Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole - Sylvain THOMAS

Nécessité pour les couples mariés d’exercer un métier

Dans notre jeunesse, la controverse sur la question de savoir si les femmes devaient se consacrer à leur ménage ou travailler dans une administration soulevait des discussions passionnées. À présent, la révolution, que notre génération réclamait à cor et à cri sur le plan des principes s'est effectuée sans éclat, sous la poussée des dures nécessité matérielles: coût de la vie, hausse vertigineuse de l'immobilier, honoraires des médecins, triplés, frais scolaires onéreux, prix des aliments au supermarché inacceptables, voyages à l'étranger suspendus, mariages possibles chez les grands richards. Quant aux couples comme vous et nous il est impérieux de s'organiser et de travailler tous deux.
Les jeunes filles d'aujourd'hui travaillent non pas pour faire carrière. Elles ne sont pas obsédées par le droit qu'elles ont de développer leurs capacités. Elles ne se demandent pas s'il est opportun qu'elles envahissent le marché du travail. Elles travaillent pour aider leurs familles ou préparer le trousseau de mariage et main dans la main avec leur fiancé s'organiser pour préparer un nid et fonder une famille. C'est dur, mais hélas il faut admettre l'évidence.
De nos jours, une seule source de revenus ne suffit pas à faire vivre une famille. Pendant un bon nombre d'années dans le passé les Orientaux avaient honte de voir leur épouse travailler. Car la réussite d'un homme s'évaluait en fonction de ce qu'il était capable de gagner. C'était un symbole de ses prouesses masculines, qui marquait l'épanouissement de sa virilité. Subvenir largement aux besoins de la famille était le critère numéro un de la réussite. Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner que les hommes aient cherché à conserver jalousement leurs prérogatives.
Avec l'accroissement constant du coût de la vie, l'appoint du salaire des épouses prit une importance vitale pour maintenir dans le foyer un niveau de vie acceptable.
Maintenant les femmes ne rivalisent pas avec leurs maris : elles collaborent avec eux. Ni leur mari ni elles-mêmes n'attachent d'importance sentimentale à la différence qui peut exister entre leurs salaires respectifs. Ils sont associés pour une tâche unique : faire de leur foyer une réussite. La plupart des maris dont les femmes travaillent sont prêts à partager avec elles les soins du ménage sans mauvaise humeur et sans fausse complaisance comme de s'occuper le plus de temps possible avec les enfants.
Mais si le couple marié veut avoir un appartement suffisamment spacieux pour que les enfants puissent s'y ébattre à l'aise, il veut aussi être en mesure de les pousser dans leurs études. Donc la double source de revenus se révèle indispensable.
Toutes ces jeunes mères sont unanimes à reconnaître que les enfants ont besoin de leurs soins et de leur affection. Cependant, elles sont persuadées qu'une sollicitude permanente et exclusive n'est pas absolument nécessaire à l'enfant, le père doit aussi avoir son rôle, mais de toutes façons dans plusieurs quartiers, les garderies d'enfants résolvent la difficulté de façon satisfaisante. À défaut, ce sont les grands-parents qui entrent en jeu.
Les épouses qui travaillent ont appris à se garder de deux erreurs. Elles savent maintenant en premier lieu que les deux sources de revenus ne doivent pas couler d'une manière intermittente. On ne peut pas abandonner un métier pendant vingt ans et le reprendre au point où on l'a quitté : l'habileté professionnelle se perd avec le temps et, d'autre part, les progrès de la technique rendent désuètes les connaissances que l'on avait acquises. Les femmes d'âge mûr qui essayent de « s'y remettre » éprouvent presque toujours de grosses difficultés.
Le mariage a appris aux couples qu'il ne suffit pas d'assurer leur sécurité pour un avenir tout court. Ils ont besoin de se sentir en sécurité dès le départ et de façon continue. Il faut être deux pour assurer cette sécurité. Nous pensons enfin à cette femme qui nous confiait comment son mari s'était d'abord fermement opposé à ce qu'elle travaille. Il était resté sceptique jusqu'au jour où son fils, un enfant de cinq ans, lui dit : « Papa, n'es-tu pas content que maman travaille au lieu de tourner toute la journée dans la maison ? On s'entend tellement mieux avec elle maintenant ! »

Sylvain THOMAS

 

Dans notre jeunesse, la controverse sur la question de savoir si les femmes devaient se consacrer à leur ménage ou travailler dans une administration soulevait des discussions passionnées. À présent, la révolution, que notre génération réclamait à cor et à cri sur le plan des principes s'est effectuée sans éclat, sous la poussée des dures nécessité matérielles: coût...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut