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Liban - La situation

Face à la garantie américaine de sécurité, s’agripper à la menace de blocage...

La « routine » mise sur pied depuis le début de la vacance présidentielle est, pour l'instant, celle des échanges sur les mécanismes de fonctionnement du gouvernement et du Parlement. Sous couvert de civilité et de calme, laissant croire à une profondeur juridique du débat, ces échanges, qui auraient dû déjà aboutir, s'annoncent encore longs. La raison en est simple : s'entendre à ne pas recourir au blocage ne veut pas dire se désister du moyen de l'exercer.


C'est l'idée que paraît sous-tendre en tout cas la stratégie du Courant patriotique libre, et celle, visible depuis le dernier Conseil des ministres mardi, du Hezbollah. Alors que les ministres aounistes continuaient d'annuler le rôle du Premier ministre dans l'exercice des prérogatives présidentielles, ils ont été rejoints, dans leur lancée, par leurs collègues du Hezbollah, pourtant enclins jusque-là à les calmer. Cette position du parti chiite devait, selon un observateur, adresser un message clair à Washington, à la veille de la visite, hier, de son secrétaire d'État, John Kerry. Le principal message que celui-ci a apporté est « l'engagement du président Barack Obama à protéger la sécurité au Liban ». Ce message, qu'il a réitéré au Grand Sérail et à Aïn el-Tiné, a été doublé d'une incitation à l'élection d'un nouveau chef de l'État, avec une insistance sur « la non-ingérence des États-Unis dans les détails des noms ». L'entretien de John Kerry avec le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, en présence du vicaire général Boulos Sayah et de l'évêque Boulos Matar, aurait porté une incitation directe à la première autorité maronite – à défaut de pouvoir s'entretenir avec l'ancien président Michel Sleiman, à Paris –, d'accélérer l'entente chrétienne sur le nom d'un nouveau chef de l'État. C'est à cette fin que doivent se rendre demain à Bkerké les présidents des différentes instances maronites, Samir Abillama, Michel Eddé et Wadih el-Khazen, avec Joseph Torbey et Farès Chehab. Le relais de Bkerké est sérieux, surtout que le chef de la diplomatie américaine aurait affirmé à ses interlocuteurs que « la diplomatie américaine ne peut rien pour la présidentielle avant le 20 juillet, date butoir des accords irano-américains sur le nucléaire », selon les milieux du patriarcat, qui ne cachent pas leur hostilité à l'égard de la position du 8 Mars.

 

(Lire aussi : On ne peut plus compter sur la communauté internationale, estime Souhaid)


La stratégie de blocage du 8 Mars fait en effet plus d'un mécontent en dehors du 14 Mars. Le président de la Chambre pourrait recourir au statut interne du Parlement pour « traiter avec les féodaux », avait-il affirmé. Le Premier ministre Tammam Salam avait également menacé, lors du Conseil des ministres stérile de mardi, de désigner « par leurs noms » les parties qui bloqueraient la marche de son gouvernement.


La visite du leader du CPL, le général Michel Aoun, hier à Aïn el-Tiné, devait certes rompre en la forme avec ce qui se dit sur la tiédeur de sa relation avec Berry, trahie par l'impasse de la grille des salaires, et avant cela, le dossier des journaliers d'EDL. Toujours en la forme, cette visite devait apaiser le « mécontentement » affiché par Nabih Berry d'un éventuel blocage des activités du Parlement, ou même d'une limitation de son activité législative aux sujets jugés « urgents ». La veille, le bloc du Changement et de la Réforme avait qualifié « d'urgentes » la loi électorale et la grille des salaires. Hier toutefois, les déclarations du général Michel Aoun ont entretenu le flou sur la participation de son bloc aux réunions parlementaires, notamment à la séance du 10 juin (mardi prochain) à laquelle avait convoqué Nabih Berry pour voter la nouvelle grille des salaires. « Nous examinons la possibilité de notre participation et ne ferons aucune déclaration dans ce sens sans concertation préalable avec nos alliés », a-t-il annoncé. Il a en même temps estimé, en réponse à une question, que « la semaine prochaine apportera certainement une solution ». Cette rencontre, qui aura servi à « réguler les choses », aurait deux buts non déclarés : celui, d'abord, du président de la Chambre d'amadouer son « allié » chrétien en vue d'une éventuelle coopération en faveur du candidat soutenu par Aïn el-Tiné. Ce candidat, selon nos informations, serait l'ancien ministre Jean Obeid, ce qui expliquerait ainsi la présence de l'ancien vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, à la réunion.

 

(Lire aussi : Hamadé appelle Berry à convoquer à une séance ouverte jusqu’à ce qu’élection s’ensuive...)


