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Liban

Sleiman : L’unité nationale nous impose de ne pas nous immiscer dans les affaires de nos voisins

Le président prononçant son dernier discours au palais de Baabda.

C'est peu avant 15 heures, samedi 24 mai, soit près de 9 heures avant l'expiration de son mandat, que le président Michel Sleiman a quitté le palais de Baabda sans avoir remis le flambeau à un nouveau président de la République. Mesure symbolique : la fontaine du palais de Baabda, associée traditionnellement à la présence d'un chef de l'État au palais présidentiel, a été éteinte et la porte de l'aile présidentielle verrouillée.
Peu avant son départ, le chef de l'État a prononcé son discours d'adieu en présence de 498 personnalités politiques, diplomatiques, spirituelles et militaires. Le Hezbollah a brillé par son absence, ne prenant même pas la peine de se faire représenter. Le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a été le premier à arriver au palais présidentiel en compagnie de son épouse, Mme Nora Joumblatt. Le chef de l'État devait lui décerner les insignes de l'ordre du Mérite en signe de reconnaissance pour son rôle national et son action en faveur du dialogue (voir par ailleurs). Le président Sleiman a également décerné à l'ambassadeur d'Arabie saoudite, Ali Awad Assiri, les insignes de l'ordre national du Cèdre.

 

(Repère : Les principaux points du mandat de Michel Sleiman)


Pour en revenir à la cérémonie d'adieu, elle s'est déroulée dans la grande salle du « 25 Mai ». Étaient notamment présents le Premier ministre Tammam Salam, le président Amine Gemayel et son épouse Joyce, les anciens Premiers ministres Fouad Siniora et Nagib Mikati et leurs épouses, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, ainsi que de nombreux députés, ministres, diplomates et chefs spirituels. Le chef du législatif Nabih Berry s'était fait représenter par son épouse et les membres de son bloc parlementaire. Le chef du CPL, Michel Aoun, et le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, se sont fait représenter également par les membres de leurs blocs parlementaires respectifs.


Dans son discours d'adieu, le président Sleiman a commencé par rappeler que durant son mandat, il a constamment œuvré à favoriser le dialogue national « seule voie possible pour régler les problèmes, sachant que ce qui nous unit est beaucoup plus important que ce qui nous sépare ». Tout en soulignant que les Libanais ne vivent pas « isolés de leur environnement proche ou plus lointain », le chef de l'État sortant a déclaré que ce facteur ne devrait nullement entraver les possibilités de concorde. « Notre unité nationale, a-t-il déclaré, est une priorité. Elle nous impose de ne pas nous immiscer dans les affaires de nos voisins, aussi chers soient-ils. L'impératif de l'unité nationale impose que nous prenions nos distances, sans hésitation, de tout ce qui peut diviser nos rangs. »


Soulignant que les six années de son mandat se sont écoulées « en l'absence de toute occupation israélienne ou présence militaire syrienne, ou toute guerre interne telle que celle que le Liban a connue pendant quinze ans », le président Sleiman a rendu hommage à l'armée et aux FSI pour leur action contre « le terrorisme et les réseaux d'espionnage au profit de l'ennemi israélien ». Le président Sleiman a par ailleurs relevé que grâce à la collaboration des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir, « le Liban a pu respecter ses engagements envers la légalité internationale, notamment au niveau de la résolution 1701, et envers le Tribunal spécial pour le Liban afin de dévoiler la vérité concernant l'assassinat du président-martyr Rafic Hariri ».

 

(Lire aussi : Amchit en effervescence retrouve son président)


Le chef de l'État a ensuite mis l'accent sur les principales réalisations au cours de son mandat, plus particulièrement à la suite de la formation du gouvernement de M. Tammam Salam. Il a évoqué sur ce plan la mise en application de plans de sécurité, les nominations administratives intervenues récemment et la mise sur les rails d'un projet global de décentralisation administrative. Il a par ailleurs souligné que l'établissement de relations diplomatiques avec la Syrie était une vieille revendication des Libanais, depuis l'époque de l'indépendance, indiquant que cette mesure était la meilleure « traduction des relations privilégiées » avec ce pays. « Nous devons renforcer les relations entre les deux ambassades de manière équilibrée », a-t-il ajouté.
Après avoir rendu hommage à « nos jeunes héroïques qui ont sacrifié leur vie pour libérer la terre » (de l'occupation israélienne), le président Sleiman a déclaré : « Je le dis en toute amitié. Il est temps d'élaborer une stratégie de défense comme prélude à l'édification de l'État. La libération reste tronquée si elle ne s'accompagne pas de l'établissement de la souveraineté de l'État qui devrait être, seul, maître des affaires publiques et de l'intégrité du territoire, sans compter la nécessité de développer le système démocratique et de consolider l'État de droit. »


