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À La Une - Liban

Grille des salaires : le CCS appelle à une "intifada populaire" demain mercredi

Une nouvelle réunion des commissions parlementaires mixtes n'aboutit à rien.

Le vice-président de la Chambre, Farid Makari, a déclaré mardi à l'issue de la réunion des commissions mixtes sur le financement de la grille des salaires que les députés ont convenu de poursuivre l'étude du dossier. Photo Nasser Trabulsi

Ce mercredi sera celui de l'"intifada populaire" au Liban, a annoncé mardi en fin d'après-midi le Comité de coordination syndicale (CCS), qui a appelé à une grève générale. Cet appel est une réponse aux commissions parlementaires mixtes qui, de nouveau réunies aujourd'hui pour étudier le financement de la grille des salaires, se sont séparées sans résultat et sans même de date pour une prochaine réunion.

 

"Au peuple libanais nous disons que le 9 avril sera la journée de notre réponse à la nonchalance des commissions parlementaires mixtes", a lancé le président du CCS, Hanna Gharib lors d'une conférence de presse, appelant à une participation massive aux manifestations qui seront organisées demain dans toutes les régions libanaises "jusqu'à ce que nous obtenions gain de cause".

Accusant les responsables de "se cacher derrière la grille des salaires pour augmenter les impôts", M. Gharib a réitéré que cette augmentation est "un droit" que l'on chercher à saper sous prétexte de ne pas trouver de moyens de financement.

 

Quelques heures plus tôt, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, qui préside les commissions, avait déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion que les députés ont convenu de poursuivre l'étude du dossier. Il a précisé que les commissions ont fini de débattre de quatre articles mais que la discussion sur la TVA est toujours en suspens.

 

L'ensemble du secteur public attend depuis plus de deux ans l'adoption du projet de loi sur la nouvelle grille des salaires. Mais les discussions concernant les moyens de financement de la grille tournent en rond depuis des mois et les députés doivent jongler entre les pressions des organismes économiques, qui mettent en garde contre les "conséquences dramatiques d'une hausse des taxes", et celles des syndicats qui menacent d'une escalade si la loi n'est pas rapidement votée.

 

Lundi, la troisième séance des commissions s'était tenue en présence du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Ce dernier a mis en garde contre les conséquences négatives d'une adoption par le Parlement de la nouvelle grille des salaires. Le gouverneur de la BDL a notamment mis l'accent sur les risques d'inflation, sur les taxes et sur la notation souveraine du Liban. Il a ainsi proposé d'échelonner la hausse sur cinq ans.

Accusant le gouverneur de la Banque du Liban de faire peur aux Libanais, M. Gharib a déclaré : "nos salaires n'ont pas été rectifiés depuis 18 ans".

 

Lundi, Hanna Gharib avait déjà fait savoir que "les professeurs ne renonceraient pas à leurs droits", refusant un échelonnement du paiement qui est, selon lui, anticonstitutionnel. M. Gharib a également averti que "tout nouvel ajournement serait fatal" et a fait planer "la menace du boycott des examens officiels".

 

Le président du syndicat des enseignants, Nehmé Mahfoud, a de son côté appelé, mardi, les enseignants des écoles privées à prendre part au soulèvement populaire et à une marche jusqu'au Parlement, "sinon la nouvelle grille des salaires sera perdue". Soulignant que le CCS tient à l'avenir des élèves libanais, M. Mahfoud a assuré : "Nous sommes les derniers à opter pour le négativisme. Le Comité a-t-il jamais appelé à une grève avant la réunion des commissions parlementaires mixtes?". Un peu plus tard, le syndicat des enseignants a confirmé la tenue d'une grève générale demain dans les écoles privées.

Plus tôt, M. Mahfoud, avait annoncé refuser qu'une taxe soit imposée sur les personnes à faible revenu pour financer la grille des salaires. "Nous n'accepterons pas que le financement de la grille des salaires passe par nos poches", avait déclaré M. Mahfoud qui a qualifié de "farce" la réunion, aujourd'hui, des commissions parlementaires mixtes.

 

Vendredi dernier, sept articles du projet de loi avaient été avalisés par les commissions, mais les divergences restaient profondes concernant les articles 1 et 5, relatifs respectivement à la TVA et aux permis de construire. Hier, à l'issue des réunions des commissions parlementaires mixtes, le président de la commission des Finances, le député Ibrahim Kanaan, a indiqué que l'article 5 a été avalisé mais que les commissions poursuivront leurs discussions autour des moyens de financement.

 

 

Les organismes économiques
Les représentants des organismes économiques ont, de leur côté, plusieurs fois crié au scandale, appelant les responsables à revoir les sources de financement de la grille. Force est de noter que le secteur privé souffre depuis trois ans des affres de la crise syrienne et de la position des monarchies du Golfe qui ont mis en garde leurs ressortissants contre la venue au Liban.


C'est dans cette optique qu'une délégation des représentants des instances économiques s'est rendue hier chez le vice-président de la Chambre Farid Makari demandant à ce dernier de former une commission restreinte au sein de laquelle les organismes économiques seraient représentés.

 

Le chef du législatif, Nabih Berry, avait assuré lundi au quotidien as-Safir que si le projet de loi est approuvé par les commissions, il sera placé à l'ordre du jour de la prochaine session parlementaire prévue pour mercredi et jeudi afin qu'il soit adopté.

 

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Ce mercredi sera celui de l'"intifada populaire" au Liban, a annoncé mardi en fin d'après-midi le Comité de coordination syndicale (CCS), qui a appelé à une grève générale. Cet appel est une réponse aux commissions parlementaires mixtes qui, de nouveau réunies aujourd'hui pour étudier le financement de la grille des salaires, se sont séparées sans résultat et sans même...

commentaires (2)

LE CCS DEVRAIT BIEN MÉDITER SUR CE QUI EST ARRIVÉ EN GRÈCE. LES DETTES DU LIBAN ET LES INTERVENTIONS DU FMI NE PRÉSAGENT PAS UN MEILLEUR TRAITEMENT ! ET LE RISQUE DE SE VOIR COUPER LES SALAIRES EN DEUX DEVIENDRAIT IMMINENT...

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 58, le 09 avril 2014

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Commentaires (2)

  • LE CCS DEVRAIT BIEN MÉDITER SUR CE QUI EST ARRIVÉ EN GRÈCE. LES DETTES DU LIBAN ET LES INTERVENTIONS DU FMI NE PRÉSAGENT PAS UN MEILLEUR TRAITEMENT ! ET LE RISQUE DE SE VOIR COUPER LES SALAIRES EN DEUX DEVIENDRAIT IMMINENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 58, le 09 avril 2014

  • Rare de voir un pays ou tout va mal et ou ministres et députés sont si impuissants et irresponsables à ce point .

    Sabbagha Antoine

    17 h 42, le 08 avril 2014

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