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Liban - La situation

Le Parlement appelé à trancher aujourd’hui en pleine confusion politique et sociale

C'est dans un climat de confusion sociale et politique que le Parlement se réunit aujourd'hui pour, en principe, se prononcer sur la grille des salaires dans le secteur public. Pendant que les députés débattront de la question, et notamment des recettes susceptibles de couvrir les dépenses envisagées (environ deux milliards de dollars), les syndicats en grève manifesteront pour la énième fois à l'extérieur de l'hémicycle, en faveur de ce qu'ils considèrent comme leurs droits les plus élémentaires, ce qui n'est pas faux. Dans les milieux parlementaires, on estimait hier que la décision sera une fois de plus reportée, pour un surcroît d'examen.

En effet, les estimations de recettes varient selon les études et semblent toutes aléatoires. En outre, comment le Trésor fera-t-il face à ses obligations durant la première année de règlement de la grille, en attendant que les recettes envisagées commencent à rentrer ?
Enfin, les recettes envisagées ne se basent sur aucune cohérence économique. Elles sont toutes puisées dans les taxes indirectes, notamment dans une augmentation de la TVA. D'autres sont à tout prendre honteuses, comme cette augmentation du droit de timbre sur les extraits d'état-civil...

Après l'État-providence, c'est l'État-boutiquier qui prend le relais, voire l'État-mendiant. Le côté farce ressort encore plus quand on pense à l'énorme gaspillage des recettes qui marque cette période, auquel participent les députés et ministres eux-mêmes, sans compter le pillage pur et simple du Trésor, notamment des recettes douanières.


Au demeurant, la CGTL refuse toute augmentation de la TVA, la taxe indirecte par excellence, et se trouve pratiquement hostile au comité intersyndical conduit par les enseignants. Les banques refusent toute augmentation de la taxe sur l'épargne, qui risque de faire fuir les gros capitaux. Les écoles, en particulier l'école catholique, mettent en garde contre l'octroi de tout effet rétroactif, en cas d'approbation de la grille. Les économistes jugent absurde et hasardeuse une augmentation à l'ombre d'une croissance zéro. Et le bon sens voudrait qu'on reporte l'octroi de la grille, telle quelle, en attendant une plus grande stabilité politique et économique du pays et un meilleur contrôle de la perception des taxes et impôts.


En tout état de cause, le débat sera particulièrement houleux, aujourd'hui, à la Chambre, et il n'est pas impossible, malgré les promesses faites par M. Berry au comité intersyndical, que la grille ne soit pas approuvée dans la forme souhaitée. Le PSP, qui pourrait entraîner le courant du Futur dans son sillage, semble avoir opté pour le rejet. D'autres formes d'opposition pourraient également compromettre le projet, comme un paiement échelonné des majorations, une solution préconisée par le gouverneur de la Banque du Liban, mais que le comité refuse.

 

Pour mémoire

Zadig, où t'es ?, de Abdou Chakhtoura

À bon entendeur..., la tribune de Karim Daher

Eux et nous, l'article de Rana Andraos
Chammas qualifie d'« orgie fiscale » le financement de la grille des salaires

 

C'est dans un climat de confusion sociale et politique que le Parlement se réunit aujourd'hui pour, en principe, se prononcer sur la grille des salaires dans le secteur public. Pendant que les députés débattront de la question, et notamment des recettes susceptibles de couvrir les dépenses envisagées (environ deux milliards de dollars), les syndicats en grève manifesteront pour la énième...

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