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Liban - Liban

Amchit en effervescence retrouve son président

Les rues de Amchit se sont remplies, dimanche matin, pour accueillir triomphalement Michel Sleiman. Le palais de Baabda, lui, reste désespérément vide. Photo Dalati et Nohra

C'est un véritable plébiscite populaire qui a été réservé dimanche au président sortant Michel Sleiman lors de son retour dans son village natal de Amchit. En effervescence, le village s'est en effet revêtu de ses plus beaux apparats pour recevoir M. Sleiman, au terme de son sexennat, pour un retour digne d'un héros.
Dès son arrivée à Amchit, Michel Sleiman a été porté sur les épaules par les foules de citoyens venues l'accueillir, depuis l'archevêché maronite de Jbeil jusqu'à sa maison, dans un climat des plus joyeux. Rien n'a été épargné pour saluer l'homme d'État de retour chez lui : ni la musique festive, ni les feux d'artifice, ni les décorations et les fleurs, ni le tintement des cloches.

 

(Repère : Les principaux points du mandat de Michel Sleiman)


L'un des premiers à arriver pour féliciter le président sortant était l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, à la tête d'une délégation formée des anciens ministres Nicolas Nahas et Walid Daouk. M. Mikati a reconnu, à l'occasion, que « sa prochaine visite à un président en fonctions pourrait prendre quelque temps ».
Fidèle à son amitié au président Sleiman, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, est lui aussi venu lui rendre hommage avec son épouse Nora, à la tête d'une délégation formée de plusieurs ministres, députés et cheikhs druzes. « Le président Sleiman est aimé et apprécié. Il a bâti les fondations de l'État. Il s'agit d'un président exceptionnel dans son style et son calme. Il n'a pas pris parti, mais a été le président de tous les Libanais. Il faut que nous arrivions, ultimement, à l'édification de l'État. Je suis en faveur de la déclaration de Baabda et de l'État. Il s'agit d'un grand jour pour le Liban, et tout président qui sera élu sera tenu de respecter les lignes fondamentales et directrices tracées par le président Sleiman (...) », a affirmé M. Joumblatt.

 

(Sleiman : L'unité nationale nous impose de ne pas nous immiscer dans les affaires de nos voisins)


Parmi les nombreux visiteurs et délégations venus saluer le retour de Michel Sleiman, le ministre des Télécoms, Boutros Harb, le coordinateur général des forces du 14 Mars, Farès Souhaid, l'ambassadeur d'Arabie saoudite, Ali Awad Assiri, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, le vice-président du Conseil, Samir Mokbel, les ministres Ramzi Joreige, Waël Abou Faour, Akram Chehayeb, Alice Chaptini et Sejaan Azzi, l'ambassadeur des États-Unis, David Hale, le nonce apostolique, Gabriele Caccia, ainsi que les députés Marwan Hamadé, Henry Hélou, Yassine Jaber, Walid Khoury, Samy Gemayel, Fady Karam, Antoine Zahra, Alaeddine Terro, Khodr Habib, les anciens ministres Marwan Charbel, Nazem el-Khoury et Ziyad Baroud, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, l'évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, ainsi que plusieurs délégations religieuses et partisanes.

 

Hollande, Ban et Abbas
Mais la reconnaissance n'a pas été que populaire. Le chef de l'État a également reçu, comme tout au long de son mandat, les hommages de la communauté internationale.
Dans le cadre d'un entretien téléphonique avec le président sortant, le président français François Hollande a ainsi salué l'engagement de Michel Sleiman à préserver « l'unité » et la « sécurité » du Liban malgré la crise en Syrie. À cette occasion, M. Hollande a salué « le courage dont Michel Sleiman a fait preuve, alors même que la crise en Syrie a provoqué un afflux de réfugiés ». Il a également noté que la déclaration de Baabda, adoptée par tous les partis libanais à l'initiative du président Sleiman, « demeurait un cadre nécessaire du consensus national ». François Hollande a par ailleurs souhaité que, « conformément à la Constitution », le Parlement libanais « puisse élire rapidement le successeur du président Sleiman ».
Le chef de l'État a également reçu des appels téléphoniques du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

 

(Lire aussi : La France n'écarte pas une possible conférence internationale sur le Liban en cas de crise prolongée)

 

« La conscience tranquille »
La seule fausse note de la journée a probablement été la campagne insultante d'affiches, de calicots et de panneaux publicitaires dans certaines régions acquises au Hezbollah contre le chef de l'État. « Le bois est retourné à Jbeil et l'or est apparu à Bint Jbeil », affirmait ainsi, à titre d'exemple, un calicot – allusion au discours que le secrétaire général du Hezbollah devait prononcer un peu plus tard à partir de Bint Jbeil.
Dimanche soir, Michel Sleiman s'est recueilli sur la tombe de son père auquel il a adressé le message suivant : « Père, j'ai agi en fonction de tes préceptes, comme tu m'as éduqué. J'ai aimé ma patrie et je suis resté intègre et honnête avec les gens. Tu m'as quitté depuis 1987 (...), mais ton esprit m'a accompagné (...). Je finis mon mandat la conscience tranquille. »

 

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