Fayçal Karamé attend la position de Bkerké et Wahhab craint le vide...

Les déclarations du week-end des cadres du Hezbollah et du bloc du président Nabih Berry ainsi que celles des membres du Courant patriotique libre ont évoqué l'action du gouvernement et l'échéance présidentielle.
Hassan Fadlallah s'est ainsi prononcé en faveur d'un président « national » ayant à cœur les problèmes des Libanais, qui devrait être élu dans les délais constitutionnels et en même temps, il a demandé au gouvernement d'accorder une couverture totale à l'armée pour qu'elle puisse continuer à poursuivre et à démanteler les cellules takfiristes.
De son côté, le député membre du bloc Berry, Hani Kobeïssy, a estimé que le Liban a besoin d'un président qui rassemble les Libanais et confirme la tendance au dialogue interne, tout en préservant et en protégeant la résistance. Même son de cloche chez son collègue au sein du même bloc parlementaire, Anouar el-Khalil, qui a insisté sur la nécessité de considérer l'élection présidentielle comme une priorité absolue. En même temps, il a rappelé l'importance d'adopter une nouvelle loi électorale basée sur des circonscriptions élargies, afin de permettre la tenue des législatives, qui restent essentielles pour dynamiser la vie politique libanaise.
Les anciens ministres Fayçal Karamé et Wi'am Wahhab sont revenus implicitement sur la candidature du chef des Forces libanaises Samir Geagea, le premier pour demander à Bkerké de prendre position au sujet « de cette candidature d'une arrogance inouïe qui représente le pire des cauchemars pour une partie des Libanais ». Wi'am Wahhab a été dans le même sens, réclamant l'élection d'un président dont les mains ne seraient pas couvertes de sang ni salies par l'argent de la corruption. Sur un autre plan, M. Wahhab a évoqué la possibilité que l'élection présidentielle n'ait pas lieu dans les délais constitutionnels à cause des développements dans la région, tout en se disant inquiet si cette hypothèse devait se concrétiser car, selon lui, le pays traverse une période particulièrement délicate et qu'il a besoin d'institutions qui fonctionnent.
Chez les chrétiens, les députés Simon Abiramia et Alain Aoun ont surtout parlé du chef du CPL, le général Michel Aoun, assurant que s'il était élu, il sera « un président fort et juste, bénéficiant d'un poids considérable et qui travaillera pour le pays. C'est pourquoi il est dans l'intérêt du courant du Futur de voter en sa faveur ». Alain Aoun a insisté sur le fait que s'il était élu, le général Aoun cherchera à rétablir les liens entre le courant du Futur et le Hezbollah, ajoutant qu'un président « fort » à Baabda changera la situation de marasme dans lequel le Liban se débat depuis des années. Il a aussi précisé que le général Aoun a réussi à faire une percée chez les musulmans sunnites, alors que Samir Geagea n'a pas réussi à en faire de même auprès des musulmans chiites.
Simon Abiramia a aussi insisté sur le fait que Michel Aoun se veut un candidat d'entente et non de défi, et c'est dans ce sens qu'il a établi des liens avec la plupart des parties libanaises. « Aoun a sa personnalité et sa vision du Liban. S'il est élu, ce sera un président d'entente porteur de la responsabilité de sauver le pays dans cette période particulièrement délicate », a-t-il dit.