
La prison de Roumié, la plus grande du Liban. Photo d’archives Marwan Assaf
Une bagarre entre prisonniers a dégénéré lundi en mutinerie dans la prison de Roumié, au nord de Beyrouth, où un membre des Forces de sécurité intérieure (FSI) a été pris en otage avant d'être libéré en fin d'après-midi, a confirmé à L'Orient-Le Jour une source au sein des FSI.
Selon cette source, une dispute avait éclaté dimanche entre des prisonniers mais avait été réprimée, avant de reprendre lundi. Selon des médias locaux, la bagarre s'est transformée en un « mouvement de soulèvement » au sein de la prison, où un incendie s'est déclenché. Selon une vidéo diffusée par la chaîne al-Jadeed, de la fumée noire s'échappait de l'un des bâtiments. L'Orient-Le Jour n'a pas été en mesure de s'assurer de l'authenticité de la vidéo avant la publication de cette information, mais la source précitée a confirmé qu'un incendie s'est produit dans l'établissement pénitentiaire. Elle s'est toutefois abstenue de livrer davantage d'informations sur l'origine de cet incident.
Les autorités pénitentiaires sont intervenues pour reprendre le contrôle et assurer la sécurité du personnel et des détenus, a ajouté la source. Selon elle, les autorités ont réussi, en fin d'après-midi, à libérer le policier pris en otage et à éteindre l'incendie.
La situation déjà désastreuse dans les prisons libanaises s'est considérablement aggravée depuis la crise économique de 2019, avec une surpopulation sévère, des problèmes de malnutrition, un accès limité aux soins sanitaires et un nombre croissant de décès parmi les détenus. La prison de Roumié, où les conditions de détention sont critiquées, est souvent le théâtre de mutineries. Conçue pour 1 200 personnes, l'établissement carcéral a accueilli environ 4 000 détenus, alors que la capacité totale des prisons du pays, qui est de 4 760, accueille plus de 8 500 prisonniers, dont quatre sur cinq attendent toujours d'être jugés.