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À La Une - Crise

L'Ukraine accuse la Russie d'"invasion militaire"

Des dizaines de milliers de manifestants à Moscou.

Des véhicules de l'armée russe près du village ukrainien de Dzhankoy. Photo AFP

L'Ukraine a accusé samedi la Russie d'"invasion militaire" et a menacé d'y répondre par "tous les moyens" après une opération héliportée au-delà des limites de la Crimée, à la veille du référendum sur le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie. Les accusations de Kiev interviennent après l'arrivée de plusieurs dizaines d'hommes, d'hélicoptères et de véhicules blindés dans un village au nord de la frontière administrative entre la Crimée et l'Ukraine continentale.

Ce n'est pas la première position occupée par des forces russes hors de Crimée, la position prise n'est pas militairement significative, mais l'incursion achève d'exaspérer les Ukrainiens et les observateurs alors que Moscou souffle le chaud et le froid en affirmant ne pas vouloir "envahir" l'Ukraine tout en disant "examiner" les nombreux "appels à l'aide" des russophones de l'Ukraine.

Washington a réagi immédiatement à cette nouvelle. Une avancée russe dans le sud de l'Ukraine "serait une escalade scandaleuse", a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU.

En Crimée, où les bureaux de vote doivent ouvrir dimanche matin, quelque 1,5 million d'habitants sont invités à choisir entre le rattachement à la Russie et une large autonomie au sein de l'Ukraine. Les premiers résultats de ce vote qui se déroulera en présence d'importantes forces de l'armée russe, doivent être connus après la clôture des urnes à 18H00 GMT.

La communauté internationale juge la consultation illégitime ou inconstitutionnelle, comme l'a répété encore samedi le Conseil de l'Europe.

Veto russe, abstention chinoise

Mais la faiblesse de sa marge de manoeuvre a été confirmée une nouvelle fois samedi à l'ONU. Une résolution modérée du Conseil de sécurité dénonçant ce référendum, préparée par les Etats-Unis, a été bloquée par un veto de la Russie. Seule consolation de l'Occident, la Chine s'est abstenue, isolant un peu plus Moscou.

Sur le terrain, les soldats russes ont avancé et franchi la frontière administrative entre la Crimée et le reste de l'Ukraine, en déployant 80 soldats, des hélicoptères et des véhicules blindés, dans un village voisin de cette ligne de démarcation, dans la région de Kherson.

L'Ukraine a réagi en accusant la Russie d'"invasion militaire" et en se réservant le droit de "recourir à tous les moyens nécessaires" pour la stopper. "Le ministère ukrainien des Affaires étrangères déclare qu'il s'agit d'une invasion militaire par la Russie et demande à la partie russe le retrait immédiat de ses forces militaires du territoire de l'Ukraine", selon un communiqué.

En fait, ce n'est pas la première position occupée par les forces russes hors de Crimée, puisque le barrage de contrôle de Tchongar, contrôlé par des forces russes et des milices pro-russes, se trouve également à environ un kilomètre au nord de la frontière administrative.

Mais c'est à Moscou que les projets de rattachement de la Crimée ont suscité samedi la protestation la plus spectaculaire et d'ampleur inattendue.

50.000 manifestants à Moscou

"Bas les pattes de l'Ukraine !" et "la Russie sans Poutine" : Jeunes actifs, étudiants, retraités, et même un prêtre orthodoxe rencontré dans la foule : selon l'estimation d'une journaliste et d'un photographe de l'AFP, ce sont environ 50.000 personnes de tous âges qui ont défilé de la Place Pouchkine, en plein centre de Moscou, à l'avenue Sakharov, du nom du dissident de l'époque soviétique.

Au même moment, plusieurs milliers de personnes -- 15.000 selon la police -- étaient rassemblées près de la Place de la Révolution et du Kremlin, à l'appel d'organisations nationalistes, avec des banderoles de soutien à la politique de Vladimir Poutine.

Dans la nuit de vendredi à samedi, la crise ukrainienne avait fait deux morts à Kharkiv, un bastion russophone de l'Est du pays secoué par des tensions entre nationalistes ukrainiens et partisans de Moscou.

Un militant pro-russe et d'un passant ont été tués et cinq autres personnes blessées dans la nuit lors d'une fusillade entre nationalistes radicaux et militants pro-russes. Les forces de l'ordre ont arrêté une trentaine de personnes et saisi des armes à feu.

La Russie a évoqué cet incident en indiquant recevoir d'Ukraine "de nombreux appels à l'aide" et avoir l'intention de les "examiner".

L'échec la veille à Londres de la rencontre de la dernière chance entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a considérablement amenuisé l'espoir pour Kiev d'empêcher la sécession de la Crimée et le développement de mouvements séparatistes pro-russes dans les régions voisines.

Sanctions européennes

A l'étranger, les Occidentaux prévoient différentes initiatives de soutien à l'Ukraine après leur échec à infléchir la stratégie de Vladimir Poutine. Ce dernier arrêtera sa position face à l'Ukraine seulement après le référendum, a indiqué John Kerry.

L'Union européenne doit signer vendredi le volet politique de l'accord d'association avec l'Ukraine, en marge de son sommet à Bruxelles, a déclaré le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk. Le volet économique, dont l'application pourrait être difficile pour certaines entreprises ukrainiennes, doit être signé "plus tard".

Les ministres des Affaires étrangères, qui se réunissent lundi à Bruxelles, pourraient adopter des sanctions contre la Russie.

 

 

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DU BARATIN ! QU'ATTENDAIENT-ILS D'AUTRE ? PIÈGE À OURS...

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 47, le 16 mars 2014

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Commentaires (4)

  • DU BARATIN ! QU'ATTENDAIENT-ILS D'AUTRE ? PIÈGE À OURS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 47, le 16 mars 2014

  • J'ecrivais au bon lecteur en date du 02/03: "Les occidentaux ont trop tiré sur la corde s'appuyant sur les etxrémistes et quelques jeunes très excités.. Résultat; l'Ukraine se déchire! La crimée est Russophone et Russophile et elle sera très bientot autonome et indépendante et fera partie intégrante de la fédération Russe.. comme début.. le reste de l'Est et du Sud Suivra ou alors l'Ukraine pourrait entrer dans une guerre civile qu'il faudra financer (..) et là ce n'est pas la Syrie ou l'argent de la guerre est essentiellement fourni par les arabies pacifiques et très démocratique du golfe. Les autres-là mangeront le foin des occidentaux car on s'improvise pas occidental. Les occidentaux ont fait des très mauvais calculs qui vont leur couter.."

    Ali Farhat

    11 h 57, le 16 mars 2014

  • Avec ces occidécadents qui ont foiré en Ukraine , y a même plus moyen de voter en paix en Crimée !!!

    FRIK-A-FRAK

    17 h 55, le 15 mars 2014

  • Une situation très dangereuse en effet pour une Ukraine qui risque de se diviser en cantons ethniques .

    Sabbagha Antoine

    15 h 10, le 15 mars 2014

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