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Lifestyle - Rencontre

Nada Abi Saleh, sérieuse et rebelle

Son métier est une douce addiction qui n'a pas faibli en 26 ans. Progressivement, Nada Abi Saleh a gravi les échelons de l'agence Leo Burnett pour en devenir, en février dernier, la directrice générale. Portrait d'une femme drôle et sérieuse, fidèle et entière.

Nada Abi Saleh, sage mais pas trop.

« Je vois mes 26 ans à Leo Burnett comme un long fleuve pas tranquille du tout, et peut-être même parfois très agité, et j'adore ça. Chaque étape aura été une occasion pour un nouveau départ, et non un aboutissement. C'est comme cela que je perçois ce nouveau poste, un autre fleuve, une nouvelle aventure avec la perspective de faire beaucoup plus encore, mais surtout de continuer à faire une différence et pouvoir me réveiller chaque matin en paix avec moi-même. » Tout est (si bien) dit, ou presque, sur les rapports qui lient Nada Abi Saleh à la « maison mère », parfois mère, parfois enfant.


Un lieu, une équipe et un métier dans lesquels elle a débarqué un peu par défaut et qui font partie de son ADN. Dans cette longue relation composée, comme toutes les relations amoureuses, de découvertes, de conflits, de défis et d'attentes, elle a très vite trouvé sa place. Une place qui a évolué naturellement, fruit d'un professionnalisme et d'une exigence de tous les instants. « À l'agence, le système a toujours été basé sur le mérite et la performance, précise-t-elle. J'ai toujours adoré ce métier, son côté créatif et stratégique, je l'ai fait en me mêlant de ce qui ne me regardait pas ! Je pense que ça a été le plus dans mon parcours... »

 

De l'énergie
Première de classe, « sage mais indépendante », souligne-t-elle, la nouvelle directrice générale, à la tête de 120 personnes, a entrepris des études de sciences politiques et de gestion, « trop léger pour toi », lui dira sa mère, avant de se retourner, sans trop de conviction, vers le droit. « J'aimais l'art, le journalisme, le cinéma, et j'avais envie de tout faire à la fois ! » Le droit ne lui ira pas, trop limité, ennuyeux et routinier pour son esprit rebelle et impatient. « Tout ce qui me répugnait ! »


C'est alors qu'elle décide, en 1988, de se diriger vers la publicité, les films publicitaires étant une manière de se rapprocher, d'une certaine façon, du cinéma. Charlie Homsy et Farid Chehab, les fameux H&C, lui proposent le poste de responsable de budget, un peu le trait d'union entre le client et le créatif. Maniant bien et à son grand bonheur la « discipline stratégique », elle est partout à la fois, devenant au fil du temps chargée de budget, directrice de budget, directrice de clientèle puis directrice générale adjointe. « Ce poste a été à mes yeux la véritable récompense. Nous avons travaillé en parfaite synergie avec Kamil Kurban, que j'ai remplacé et qui est à présent directeur général régional.


Le titre, confie-t-elle, est important, mais dans le travail au quotidien, outre les responsabilités financières, le concept créatif, qui m'intéresse également, reste le même. C'est essentiellement le métier qui s'est transformé. Nous sommes appelés à agir comme des entrepreneurs par rapport à nos clients. Nous devons être au courant de leur produit autant qu'eux. Être à l'affût des besoins des gens, de leurs comportements, de leurs aspirations, leurs rêves et leurs envies. »


La « moudira » depuis un mois, qui, en quelques mots et avec le sourire, se qualifie de « directe, bruyante, exubérante mais forte et constructive », a également un grand cœur. Les causes qui concernent les femmes ou les enfants continuent de la toucher et la stimuler. « À Leo Burnett, ma fibre activiste s'est manifestée à plus d'un titre, que ce soit pour les femmes avec les campagnes Khede Kasra et No Rights No Women, pour les enfants victimes d'abus sexuels, auprès de Himaya, pour l'armée libanaise avec Bil alb ya watan, ou encore contre la contrefaçon avec le Brand Protection Group (BPG). C'est mon côté défenseur des grandes causes. »


Mais celle qui lui tient particulièrement à cœur reste HeartBeat, la chaîne de l'espoir. « Pour HeartBeat, mon engagement est purement personnel. J'ai tout le temps eu une admiration sans bornes pour ces docteurs qui chantent, et qui consacrent leur talent et leur vie à sauver des enfants malades du cœur. Pour moi, c'est une manière efficace de faire une différence à travers une association qui fait à nouveau battre le cœur des enfants grâce et par la musique. »
Et de très joliment conclure : « Je suis une résiliente née. Je tire mon énergie à partir de rien. Et je me dis toujours que, si ça va mal, c'est une raison pour que ça aille mieux ! »

 

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