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À La Une - Commémoration

70e anniversaire du Débarquement : Poutine et Porochenko appellent à l'arrêt des combats en Ukraine

François Hollande rend un hommage vibrant aux victimes civiles.

La Chancelière Angela Merkel, le président ukraine Petro Porochenko et le président russe Vladimir Poutine, lors des cérémonies, en Normandie, pour le 70e anniversaire du Débarquement allié. AFP / POOL / REGIS DEVIGNAU

Le maître du Kremlin Vladimir Poutine et le nouveau président ukrainien Petro Porochenko se sont parlé pour la première fois vendredi, en marge des commémorations des 70 ans du Débarquement allié en Normandie.

Espérée, mais incertaine jusqu'au dernier moment, la rencontre entre MM. Poutine et Porochenko a finalement eu lieu à la mi-journée au château de Bénouville, sous l'égide du président français François Hollande et avec la chancelière allemande Angela Merkel. Elle s'est tenue peu avant le déjeuner réunissant les grands du monde, venus rendre hommage aux soldats alliés qui ont débarqué le 6 juin 1944 sur les plages normandes, et marqué le début de la défaite nazie en Europe.

 

"Lors d'une brève discussion, et Poutine, et Porochenko se sont prononcés pour la cessation au plus vite de l'effusion de sang dans le sud-est de l'Ukraine", a déclaré le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, cité par les agences russes. Ils se sont également prononcés pour la cessation "des actions armées des deux côtés, tant du côté des forces armées ukrainiennes que de celles des partisans de la fédéralisation de l'Ukraine", a-t-il ajouté.


M. Poutine et le président Porochenko, élu le 25 mai, "se sont serré la main et ont conversé tout à fait normalement. Il s'agissait d'un échange normal et grave entre deux dirigeants", a raconté une source de l'entourage du président français. "Un dialogue a pu s'amorcer entre les deux sur de possibles mesures de désescalade", et "les modalités d'un cessez-le-feu (entre Kiev et les séparatistes pro-russes) seront également discutées dans les jours qui viennent", selon cette source.


Cette première rencontre entre Vladimir Poutine et M. Porochenko, qui doit officiellement être investi samedi à Kiev, est "une avancée fragile" pour parvenir à une solution politique à la crise, selon cette source.
Toujours selon cette source, le président Poutine a par ailleurs eu un aparté rapide avec son homologue américain Barack Obama avec qui les relations sont au plus bas depuis des mois.

François Hollande, entouré de la reine Elizabeth et de la reine Margrethe II, ainsi que des présidents Poutine et Obama, lors du déjeuner au château de Benouville.  REUTERS/Stephen Crowley/Pool

 

(Voir : Le débarquement de juin 1944 dans les archives de L'Orient)


Hommages vibrants
Les efforts pour résoudre la crise en Ukraine, au bord de la guerre civile, et les "retrouvailles" entre M. Poutine et ses homologues occidentaux -ils ne s'étaient pas rencontrés depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en mars- se déroulent en parallèle de commémorations empreintes d'émotion.


Les dirigeants américain, français et britanniques ont rendu vendredi de vibrants hommages aux vétérans alliés et aux civils français tombés lors du débarquement et de la Bataille de Normandie, au cours de plusieurs cérémonies distinctes.


Au cimetière américain de Colleville, le président Obama a prononcé un discours émouvant, évoquant les hommes qui ont brisé "le Mur d'Hitler" et se battaient pour changer bien "plus que le cours de la guerre, mais pour (changer) le cours de l'histoire de l'Humanité".
Dans un moment d'émotion, les vétérans, y compris ceux qui à plus de 90 ans ont du mal à marcher, se sont levés, comme s'ils répondaient à l'appel de leur commandant en chef qui les a longuement applaudis.
"Quand le monde vous rend cynique, arrêtez vous une seconde et pensez à ces hommes", a dit M. Obama à plusieurs reprises.

 

Des vétérans américains, au cimetière américain de Colleville-sur-mer. AFP / DAMIEN MEYER 

 

"Cette bataille fut aussi celle des civils "
La France "n'oubliera jamais ce qu'elle doit aux Etats-Unis", a déclaré pour sa part le président Hollande présent à Colleville aux cotés de M. Obama. Il a salué le 6 juin, "une date mémorable de notre histoire où nos deux peuples se sont confondus dans un même combat, celui de la liberté".


Maître de cérémonie des commémorations étalées tout au long des plages normandes du Débarquement, M. Hollande avait tenu à souligner plus tôt dans la matinée le rôle et le martyre des civils français, dont près de 20.000 ont péri dans les bombardements et les combats contre les soldats allemands entre le 6 juin et la fin de la bataille de Normandie le 22 août 1944.
"Je voulais aujourd'hui en ce 70e anniversaire que l'hommage de la Nation puisse s'adresser à tous, civils et militaires (...). Je voulais que le rôle des Normands fût reconnu", a déclaré le chef de l'Etat français au Mémorial de Caen, consacré au souvenir de la Seconde guerre mondiale.
"Cette bataille fut aussi celles des civils", a insisté M. Hollande, rendant hommage "aux familles entières qui connaissent le chaos et la mitraille".

