Un aperçu des « produits » Zawarib.
Son aventure, qui l'a ramené au pays de Londres où il travaillait dans les finances, a démarré depuis plus de huit ans. Au bout de nombreux mois de quêtes et d'enquêtes sur le terrain, c'est le cas de le dire, dans une ville qui n'a de repères que ceux affectifs, Bahi Ghubril a édité en 2005 un premier guide baptisé Zawarib Beirut, qui deviendra très vite un best-seller et un outil indispensable pour se diriger dans les rues de la ville, des rues sans noms officiels et sans numéros, ou avec des appellations « personnalisées ». Suivront ensuite Zawarib Beirut and Beyond, comprenant une cartographie du Grand Beyrouth, de Tabarja, jusqu'à Bchamoun, Aley et Broummana, et même un plan de bus, puis une « miniédition » de poche, puis Zawarib on the Go, dans laquelle huit artistes, musiciens, architectes, réalisateurs et designers ont conçu leur propre couverture. Car, il faut le souligner, Ghubril soigne la forme et le fond, avec une équipe de techniciens, de graphistes et de cartographes. « Notre objectif, souligne-t-il, est d'améliorer la circulation, d'encourager le tourisme et les aventures urbaines, en nous adressant, dans un langage clair, aux architectes, aux designers, aux piétons, aux diplomates et aux touristes. » Les touristes se faisant rares, il ne manque pas d'énergie pour s'adapter et adapter son concept.
Déclinaisons
Toujours intéressé par la ville, dont il connaît tous les détails, les directions et les sens, Bahi Ghubril ne s'arrête pas dans sa mission : compléter une base de données de plus en plus affinée. Aujourd'hui, il se plaît à créer des cartes ponctuelles de Beyrouth ou d'autres villes, des commandes faites par des sociétés, ou pour des événements précis, dans lesquels il décline ses informations et met en avant les priorités du client. ONG, banques, hôtels, marathon de Beyrouth, écoles, route des vignobles, 2012 Design week, journée piétonne à Beyrouth, les commandes se multiplient et Zawarib multiplie ses possibilités. Son Beirut and Beyond Atlas dans sa version modifiée comprend 12 000 nouvelles entrées et des informations utiles sur les feux de signalisation, les numéros d'urgence, les cartes de bus et les parkings. Bel outil civilisé, même si, parfois, l'infrastructure ne suit pas... Avec« Welcome to Beirut », Ghubril s'adresse aux visiteurs rapides en leur proposant une « autre » carte de la capitale, plus amicale, et des lieux à visiter et photographier, des adresses de restaurants et de boutiques. « Nous essayons, dit-il, de donner aux Libanais la culture des cartes. » Distribuée gratuitement dans les hôtels, les centres culturels,les musées, les ambassades, elle a été suivie par un incontournable « Welcome to Istanbul ».
Cap sur Istanbul
Istanbul était donc l'étape suivante logique pour la première exportation du concept. « Une destination proche, très prisée par les Libanais et les étrangers, pleine de charme, avec des adresses, des ruelles, des lieux qui mêlent subtilement Orient et Occident. » Le long travail de recherche a été accompli sur place, la mise en forme s'est faite dans le même esprit que toutes les publications de Zawarib. Une application a même été adaptée pour les téléphones portables, Beyrouth vient enfin d'avoir la sienne.
« Zawarib est l'investissement d'une vie, conclut Bahi Ghubril. Le résultat est très beau. J'espère que d'ici à quelques années, nous serons dans dix nouvelles destinations européennes. » S'ensuit alors une longue discussion dans laquelle notre guide nous embarque dans de très beaux détours, une manière émotionnelle de se balader dans la ville de tous les contrastes.
Pour mémoire
Beyrouth, mode d'emploi (réservé aux abonnés)
