
Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil reçu par le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké, le 9 juin 2024. Photo ANI
C’est depuis Bkerké que le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a lancé dimanche son initiative visant à débloquer la présidentielle au Liban, qui demeure sans chef de l'État depuis la fin du sexennat de son beau-père Michel Aoun en octobre 2022.
« Nous commençons notre démarche depuis le siège patriarcal, ce qui est évident et naturel, a déclaré le leader maronite à l’issue d’une rencontre avec le patriarche Béchara Raï. Nous avons anticipé le vide depuis Dimane il y a deux ans et nous avions alors informé Mgr Raï que nous ne sommes pas candidats pour faciliter (le processus). Je lui avais également demandé de nous réunir en tant que chrétiens, mais les autres parties n'ont pas répondu à l’appel ».
Ses propos interviennent alors que la récente tournée de l'émissaire français pour le Liban Jean-Yves Le Drian auprès des figures libanaises n'a pas permis de sortir de l'impasse et alors que le groupe parlementaire de la Modération nationale et le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Taymour Joumblatt ont eux aussi lancé des initiatives pour un déblocage, en vain jusqu'ici.
« Nous allons contacter tous les protagonistes pour proposer une feuille de route avec des idées précises. Si nous nous y engageons, nous aurons une chance sérieuse pour des séances électorales effectives », a affirmé M. Bassil. Et le chef du CPL de s’adresser sans le nommer au chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui s’oppose à tout dialogue tel que voulu par le tandem chiite Amal-Hezbollah, estimant que qu’il ne faut pas que le dialogue devienne la « norme » pour élire un président : « La peur ne vient pas des nouvelles normes, car la norme la plus dangereuse est de prendre à la légère le vide présidentiel ». « De toute façon, le jeu démocratique reste meilleur que le vide, et il faut dissocier la question de la présidentielle de toute autre considération extérieure ou intérieure », a-t-il ajouté en allusion à la guerre menée par le Hezbollah sur le front sud.
Appel aux chrétiens
Gebran Bassil a poursuivi : « Mettons de côté les formalités. S'il y a une issue garantie concernant les séances électorales et les tours successifs, il faut faciliter et non compliquer ». Selon lui, « il y a deux camps qui font obstruction (en référence au tandem chiite et aux FL, ndlr), et il faut retirer les prétextes ». Et de lancer un « nouvel appel aux parties concernées, en particulier aux chrétiens, pour qu'ils unifient leur position ». « Nous faisons un effort pour parvenir à un accord sur un président consensuel, sur base de deux conditions : l’édification de l'État et la protection du Liban. Et ces personnes existent si nous voulons vraiment élire un président. »
Plus tôt dans la journée, le patriarche Raï avait insisté sur la nécessité d'élire un président. Dans son homélie dominicale, il a estimé que l' « élection d'un chef de l’État est seule garante de la Constitution et permettra de redonner au Parlement son pouvoir législatif ». Plus aucune séance électorale ne s'est tenue depuis un an pour élire un successeur à Michel Aoun. « Il est inacceptable de se jouer du Liban en ne procédant pas à l'élection d'un président, car cela porte atteinte au pacte national et au vivre-ensemble ». Et de conclure : « Puissent nos responsables placer la cause du Liban au-dessus de toute autre considération ».
JE TIENS A CLARIFIER LES DEUX DERNIERS VERS DE MA TIRADE. LE DEUXIEME VERS DECRIT LE PREMIER. LE CONSENSUS EST LA VIPERE. MERCI.
13 h 13, le 10 juin 2024