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Culture - Festival al-Bustan

« Travelling » musical avec Khaled Mouzannar

Le jeune orchestre à cordes d'Arménie, la chorale des Antonines ainsi que d'autres musiciens et interprètes ont présenté les compositions pour films de Khaled Mouzannar sous la houlette du violoniste Claude Chalhoub. Une très belle soirée qui marquera certainement les nuits du festival.

Des musiques qui s’enchaînent sur fond d’images extraits des films. Photo Roland Ragi

«Je suis très ému », commence par dire Khaled Mouzannar en s'installant derrière son piano, alors que l'orchestre a déjà pris place sous la houlette de maestro Claude Chalhoub. Oui, ému, il a tous les droits de l'être car, pour la première fois, le musicien compositeur se produit devant la scène libanaise et parce que, d'habitude, en voyant les œuvres (la plupart des fois musicales) de Nadine Labaki (son épouse), le public s'attarde davantage aux images en prêtant une oreille distraite aux mélodies, mais finit néanmoins par sortir de la salle en fredonnant toutes les chansons. C'est dire qu'il y a de la magie dans les musiques des films. Et le prestidigitateur était présent ce soir, devant une salle plus que comble, sortant de son chapeau virtuel des harmonies, des ballades, des complaintes, mais aussi des airs orientaux, panachés de tango, de bossa nova et autres rythmes sud-américains.

Chaleureux et convivial
Khaled Mouzannar était ravi d'être là, parmi les siens, ses amis, mais aussi tous ces étrangers venus pour enfin « voir » et entendre, bien sûr, cette musique teintée d'une douce mélancolie qui créait, au fil des instants, des images et des rêves. Grâce encore à ce magicien, les larmes, les regards, les mouvements s'habillaient de musicalité.
Il était également ravi d'avoir à ses côtés le violoniste virtuose Claude Chalhoub, son complice, mais aussi tout cet ensemble de musiciens qui ont contribué individuellement à composer sa musique de films et qui se retrouvent ce soir-là pour la première fois réunis. Content d'avoir recomposé cette grande famille de la musique qui l'a accompagné dans tous ses travaux. Tant Eduardo Baranzano et son fils Marco à la guitare que Marc Ernest (célesta) ou Jamal Zaarour au qanoun (dont les sonorités épousaient à merveille celles du violon), ou encore Fouad Afra aux percussions et Miles Jay à la double basse, sans oublier l'enfant adoptif du Festival al-Bustan, Mario Stefano Pietrodarchi, au bandonéon.
Avec tout ce beau monde, le film pouvait commencer. Sans entracte ni pause, tout comme dans une salle de cinéma, les musiques se sont enchaînées sur fond d'images (extraits des films) sépia. Par moments, la chorale des Antonines intervenait entre l'image et l'orchestre, ou encore les chanteurs Lena Farah à la voix cristalline et Maan Zacharia. De Caramel à Et Maintenant on va où, avec flashback (pour rester dans la terminologie cinématographique) sur Beirut After Shave et Une chanson dans la tête de Hani Tamba, Khaled Mouzannar décrit sa trajectoire tout en la ponctuant d'anecdotes sur sa rencontre avec Nadine Labaki ou son travail commun avec elle. Et l'on comprend alors, non seulement la complicité du musicien et de la cinéaste, mais aussi celle des images et de la musique.
Le concert sera également ponctué de grands moments d'émotion lorsque Mouzannar dédiera la valse funèbre de l'intro de Maintenant on va où à toutes les mamans de Tripoli, de Beyrouth et de tout le Liban. Mais aussi moments de joie quand il invitera toute l'équipe du film (notamment la devenue célèbre Yvonne) à monter sur scène et à interpréter Hachichet albi. Liesse et applaudissements du public qui, cependant, n'ayant pas compris que le bis allait être suivi par de nouvelles compositions extraites du nouveau film de Nadine Labaki, Rio I Love You (malgré le programme clair distribué à la porte), commençait à dégarnir les rangées. Dommage pour eux car les derniers moments étaient fabuleux, et ce sont ceux-là qui resserrent le véritable lien entre les artistes et leur audience.

«Je suis très ému », commence par dire Khaled Mouzannar en s'installant derrière son piano, alors que l'orchestre a déjà pris place sous la houlette de maestro Claude Chalhoub. Oui, ému, il a tous les droits de l'être car, pour la première fois, le musicien compositeur se produit devant la scène libanaise et parce que, d'habitude, en voyant les œuvres (la plupart des fois musicales)...

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