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Liban - Finul

Troisième mission au Liban-Sud des Casques bleus finlandais

Installés à Tiri, à plus de 3 000 km de leur capitale, 350 militaires finlandais se sont engagés à donner de l'espoir aux habitants du Liban-Sud. Avec pour vocation le maintien d'une paix internationale, la Finlande entreprend ainsi depuis mai 2012 sa troisième mission au sein des Forces intérimaires des Nations unies au Liban.

En plus de sa mission pour le maintien de la paix au Liban-Sud, le contingent finlandais de la Finul aide également les populations locales à améliorer leur quotidien.

Depuis la crise de Suez en 1956, la Finlande a affirmé sa présence sur la scène internationale en participant à de nombreuses initiatives de paix. Tout au long des soixante dernières années, non moins de 50000 Finlandais ont œuvré auprès des civils dans plus d'une vingtaine de pays différents, collaborant avec les Nations unies pour remédier aux contrecoups de dix-huit conflits ; au nombre desquels, à titre d'exemple, les contentieux sur le Cachemire ou les deux premières guerres du Golfe.


«Parmi les 50 000 militaires finlandais, 11 000 travaillent ou ont travaillé auprès de la Finul», affirme Kari Kahiluoto, ambassadeur de la Finlande au Liban, en Syrie, en Jordanie et en Irak. «Actuellement, la Finul est l'opération la plus importante du Moyen-Orient à laquelle nous participons. Cette opération compte un peu plus de trente pays membres, mais la Finlande est un des seuls pays à avoir augmenté sa présence, malgré la situation difficile au Liban et dans la région, précise l'ambassadeur. Alors que d'autres sont partis rapidement, nous avons, en octobre 2013, presque doublé nos effectifs au Liban-Sud. Notre bataillon compte aujourd'hui 350 militaires finlandais.»


Ainsi, après deux missions accomplies dans le cadre de la Finul, l'une concernant le contrôle du retrait israélien entre 1982 et 2001 et l'autre portant sur la reconstruction des infrastructures endommagées lors de la guerre de 2006, la Finlande a envoyé un troisième contingent au Liban-Sud.
Depuis mai 2012, ce bataillon commun avec les Irlandais et installé à Tiri près de Bint Jbeil a pour fonction de contrôler la ligne bleue séparant les territoires libanais et israélien, de soutenir l'armée libanaise et d'aider les civils en difficulté.


«Nous travaillons dans le secteur Ouest de l'aire d'opération de la Finul», explique le lieutenant-colonel Asko Valta, qui dirige le bataillon finno-irlandais (FinIrishBatt). «Notre zone de responsabilité est de 64 km2 incluant 10 km de la ligne bleue, ajoute-t-il. Sur le terrain, notre mission consiste à surveiller notre zone de responsabilité et à y effectuer des patrouilles, parfois avec les forces armées libanaises. Nous aidons également les populations locales en rénovant par exemple des immeubles, des routes ou des puits d'eau. Notre devoir est d'aider le gouvernement libanais à assurer un environnement sûr et sécurisé pour la population du Liban-Sud. Il est essentiel pour nous de prendre part à cette opération à travers laquelle nous essayons simplement de contribuer à rendre le Liban-Sud un endroit meilleur, où la population peut vivre en paix et construire son avenir.»


Comme l'explique M. Kahiluoto, «c'est un honneur et un prestige pour tout Finlandais de s'engager dans la force de paix au sein des Nations unies». De plus, la politique de neutralité adoptée par la Finlande depuis la guerre froide a poussé le pays à participer, sous l'égide des Nations unies, à de nombreuses opérations de paix.
«Notre participation a un aspect principalement humanitaire, mais elle offre de même à nos forces armées l'opportunité de travailler dans une région plus tendue, insiste M. Kahiluoto. Cela leur permet de gagner de l'expérience professionnelle et de collaborer avec des militaires venant du Liban et d'ailleurs. De plus, nous sommes sur le point de terminer notre mission en Afghanistan. En augmentant nos effectifs dans la Finul, nous préservons une même présence internationale.»

 

Le quotidien d'un soldat du FinIrishBatt
«La différence entre notre bataillon et les autres membres de la Finul est que tous les Casques bleus finlandais, hommes et femmes, sont des bénévoles, assure le commandant Valta. Plus encore, le service militaire obligatoire en Finlande et le système de réserve militaire fournissent le contingent finlandais en professionnels de différents domaines comme la construction ou l'électricité. Nous avons une grande expertise en construction et en systèmes de communication. Cela nous permet d'assister les autres bataillons et les populations locales. Nous avons par exemple les capacités de soulever de lourdes charges, ce qui peut être très utile en termes de travaux de construction. Nous sommes également le seul contingent à avoir des saunas dans les camps de la Finul.»
De cette manière, les camps de la Finul sont aménagés pour divertir les soldats durant leurs quelques heures de repos. Généralement, les gardiens de la paix finlandais s'occupent en faisant du sport. Le football, la course, la lutte, la boxe, le badminton ou les exercices en salle de fitness sont les activités les plus populaires chez les Casques bleus du FinIrishBatt.


«Beaucoup de Libanais travaillent dans notre camp et nous rencontrons des citoyens locaux tous les jours pendant nos patrouilles ou nos visites, raconte le lieutenant Antti Kekola. Nous sommes souvent invités à dîner ou à prendre un café chez des habitants du Liban-Sud, et bien évidemment, nous acceptons ces invitations quand nous le pouvons. Nous sommes là pour assister la population, donc nous voulons avoir le plus d'interaction possible avec elle!»


Comme les soldats du bataillon ne parlent pas l'arabe avec aisance, ils utilisent généralement l'anglais et le français, ou ont recours à des traducteurs pour communiquer avec les habitants de la région.
«Nous faisons de notre mieux pour aider la population, et les habitants semblent très reconnaissants, affirme le commandant Valta. Nous apprécions énormément cette attitude! De leur côté, les soldats de la paix finlandais sont très motivés et sont bien préparés pour la mission. Ainsi, ils ont tous volontairement proposé leur participation dans la Finul, ils sont passés par des formations et des évaluations avant d'être envoyés au Liban. Bien évidemment, le beau temps, l'accueil chaleureux des Libanais et l'environnement magnifique de la région rendent notre séjour plus agréable. C'est sûr qu'il est difficile d'être loin de chez soi dans un pays étranger, mais cela nous apprend la vraie valeur de nos proches.»


«Ma copine et moi communiquons par e-mail, via Skype ou par téléphone presque tous les jours, confie le lieutenant Kekola. Heureusement pour nous, les communications vers la Finlande sont bonnes. La connexion Wi-Fi couvre entièrement le camp et nous pouvons appeler nos proches par téléphone satellite.»
Les forces armées finlandaises ont connu de grands hommes ayant œuvré au Liban et dans le Moyen-Orient pendant leurs carrières militaires. Le général Gustav Hagglund, par exemple, aujourd'hui à la retraite, a été commandant de la Finul de 1986 à 1988 avant d'être nommé chef de la défense finlandaise en 1994 et président du Comité militaire de l'Union européenne en 2001.


Jusqu'à nouvel ordre, le mandat du contingent finlandais devrait s'achever en mai 2015.

Depuis la crise de Suez en 1956, la Finlande a affirmé sa présence sur la scène internationale en participant à de nombreuses initiatives de paix. Tout au long des soixante dernières années, non moins de 50000 Finlandais ont œuvré auprès des civils dans plus d'une vingtaine de pays différents, collaborant avec les Nations unies pour remédier aux contrecoups de dix-huit conflits ; au...

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