Du côté du général Michel Aoun, sa visite trouverait son intérêt auprès du leader du Futur, Saad Hariri, qui lui reprocherait l'instabilité de ses relations avec son allié chiite. Tout indique que le leader du CPL est déterminé à mener jusqu'au bout ses efforts d'obtenir l'appui sunnite à sa candidature. Certes, la position du Futur demeure inchangée : le niet à la candidature du général Michel Aoun n'émanera pas de Saad Hariri, l'ouverture entre les deux parties étant jusque-là positive.


Mais déjà une nouvelle crainte s'exprime, dans les rangs du 14 Mars, de la prochaine démarche du 8 Mars.
Selon un député du Futur, « le général Michel Aoun préconise la tenue des législatives avant l'élection présidentielle ». Il parierait en effet sur les législatives pour provoquer une nouvelle alliance quadripartite (Futur-Hezbollah-CPL-Amal) qui garantirait la majorité requise pour son élection à la présidence.

 

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La « routine » mise sur pied depuis le début de la vacance présidentielle est, pour l'instant, celle des échanges sur les mécanismes de fonctionnement du gouvernement et du Parlement. Sous couvert de civilité et de calme, laissant croire à une profondeur juridique du débat, ces échanges, qui auraient dû déjà aboutir, s'annoncent encore longs. La raison en est simple : s'entendre...
commentaires (5)

QUATORZISTES... FAUT PRENDRE l'ÉCHEC AVEC SOURIRE. LA VIE EST SEMÉE DE HAUTS ET DE BAS... VOUS ÊTES AU PLUS BAS. USEZ DU LOBE DE LA BOÎTE CRÂNIENNE, S'IL Y EN A UNE, ET ALLEZ DE L'AVANT VERS LE "DIALOGUE" NATIONAL !

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 31, le 05 juin 2014

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Commentaires (5)

  • QUATORZISTES... FAUT PRENDRE l'ÉCHEC AVEC SOURIRE. LA VIE EST SEMÉE DE HAUTS ET DE BAS... VOUS ÊTES AU PLUS BAS. USEZ DU LOBE DE LA BOÎTE CRÂNIENNE, S'IL Y EN A UNE, ET ALLEZ DE L'AVANT VERS LE "DIALOGUE" NATIONAL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 31, le 05 juin 2014

  • Les Legislatives avant la Presidentielle,c'est juste. Mais quelle est la justification d'une telle decision? Un des deux blocs espere ainsi gagner la majorite des sieges au Parlement pour pouvoir imposer le candidat presidentiel de son choix.Et le peuple, dans tout ceci? Croyez-moi, mes amis, le peuple est le dernier souci de ces "politiciens abatardis", la democratie aussi. D'ailleurs, pourquoi s'etonner? peut-on citer un seul pays arabe democratique dans la region? Et moi qui pensait que le Liban pourrait servir d'example en la matiere. Quelle desillusion!

    George Sabat

    14 h 34, le 05 juin 2014

  • HIER... N'ÉTAIT PAS AVANT HIER... ET AUJOURD'HUI... N'EST PAS HIER ! RÉVEILLEZ-VOUS TOUS LES ABRUTIS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 14, le 05 juin 2014

  • GARANTIE AVEZ-VOUS DIT ? RÉPÉTEZ ! RIONS ENSEMBLE MAINTENANT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 09, le 05 juin 2014

  • Un seul discours poujadiste, et les voilà qui dansent tous autour de lui, lez-ébaubis ; yâ hassirtîhhh ! Hommage évident d’oranginés puînés à un bigaradier qui a marqué leurs esprits, les a fait chanter, danser et ricaner ; yîîîh ; avec le "divin" fakkîh anthracite et noirci. Il vient en fait de Hârtéhrééék ; uffft ; bled fort simple et populaire mahééék, et a réussi à avoir autant de voix chez les chïïtiques du walïï Per(s)cé que chez des "chréti(e)ns" hyper campagnardisés. Son discours extrémiste et fanatique a fait le tour du landerneau maronitique. C’est 1 belle performance pour des sectaires pâmés qui semblaient ne plus marquer de points depuis le départ des "hanoûnes" français, et il faut vraiment avoir vécu sur un tout autre monticule libanais pour ne pas savoir qui est ce petit caporal sunnito-palestinophobe National-Social populiste ; yâ wâïylîîîh ! Qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas, des "chréti(e)ns" niais ont fait de lui un phénomène sur ces terrasses crevassées ; son discours mélangeant différents genres "fascisants" ; et voilà comme un vent nauséabond et malsain qui s’installe à cause de lui, et du surréalisme, typique classe moyenne très simplette du fait de son indigeste succès. Il revisite la politique en mixant Äaflak, Säâdéh, Mussolini et Franco ! Un tutti-frutti aigri à lui tout seul, le bigaradier-amer maronitique et sectaire se prénommant boSSfèèèr. Et il faut prendre très, très au sérieux le dénommé boSSfaïr, car infatueux et hyper dangereux !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 28, le 05 juin 2014

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