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Liban - Hommage

Le prix de la paix à Offre-Joie, un message d’espoir et un acte de foi

Vendredi soir, le Musée des minéraux a vécu un moment hors du temps, mais pas de l'espace. Car il était bien question du Liban, mais, cette fois, il s'agissait du Liban de l'amour, de la solidarité et de l'espoir.

Michel Ghazal remettant le trophée de la paix à Melhem Khalaf.

La Fondation Michel Ghazal avait choisi de décerner le prix de la paix à l'association Offre-Joie. Il ne s'agissait pas seulement de récompenser autant que faire se peut cette association pour l'énorme travail accompli auprès des jeunes et dans les régions les plus défavorisées, au Nord et au Sud, sur l'ensemble du territoire et en particulier à Tripoli et à Achrafieh après l'attentat qui a coûté la vie au général Wissam el-Hassan, mais aussi pour cet élan d'espoir qu'elle est en train de faire souffler chez les jeunes. Il s'agissait donc d'une cérémonie particulière dans l'univers lui aussi particulier du Musée des minéraux.
Il n'y avait donc ni protocole ni formules guindées, mais juste la chaleur de l'amitié et de la solidarité. En présence de l'ambassadeur d'Espagne, Mme Milla Hermando, de l'ambassadeur de France, Patrice Paoli, du fondateur du Musée, Salim Eddé, du recteur de l'USJ, père Salim Daccache, et de nombreuses personnalités qui côtoient de près ou de loin l'association Offre-Joie, le responsable de la Fondation Ghazal pour la paix a remis le prix à Melhem Khalaf, dont la modestie n'a d'égal que le dévouement pour le Liban et la foi dans les jeunes.
Michel Ghazal représente à lui seul une belle histoire libanaise, entre la terre natale et l'émigration, avec un amour jamais démenti pour le pays. Les présents ont ainsi pu découvrir un homme peu ordinaire qui a décidé de créer une fondation dédiée à son pays d'origine, après avoir réussi un parcours hors norme à l'étranger. Spécialiste de la gestion des conflits et des négociations, Michel Ghazal a décidé ainsi de créer un prix pour la paix, car, comme il l'a dit lui-même : « il est toujours plus facile de provoquer l'escalade que de réussir à obtenir la désescalade. Un mot suffit pour se fâcher, mais il faut des heures pour se réconcilier. Les maîtres mots pour y parvenir sont le dialogue et l'écoute... Il est indispensable de garder les canaux de la communication ouverts y compris avec ses pires ennemis. Sinon, en coupant la relation avec eux et en les isolant, comment réussir à leur faire passer nos messages, notre point de vue ou nos arguments. Écouter et dialoguer constituent la manière la plus efficace et la concession la moins coûteuse pour influencer la partie adverse et donner sa chance au déblocage du conflit... Car parler n'est pas forcément négocier ; négocier n'est pas forcément parvenir à un accord ; et parvenir à un accord n'est pas capituler... ».
C'est donc sur la base de cette profession de foi qu'il a choisi Offre-Joie pour lui décerner son prix.

« Indifférents à la souffrance des innocents... »
« En mobilisant des centaines de jeunes bénévoles afin de restaurer les habitations détruites suite à un attentat, en faisant dialoguer ensemble des étudiants en conflit autour des élections ou en s'interposant sur le terrain entre des factions qui se battent, Offre-Joie agit comme un véritable trait d'union et un médiateur entre les parties et promeut des solutions pacifiques au conflit », a expliqué Michel Ghazal qui a rappelé que cette association travaille sur le terrain depuis 1985. Il a donc estimé que ce prix est « un encouragement à tous les jeunes Libanais bénévoles de toutes les confessions et de toutes les régions qui ont donné de leur temps et de leur énergie afin de créer le lien et de favoriser l'entente entre les communautés... Ils sont un véritable exemple pour les autres ».
Melhem Khalaf a ensuite pris la parole pour remercier Michel Ghazal, rappelant les principes de base qui dictent l'action d'Offre-Joie dont la foi dans le Liban ne s'est jamais démentie, même au plus fort des épreuves. Il s'est ainsi demandé comment on pouvait décerner un prix de la paix dans un pays « où l'on décompte les morts, les blessés et les disparus, où les lignes de démarcation se dessinent par la haine, le fanatisme et le sang, et où l'on est indifférent à la souffrance des innocents? » avant de répondre que ce faisant, « la Fondation Ghazal fait un acte de foi dans ce Liban qui ne mourra pas, c'est un acte d'espérance dans une jeunesse qui a su 29 ans durant hisser le fanion de la joie face à la tristesse, du bien face au mal, de la tranquillité face à l'inquiétude et à la peur, de l'amour face à la haine, du beau face à la laideur, du don de soi face à l'égoïsme, du pardon face à la vengeance, du respect de l'autre, de la solidarité face à l'indifférence, de la générosité face à la convoitise et à la corruption (...). Des colonies de la paix en 1985 aux chantiers de reconstruction du Nord au Sud, du Mont-Liban à la Békaa, à Beyrouth, aux manifestations citoyennes pour la consolidation de la paix civile, Offre-Joie persiste et signe».
« Ce prix de la paix, a encore dit Melhem Khalaf, est décerné tout d'abord au peuple libanais qui a réussi à éviter la pente du conflit armé, il est adressé à ces jeunes éparpillés dans les 4 coins du Liban qui ont choisi d'agir en priorité pour l'homme et non pour leurs intérêts personnels, confessionnels...
Ce prix revient à toute personne dans ce pays qui, dans la discrétion, plante sa graine avec l'espérance de lendemains meilleurs et cherche à préserver le vécu ensemble, sans lequel le Liban n'a aucune raison d'être... sans lequel ce pays perdra son sens, sa mission et son avenir »...

La Fondation Michel Ghazal avait choisi de décerner le prix de la paix à l'association Offre-Joie. Il ne s'agissait pas seulement de récompenser autant que faire se peut cette association pour l'énorme travail accompli auprès des jeunes et dans les régions les plus défavorisées, au Nord et au Sud, sur l'ensemble du territoire et en particulier à Tripoli et à Achrafieh après l'attentat...

commentaires (2)

BIEN FAIT ! CAR LES AUTRES PRIX SONT DEVENUS DU RADIS...

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 23, le 31 mars 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • BIEN FAIT ! CAR LES AUTRES PRIX SONT DEVENUS DU RADIS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 23, le 31 mars 2014

  • Contrairement à certains Nobels, voilà un Prix de la Paix bien mérité. Bravo et Merci à Offre-Joie!

    Yves Prevost

    08 h 19, le 31 mars 2014

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