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Liban

Hamadé appelle Berry à convoquer à une séance ouverte jusqu’à ce qu’élection s’ensuive...

Le député Marwan Hamadé a appelé hier le président de la Chambre, Nabih Berry, à considérer l'élection présidentielle comme une élection papale ou patriarcale, et à convoquer au plus vite les députés en session permanente avec tours de scrutin successifs jusqu'à ce qu'un président soit élu.
M. Hamadé, qui s'exprimait mardi dans le cadre d'une conférence organisée par la Fondation Issam Farès sur « la vacance présidentielle », aux côtés des anciens députés Farès Boueiz et Élie Ferzli, a d'abord dénoncé « l'un des paradoxes de cette triste époque » qui veut que « le peuple libanais, épris de traditions démocratiques, soit empêché d'exercer son droit de vote et contraint de voir son système et son entité ainsi menacés », alors que « nous voyons, à quelques kilomètres de nous, un régime de nature et de tradition autocratiques imposer à son peuple criblé de blessures une élection aux antipodes de la démocratie ».
« Il est étrange que la classe politique libanaise soit toute entière accusée de torpiller l'élection présidentielle, alors qu'une grand part d'entre elle appelle et œuvre pour qu'elle ait lieu. Le summum de la bouffonnerie est d'accuser exclusivement la communauté maronite de blocage, tantôt à travers son patriarche, et tantôt à travers ses leaders », a poursuivi Marwan Hamadé.
« Il suffit de fuir la vérité : l'élection présidentielle au Liban n'a jamais été une bataille de personnes », a estimé M. Hamadé, avant de rappeler comment chaque duel présidentiel, depuis 1943, portait en fait sur des options politiques et stratégiques.
« Dans quel contexte placer la bataille actuelle : s'agit-il uniquement d'une rivalité entre Michel Aoun et Samir Geagea (...) ? Ou sommes-nous à un nouveau tournant de l'histoire du Liban et de l'avenir de ses institutions ? En fait, nous faisons face à un mélange de blocages du mécanisme des institutions constitutionnelles qui a conduit à une incapacité grandissante à former des gouvernements, puis à une fuite des élections parlementaires, à l'échec de l'élaboration et de l'adoption de lois électorales, jusqu'au summum, à savoir le vide présidentiel, que certains Libanais pourraient considérer comme passager et secondaire ; pour moi, il s'agit d'un évènement meurtrier pour le régime et la formule », a-t-il indiqué.
« Pourquoi l'esprit libanais, capable de génie dans tant de domaines, a-t-il cessé d'être productif s'agissant du respect, du fonctionnement et de la dynamisation des institutions étatiques à tous les niveaux ? Cela est-il dû au profond clivage dont la région est témoin sur le plan politique et sectaire ? Est-ce la contre-révolution dont nous sommes témoins dans les différentes parties de la nation arabe, de Syrie en Libye, en passant par l'Égypte, le Soudan et le Yémen ? Ou est-ce l'entêtement de certains candidats, qui reviennent à leurs bonnes vieilles habitudes, en proposant le fameux slogan » moi ou personne « ? Nous faisons face à un mélange gênant de toutes ces composantes », a poursuivi M. Hamadé.
« Les candidats se basent sur les divisions et la polarisation pour paralyser le jeu parlementaire. Le Hezbollah ne veut pas un président qui puisse commencer son mandat là où l'a fini le président Michel Sleiman. Il souhaite nous ramener à l'ère du président Émile Lahoud, pour consacrer une fois pour toutes les armes de la résistance, libéré des chaînes de la légalité – Constitution, lois, accords de Taëf, document de Doha, résolutions internationales, stratégie défensive ou déclaration de Baabda », a-t-il noté.
« Michel Aoun affirme "moi ou personne", alors que son élection s'avère impossible, tandis que sa contribution au choix d'un président est acceptée, sinon nécessaire pour la stabilité souhaitée. Au plan stratégique, le Hezbollah est en train de dire "mes armes, sinon pas de République", alors que l'intérêt du pays, et du parti lui-même, est que les armes retournent, de manière consensuelle, dans le giron de l'État et sous l'autorité totale de ce dernier. Parallèlement, et jusqu'à présent, il n'y a pas un niveau de pression arabe ou international suffisant pour pousser sérieusement les Libanais à prendre conscience du danger de l'impasse politique, sécuritaire, économique et social dans lequel ils se trouvent. Tout le monde attend que le Général se fasse une raison, après que le Docteur l'ait fait. Tout le monde attend que le climat se détende entre l'Arabie saoudite, l'Iran, la Syrie, l'Irak, le Yémen et Bahreïn. Tout le monde aspire à quelque éclaircie entre la Russie et les États-Unis sur l'Ukraine ou ailleurs », a poursuivi Marwan Hamadé.
« La solution (...) c'est d'appeler la Chambre à une session ouverte sur plusieurs tours, où le quorum des 128 députés serait assuré, avec une succession ininterrompue de tours de scrutin. Imaginons que nous sommes au Vatican, ou à Bkerké, où l'élection se déroule avec l'inspiration du Saint-Esprit (...), de manière à ce que ceux qui n'ont pas beaucoup de chances sortent de l'arène et qu'une majorité de plus en plus grande finisse par élire un président. Que le président Berry se presse d'adresser cette convocation et que les candidats fassent acte de présence et rivalisent dans une tentative de convaincre les récalcitrants de se forger une majorité. La délivrance doit venir de la place de l'Étoile et non d'ailleurs. Que les députés de la nation donnent une dernière fois une image digne d'eux-mêmes avant de prendre définitivement leur retraite à la fin du mois d'octobre », a notamment ajouté M. Hamadé.
Et de conclure : « Le Hezbollah affirme : " mes armes, sinon pas de République". Mais ce n'est plus un slogan. C'est devenu une réalité, qui fait des Libanais des citoyens de seconde zone. Lorsque la protection par l'État des citoyens disparaît de manière pyramidale et est remplacée par la loi du sayyed dont les prérogatives sont absolues et qui décide du sort du président, de la nation et du gouvernement ; lorsque le pouvoir des armes illégales, du 7 Mai aux chemises noires en passant par la mascarade de M. Haïdar et ses tirs du toit des immeubles de la banlieue sud en direction de Baabda et de Tarik Jdidé, que nous reste-t-il, sinon le choix de nous en remettre à la légalité et de la défendre à n'importe quel prix ? Il ne faut surtout pas s'entendre sur une formule qui ferait des armes le plus grand électeur. »

Le député Marwan Hamadé a appelé hier le président de la Chambre, Nabih Berry, à considérer l'élection présidentielle comme une élection papale ou patriarcale, et à convoquer au plus vite les députés en session permanente avec tours de scrutin successifs jusqu'à ce qu'un président soit élu.M. Hamadé, qui s'exprimait mardi dans le cadre d'une conférence organisée par la...
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