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À La Une - Européennes

Après son succès en France, Marine Le Pen veut s'imposer à Bruxelles

La présidente du FN cherche à créer un groupe politique au Parlement européen.

La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, veut créer un groupe politique au Parlement européen après son succès électoral en France. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

Après son triomphe aux européennes en France, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen souhaite concrétiser son succès à Bruxelles en prenant la tête de ceux qui rêvent d'en finir avec l'UE mais la tâche s'annonce ardue tant le jeu des alliances s'apparente à un casse-tête.

La dirigeante du parti d'extrême droite qui se revendique "premier parti de France" a l'ambition de créer un groupe politique au Parlement européen, synonyme d'influence et de gains financiers conséquents.

Un tel groupe permettrait au FN et ses alliés de pouvoir s'exprimer sur tout sujet abordé en séance plénière et d'accéder à la présidence de quelques unes des 20 commissions et 2 sous-commissions du Parlement. Son président serait associé à l'élaboration de l'ordre du jour des séances plénières, avec un droit de réponse direct en séance plénière aux présidents de la Commission européenne et du Conseil.

 

(Lire aussi : Hollande et Cameron veulent que l'Europe change pour briser la vague europhobe)

 

 

Un groupe donne aussi l'assurance de disposer d'un secrétariat, avec bureaux et assistants, dont le budget est pris en charge par le Parlement. En 2013, les sept groupes sortants se sont partagés une dotation de 57 millions d'euros.

Cette manne viendrait s'ajouter à l'argent versé par le Parlement européen aux partis pan-européens. Actuellement, l'Alliance européenne pour la liberté (EAF), un mouvement basé à Malte et qui rassemble notamment le FN, le Vlaams Belang (VB) belge, le Parti pour la liberté (PVV) des Pays-Bas et le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), reçoit ainsi près de 400.000 euros de subventions par an.

Avec la constitution d'un groupe, la dotation pourrait atteindre, selon le nombre d'élus, entre un et trois millions d'euros par an. "L'alliance des partis d'extrême droite est davantage un mariage d'intérêts qu'un mariage d'amour", a résumé un responsable du Parlement sous couvert de l'anonymat.

 

 

 

Incapables de s'entendre
Mais s'ils s'entendent sur quelques "valeurs" communes, les partis d'extrême droite européens sont traversés par de nombreuses divergences idéologiques.

Former un groupe impose de disposer d'au moins 25 députés issus d'au moins 7 Etats. Si le FN est assuré de trouver le nombre d'élus nécessaires (à lui seul il en compte 24) il risque de lui manquer deux nationalités.
Actuellement, Marine Le Pen peut compter sur ses alliés du PVV (4 élus), du FPÖ (4) et du VB (1). Elle a reçu le soutien du parti autonomiste et xénophobe italien de la Ligue du Nord (5 députés).

Dans le Parlement sortant, les europhobes étaient rassemblés dans le groupe "Europe libertés démocratie" (EFD) du britannique Nigel Farage, le leader de l'Ukip, arrivé en tête aux européennes en Grande-Bretagne avec 24 députés. M. Farage entend rester le leader des europhobes et a récusé toute alliance avec Mme Le Pen accusant le FN d'avoir "l'antisémitisme dans son ADN". Mais au nom du rejet partagé de l'UE, il n'exclut pas de constituer "des fronts communs" avec le FN et ses alliés.

M. Farage semble pouvoir compter sur le soutien des partis europhobes scandinaves comme les Vrais Finlandais (2 élus), les Démocrates suédois (2) ou le Parti populaire danois (4). Il pourrait également attirer le parti anti-euro allemand AfD (7 élus) et les Grecs indépendants (1) voire les 17 élus italiens de Beppe Grillo.

 

(Lire aussi : Fort de son succès électoral, le Front national lorgne sur la présidentielle de 2017)

 

En revanche le jeu reste ouvert entre Mme Le Pen et M. Farage pour rallier à eux le Parti lituanien Ordre et Justice qui compte 2 députés. Le parti europhobe polonais KNP (4 élus) pourrait pencher dans un camp ou un autre. Ni Mme Le Pen, ni M. Farage ne comptent s'allier avec les trois élus grecs d'Aube dorée, les 3 élus du Jobbik hongrois ou l'élu allemand du NPD, qui représentent l'extrême droite radicale.

 

(Lire aussi : Marine Le Pen se pose comme opposante numéro un à François Hollande)

 

"Il n'y aura sans doute pas de place pour deux groupes europhobes", estime un responsable du Parlement. D'autant qu'il existe déjà un groupe d'eurosceptiques, ECR, emmenés par les conservateurs britanniques et le parti Droit et Justice polonais qui lutte aussi pour sa survie.

Au bout du compte, la percée des partis europhobes, incapables de s'entendre entre eux, pourrait s'apparenter à un feu de paille et leur influence rester minime dans un Parlement où les quatre groupes pro-européens (centre-droit, socialistes, libéraux et Verts) se partagent 70% des sièges.

 

Repère

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commentaires (3)

L'Europe dans sa composante populaire ,commence à réaliser les supercheries utilisées par le sionisme qui les maintient la tête enfoncée dans l'eau à travers ses lobbies et se lubies . On ne peut pas se moquer de tout un peuple tout le temps , proverbe chinois di chez nous , dit .

FRIK-A-FRAK

19 h 33, le 28 mai 2014

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Commentaires (3)

  • L'Europe dans sa composante populaire ,commence à réaliser les supercheries utilisées par le sionisme qui les maintient la tête enfoncée dans l'eau à travers ses lobbies et se lubies . On ne peut pas se moquer de tout un peuple tout le temps , proverbe chinois di chez nous , dit .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 33, le 28 mai 2014

  • Faites donc Marine, c'est votre droit le plus absolu celui que l'on gagne par un vote/plébiscite populaire! Cette Europe suiviste aux politiques sio-américaine, sans moelle épinière, killer et décadente doit absolument changer.. et pourquoi pas en partant par des gens comme vous. Y en a ras le bol des biens pensants maesqués et des faux-détenteurs de la morale mondiale.

    Ali Farhat

    18 h 41, le 28 mai 2014

  • Malgré leurs divergences idéologiques,les partis d'extrême droite européens finiront par gagner un jour . Bravo pour la victoire de la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen en France .

    Sabbagha Antoine

    16 h 55, le 28 mai 2014

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