de bombes incendiaires par les forces ukrainiennes, des accusations publiées par les médias russes et démenties par les autorités ukrainiennes.

 

"Cessez de soutenir les séparatistes"
A Kiev, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Andrii Dechtchitsa, a en revanche estimé que la balle était dans le camp des Russes.

"Il faut que la Russie cesse de soutenir les séparatistes. Il faut arrêter l'envoi de blindés et de camions pleins de combattants armés dans les régions de l'Est", a-t-il lancé au cours d'une conférence de presse.

 

(Pour mémoire: Porochenko promet de réagir face à la « terreur » séparatiste)

 

M. Porochenko a dû convoquer jeudi une "réunion d'urgence" avec les dirigeants des forces de l'ordre suite à "l'incursion depuis la Russie" de chars utilisés par des rebelles, a indiqué la présidence en affirmant que Kiev avait tout de même réussi à reprendre le contrôle de 100 km de la frontière avec la Russie.

"Si tout cela cesse, il y a toutes les chances que le plan de paix proposé par le président ukrainien soit mis en œuvre", a assuré M. Dechtchitsa. Dans le cas contraire, l'Ukraine va demander aux Occidentaux de renforcer leurs sanctions contre la Russie, a-t-il insisté.


Un des points clé du plan Porochenko est la création de couloirs humanitaires réclamés par Moscou pour permettre aux civils de quitter les zones de combats, où les violences ont fait 270 morts en deux mois. A Donestk, ville d'un million d'habitants et chef-lieu de la région séparatiste, le "Premier ministre" autoproclamé, Alexandre Borodaï, a mis en doute jeudi la capacité de Kiev de le faire.

 

(Pour mémoire : Création de couloirs humanitaires dans les zones séparatistes)


Les combats restent réguliers dans les régions de Donetsk et Lougansk, où les insurgés ont proclamé des "Républiques" indépendantes et pris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie. Les affrontements sont particulièrement vifs dans les environs de Slaviansk, bastion prorusse de la région de Donetsk où les habitants doivent vivre sans eau et souvent sans électricité.

 

Lundi 10h00 dernière date limite
La Russie a également accentué la pression sur Kiev sur le front du gaz après l'échec de pourparlers mercredi à Bruxelles alors que l'Ukraine rejette la baisse de prix proposée par Moscou au risque d'une coupure des approvisionnements redoutée des Européens.

 

(Lire aussi : En Ukraine, la paix dépend désormais du prix du gaz)


Le géant russe Gazprom a donné jusqu'au 16 juin à Kiev pour rembourser une dette gazière, faute de quoi il menace de passer à un système de pré-paiement qui pourrait signifier la fermeture du robinet. Le PDG de Gazprom Alexeï Miller a prévenu jeudi qu'il n'y aurait plus de report de date limite en réclamant "1,95 milliard de dollars d'ici lundi 10H00".


Les livraisons de gaz russe en direction de l'Europe, dont près de la moitié transitent par le territoire ukrainien, risquent de se trouver affectées, comme lors des précédents conflits gaziers en 2006 et 2009. La réduction de 100 dollars, à 385 dollars par 1.000 m3, mise sur la table par Moscou n'a pas suffi à débloquer la situation, le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, dénonçant un "piège".

Vladimir Poutine a prévenu que Moscou avait proposé son "dernier prix" et menacé de passer "à une autre phase".

 

 

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Le président ukrainien Petro Porochenko a présenté jeudi à Vladimir Poutine son plan de paix pour l'Est séparatiste prorusse lors de leur premier échange "substantiel" sur la pire crise entre l'Est et l'Ouest depuis la fin de la guerre froide.
Leur brève rencontre inédite il y a une semaine en France à la veille de l'investiture de M. Porochenko a fait naître l'espoir d'une...

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