 

Il s'agit de la première reconnaissance officielle des quelque 20.000 civils tués entre le 6 juin, date à laquelle 130.000 soldats alliés débarquent sur les plages normandes, et le 22 août 1944, fin des combats en Normandie. La région n'a été définitivement libérée du joug nazi que le 12 septembre. "Cette bataille fut aussi celles des civils", a insisté M. Hollande, rendant hommage "aux familles entières qui connaissent le chaos et la mitraille".

Le chef de l'Etat a notamment évoqué l'enlèvement de jeunes filles "livrées à la violence sexuelle"."Dans toutes les guerres, ce sont les civils qui payent un lourd tribut: lorsqu'ils sont utilisés comme boucliers humains", "lorsqu'ils sont victimes du terrorisme, lorsque l'on voit des enfants être des cibles, lorsque la guerre jette des milliers d'enfants sur les routes, lorsque des jeunes filles sont enlevées et livrées à la violence sexuelle". "Et c'est parce que la France a elle-même vécu ces drames, qu'elle est solidaire des peuples qui affrontent encore en ce moment de telles épreuves", a poursuivi le président.

Peu après le Débarquement, les femmes de Normandie ont commencé à se plaindre de viols commis par des soldats américains. Des centaines de cas ont été rapportés.

 

(Lire aussi : Jour J: l'hommage aux civils ravive le douloureux souvenir des Normands)

 

 

Frank Mouque, un vétéran de la Royal Navy. AFP PHOTO/ CHARLY TRIBALLEAU 

 

Toute la journée, près de 1.800 vétérans et les chefs d'Etat et de gouvernement d'une vingtaine de pays, participent aux commémorations sur les plages de Normandie, d'Utah Beach à Sword Beach.

A Bayeux, où se déroulait une cérémonie en mémoire des soldats britanniques en présence de la Reine Elizabeth II, des vétérans ont été salués par une foule criant "Thank you!", "Merci!", "Bravo!".


Ses médailles cliquetant au rythme de ses pas, Ken Godfrey, 89 ans, s'est arrêté un instant pour faire un baise-main galant à une femme qui applaudissait les anciens soldats.
"Mon principal souvenir est de patauger dans la mer avec de l'eau jusqu'à la poitrine", a raconté à l'AFP ce vétéran. "Mais je n'aime pas parler des combats. On a eu des sueurs froides. Je suis chanceux d'avoir survécu", a-t-il dit.

 

Après un déjeuner au Château de Bénouville, lieu symbolique de la Résistance, les dirigeants invités devaient aller à Ouistreham pour le point d'orgue des cérémonies, sur la plage de Sword Beach, en présence notamment d'un millier d'anciens combattants.

 

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Le maître du Kremlin Vladimir Poutine et le nouveau président ukrainien Petro Porochenko se sont parlé pour la première fois vendredi, en marge des commémorations des 70 ans du Débarquement allié en Normandie.
Espérée, mais incertaine jusqu'au dernier moment, la rencontre entre MM. Poutine et Porochenko a finalement eu lieu à la mi-journée au château de Bénouville, sous l'égide du...
commentaires (3)

POUTINE ET POROCHENKO DIALOGUENT ! IL N'Y A QUE NOS ABRUTIS À NOUS... AGGRIPPÉS CROCS, GRIFFES, MAINS ET PIEDS SUR LEURS PIÉDESTAUX DE L'ABRUTISSEMENT INNÉ... QUI SE "LA" BALANCENT ENCORE ET REFUSENT DE SE DÉSABRUTIR...

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 58, le 06 juin 2014

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Commentaires (3)

  • POUTINE ET POROCHENKO DIALOGUENT ! IL N'Y A QUE NOS ABRUTIS À NOUS... AGGRIPPÉS CROCS, GRIFFES, MAINS ET PIEDS SUR LEURS PIÉDESTAUX DE L'ABRUTISSEMENT INNÉ... QUI SE "LA" BALANCENT ENCORE ET REFUSENT DE SE DÉSABRUTIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 58, le 06 juin 2014

  • Les Alliés ont eu 20 millions de victimes civils et militaires, auxquels il faut ajouter 14 millions sur 110 millions de russes et 12 millions sur 80 millions de non-russes des républiques ex-soviétiques comme l’Ukraine ; à elle seule 7 millions sur 40 millions d’Ukrainiens; ou la Biélorussie 2 millions, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan 1 million sans oublier l’Arménie, la Lituanie, la Lettonie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie avec chacun 300 cents mille etc.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 21, le 06 juin 2014

  • On commemore un debarquement qui aurait fait quelques centaines de milliers de morts , alors qu'on ignore que les russes ont perdu 22 millions de personnes entre militaires et civils . La vraie defaite nazi etait le coup d'arret a Stalingrad avant tout debarquement et est a la base du recul des armees allemandes par la suite . Comme on aura le vrai coup d'arret a l'injuste et a l'arrogance un certain juillet 2006 .L'Histoire se repete meme si elle begaie parfois .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 16, le 06 juin 2014

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