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À La Une - Témoignage - Anniversaire de la révolte syrienne

Louis soutient l'armée syrienne et rêve de "la vie d'avant"

Le 15 mars, la révolte syrienne, devenue guerre, entrera dans sa quatrième année. Pour ce triste anniversaire, nous avons donné la parole à des Syriens ordinaires, originaires de Damas ou d'ailleurs, partisans du régime, opposants ou un peu perdus entre les deux camps.

Aujourd'hui, le témoignage de Louis, étudiant à Damas.

Des Syriens dansent dans un bar à Damas, le 13 septembre 2013. AFP/Anwar Amro

Louis a fini ses études de graphic design il y a neuf mois, mais ce n'est pas sur son campus qu'il a assisté à ses derniers cours. Son établissement, l'Arab International University, était situé sur l'autoroute reliant Deraa à Damas. "La région est pleine de groupes liés à el-Qaëda, alors depuis un an et demi chaque faculté loue un hôtel dans lequel les étudiants suivent les cours", confie ce jeune Syrien de 25 ans interrogé par Lorientlejour.com via internet.

A part la délocalisation de son université, "rien n'a changé" dans sa vie quotidienne depuis le début de la guerre en Syrie il y a trois ans, assure le jeune homme qui ne cache pas son soutien à l'armée syrienne. "Évidemment, c'est difficile. Mais c'est une étape qui va passer", finit-il par dire, avant de reconnaître avoir "peur de la mort".

"Avant nous étions à l'aise, nous vivions en sécurité", déclare-t-il. "Pourquoi, aujourd'hui, je dois avoir peur de la mort alors qu'avant je vivais la belle vie ?", demande-t-il. La belle vie, c'était l'époque où il "pouvait sortir à 23h" et aller où il voulait. "Maintenant, à 23h, nous sommes à la maison, parce que nous avons peur. Les gens ne circulent plus comme avant, nous avons peur en permanence des obus de mortier des terroristes", explique le jeune Syrien.

 

La peur, il l'a ressentie comme une violente poussée de fièvre à deux reprises ces trois dernières années. "Il y a un an des terroristes m'ont kidnappé, ils m'ont frappé, ont volé ma voiture, mon argent et mon portable avant de me jeter sur la route ", raconte-t-il. La peur, aussi, quand une voiture piégée a explosé sous l'immeuble familial. "Il y a eu des dégâts, mais nous avons tout arrangé", assure Louis.

Réparer l'immeuble, puis le pays, car Louis garde espoir : "Croyez-moi, croyez-moi, croyez-moi : nous allons tout reconstruire ! ", martèle-t-il. "Nous continuerons à vivre quoiqu'il arrive. La Syrie a plus de 10.000 ans, la vie, ici, ne va pas s'arrêter". Pour ce faire, Louis, certain "que des solutions seront trouvées", fait "confiance à l'armée syrienne".

Nourri de ses certitudes, le jeune homme assure ne pas vouloir partir, alors que des millions de Syriens ont choisi l'exil. "Les autres sont partis parce qu'ils sont dégoûtés. Certains ont eu des opportunités à l'étranger, d'autres ont simplement trouvé que la situation est trop difficile ici", explique-t-il. Louis, lui, restera, car "tout va bientôt redevenir comme avant". Vivre "comme avant", est devenu le leitmotiv du jeune Syrien. "Celui qui n'a pas vécu la vie syrienne ne peut pas savoir à quel point elle était magnifique", conclut-il.

 

Demain, le témoignage de Lamia

 

Précédents témoignages
Anna, Syrienne : "Nous avons perdu notre patrie et nos rêves de liberté"

Hanane, Syrienne : "Nous avions peur pour nos enfants"

 

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Louis a fini ses études de graphic design il y a neuf mois, mais ce n'est pas sur son campus qu'il a assisté à ses derniers cours. Son établissement, l'Arab International University, était situé sur l'autoroute reliant Deraa à Damas. "La région est pleine de groupes liés à el-Qaëda, alors depuis un an et demi chaque faculté loue un hôtel dans lequel les étudiants suivent les cours",...

commentaires (3)

C'est marrant...çà rappelle des souvenirs...comme avant...çà me serre le coeur...lequel d'entre nous ne l' a pas prononcée cette phrase...comme avant.Pauvre Louis,pauvre Georges,pauvre Paul...comme avant,laissez moi vous dire que c'était avant...maintenant,est ce que vous comprenez mieux ce que vos "frères" (sic!) libanais ont vécu?C'est sans rancune(ou presque) mais avec beaucoup de tristesse,que je te dis çà,Louis.

GEDEON Christian

13 h 39, le 14 mars 2014

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Commentaires (3)

  • C'est marrant...çà rappelle des souvenirs...comme avant...çà me serre le coeur...lequel d'entre nous ne l' a pas prononcée cette phrase...comme avant.Pauvre Louis,pauvre Georges,pauvre Paul...comme avant,laissez moi vous dire que c'était avant...maintenant,est ce que vous comprenez mieux ce que vos "frères" (sic!) libanais ont vécu?C'est sans rancune(ou presque) mais avec beaucoup de tristesse,que je te dis çà,Louis.

    GEDEON Christian

    13 h 39, le 14 mars 2014

  • Pauvre Louis il ignore encore et à l’aube de la quatrième année de guerre que jamais la vie syrienne ne peut redevenir comme avant avec ce grand lot de haine et de destruction .

    Sabbagha Antoine

    15 h 07, le 13 mars 2014

  • ET IL A PARFAITEMENT RAISON , ce jeune homme les evenements actuels lui donnent raison . La legitimite du regime s'imposera aux salafowahabites binsaouds allies aux sionistes malfaisants ...

    FRIK-A-FRAK

    13 h 39, le 13 mars 2014

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