Après avoir insisté sur l'importance de l'aide de trois milliards de dollars accordée par l'Arabie saoudite à l'armée, le président Sleiman a indiqué en outre qu'il allait remettre ses prérogatives au gouvernement dirigé par Tammam Salam.


Après avoir relevé que tout nouveau pouvoir au Liban fera face aux mêmes obstacles auxquels lui-même a dû faire face, le président Sleiman a déclaré : « Il faut trouver une solution aux failles qui constituent des obstacles à la bonne marche des institutions. » Il a proposé dans ce cadre une série d'amendements constitutionnels, dont notamment :
- La restitution au président de la République du droit de dissoudre la Chambre une seule fois.
- L'octroi au président de la République du droit de réitérer les consultations parlementaires pour la formation du gouvernement au cas où le Premier ministre désigné ne parviendrait pas à former le gouvernement deux mois après sa désignation.
- Fixer un délai constitutionnel clair au chef du gouvernement et aux ministres pour la signature des décrets, à l'instar du délai qui est fixé pour le président de la République.
- L'octroi au président de la République du droit de convoquer le Conseil des ministres.


Le président a ensuite estimé que les différends interlibanais sont le résultat d'influences étrangères. Il a appelé en outre le Parlement à élire sans délai un nouveau chef de l'État. « J'appelle le Parlement à élire un président sans délai pour ne pas avoir à supporter la responsabilité et les dangers de la vacance de la présidence, ce qui contrevient à la démocratie et au pacte national », a-t-il affirmé en conclusion.

 

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C'est peu avant 15 heures, samedi 24 mai, soit près de 9 heures avant l'expiration de son mandat, que le président Michel Sleiman a quitté le palais de Baabda sans avoir remis le flambeau à un nouveau président de la République. Mesure symbolique : la fontaine du palais de Baabda, associée traditionnellement à la présence d'un chef de l'État au palais présidentiel, a été...
commentaires (2)

Monsieur sleiman n'est plus notre président. Alors ses conseils il peut les garder pour lui et pour ses proches ou encore pour ses amis des arabies démocratiques du golfe. Il pourrait leur conseiller par exemple de faire conduire leurs femmes, de ne pas condamner à mort les manifestants sans armes du Katif et encore de permettre la construction d'Eglises et la de donner un minimum de liberté de culte aux autres car il existe d'autres confessions et religions dans le monde. Je pourrais lui suggérer un tas d'autres conseils s'il tiens absolument à se faire entendre, notre heureusement EX président-tourniquet.

Ali Farhat

19 h 09, le 28 mai 2014

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Commentaires (2)

  • Monsieur sleiman n'est plus notre président. Alors ses conseils il peut les garder pour lui et pour ses proches ou encore pour ses amis des arabies démocratiques du golfe. Il pourrait leur conseiller par exemple de faire conduire leurs femmes, de ne pas condamner à mort les manifestants sans armes du Katif et encore de permettre la construction d'Eglises et la de donner un minimum de liberté de culte aux autres car il existe d'autres confessions et religions dans le monde. Je pourrais lui suggérer un tas d'autres conseils s'il tiens absolument à se faire entendre, notre heureusement EX président-tourniquet.

    Ali Farhat

    19 h 09, le 28 mai 2014

  • La vérité la plus vraie, la plus absolue, que le président sortant dit avec courage et honnêteté : "les différends interlibanais sont le résultat d'influences étrangères". Parce que des esclaves et laquais de puissances externes vivent et respirent de ces "influences étrangères" et les mettent en pratique sur le plan national.

    Halim Abou Chacra

    10 h 59, le 28 mai 2014

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