L'armée libanaise, appuyée par des hélicoptères, s'est déployée en force mardi à l'aube à Tripoli dans le cadre d'un plan sécuritaire visant à mettre un terme à la violence qui ravage la capitale du Liban-Nord.
Des unités ont commencé à se déployer dès 6h du matin dans les régions de Kobbeh et dans le quartier alaouite de Jabal Mohsen. Des barrages y ont été érigés et des patrouilles lancées sur plusieurs axes.
"Les militaires ont établi des postes de contrôle et effectuent des fouilles à la recherche d'armes", a indiqué une source au sein des services de sécurité à l'AFP, en précisant qu'un tel déploiement aura lieu mercredi à Bab el-Tebanneh. Deux hélicoptères fes forces aériennes survolaient la ville en appui à l'armée.
Coïncidant avec le début de ce plan de sécurité, le service Internet mobile des deux compagnies Alfa et Touch a été interrompu à Tripoli, a rapporté dans la matinée l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Arrestations et perquisitions
Le commandement de l'armée a, par ailleurs, indiqué dans un communiqué publié en milieu de matinée que plusieurs personnes recherchées avaient été arrêtées lors des perquisitions dans plusieurs régions de Tripoli. Les Forces de sécurité intérieure (FSI), impliquées massivement dans ce plan de sécurité, ont fait état pour leur part jusqu'à présent de 20 arrestations. Les personnes arrêtées sont soupçonnées d'être impliquées dans les violences qui ensanglantent la capitale du Liban-Nord
L'armée a aussi perquisitionné le domicile de l'ancien député Ali Eid dans le village frontalier de Heker el-Dahri au Akkar (Liban-nord). Selon l'ANI, l'armée a arrêté quatre personnes lors de cette perquisition. Le chef du Parti arabe démocratique (PAD, alaouite) ne se trouvait pas chez lui au moment de l'opération.
Le leader alaouite est recherché dans le cadre d'une enquête sur un double attentat à la voiture piégée en août contre deux mosquées de la ville qui avait fait 45 morts.
L'armée a aussi perquisitionné dans la matinée le domicile à Tripoli du fils de Ali Eid, Rifaat Eid, secrétaire général du PAD, et saisi des walkies-talkies.
Un flou total règne toujours sur ces deux hommes, certaines sources indiquant qu'ils auraient quitté Tripoli en douce dans la nuit de vendredi à samedi. Citant des "sources responsables", plusieurs médias ont précisé que Ali Eid serait déjà en Syrie et son fils Rifaat en route pour les États-Unis après avoir transité par Damas.
Jeudi dernier, le gouvernement libanais avait demandé à l'armée et aux forces de sécurité de "mettre en œuvre un plan pour contrôler la situation" et empêcher "le recours aux armes sous toutes ses formes" à Tripoli, où 30 personnes sont mortes dans des combats les deux dernières semaines de mars. Les violences, qui opposent de manière endémique les sunnites du quartier de Bab el-Tebbaneh aux alaouites de Jabal Mohsen, ont redoublé avec la crise syrienne car chacun des quartiers soutient un des protagonistes.
Plus de 1 400 agents des Forces de sécurité intérieure (FSI) participent avec l'armée à ce plan de sécurité.
Mardi, en marge de la séance plénière au Parlement, le Premier ministre Tammama Salam a déclaré que le plan sécuritaire a été approuvé par le gouvernement sur base des recommandations du Conseil supérieur de défense. Appelant à assurer aux mesures prises sur le terrain une couverture morale et politique, M. Salam a assuré que "ce plan ne soutient pas une partie contre une autre, mais vise à rétablir la sécurité et soulager les gens".
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Espérons que ça ne termine pas en jus de boudin.... noir !
15 h 31, le 02 avril 2014