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À La Une - Ukraine

Moscou cherche un prétexte pour "envahir" l'Ukraine, accuse Washington

Pas de soldats russes en Crimée, mais "des forces locales d'auto-défense", selon Poutine

Les forces russes cernent la plupart des sites stratégiques (navires de guerre, casernes, bâtiments de l'administration) en Crimée, république autonome russophone du sud de l'Ukraine où est basée la flotte russe de la mer Noire. AFP PHOTO/ GENYA SAVILOV

Les Etats-Unis ont accusé mardi la Russie de chercher un "prétexte" pour "envahir" l'Ukraine, nouvelle étape dans la confrontation entre les deux puissances, quelques heures après les dénégations du président Vladimir Poutine sur une implication russe en Ukraine.

S'exprimant pour la première fois à Kiev depuis l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle équipe marquée par son attachement à l'Europe, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a pris son ton le plus ferme pour critiquer le président Vladimir Poutine. "Je pense qu'il est clair que la Russie fait tout son possible pour créer un prétexte pour pouvoir envahir davantage l'Ukraine", a dénoncé le chef de la diplomatie américaine lors d'une conférence de presse.

Dans le même temps à Washington, le président Barack Obama a carrément mis en doute la bonne foi de Vladimir Poutine affirmant que ses déclarations "ne trompent personne".
"Si la Russie ne choisit pas de mettre fin à l'escalade", a renchéri M. Kerry, "nos alliés n'auront pas d'autre choix que de se joindre à nous pour continuer à aller au delà des mesures que nous avons prises ces derniers jours pour isoler la Russie sur le plan politique, diplomatique et économique", a-t-il averti.
Dénonçant un "acte d'agression" de la Russie contre l'Ukraine, le responsable américain a toutefois assuré ne pas chercher la "confrontation" avec Moscou.

 

(Repère : L'armée ukrainienne, combien de divisions ?)

 

Les forces russes ont de fait pris le contrôle de la plus grande partie de la Crimée, république autonome russophone du sud de l'Ukraine où est basée la flotte russe de la mer Noire.

Le secrétaire d'Etat américain s'est étranglé lorsqu'un journaliste lui a demandé de réagir au démenti du président russe Vladimir Poutine, qui a évoqué des groupes "d'autodéfense". "Il a vraiment nié la présence de troupes en Crimée?" a-t-il demandé.

 

"Forces locales d'auto-défense"
Un peu plus tôt, le président russe était en effet sorti de son silence pour nier toute implication russe en Ukraine.

Interrogé lors d'une rencontre avec la presse dans la banlieue de Moscou par un journaliste lui demandant si des forces russes opéraient en Crimée, où les bases ukrainiennes sont encerclées par des hommes en uniforme ne portant aucun signe d'identification, M. Poutine a répondu: "non, elle ne participent pas. Ce sont des forces locales d'auto-défense".

Alors que les Ukrainiens et les Occidentaux craignaient une opération militaire de grande envergure en Ukraine, le chef de l'Etat russe a estimé que l'envoi de troupes russes n'était "pas nécessaire pour le moment".

En fait, M. Poutine n'a pas entièrement écarté l'envoi de troupes en Ukraine. "Cette possibilité existe", a-t-il dit en précisant que la Russie se réservait le droit de recourir à "tous les moyens" pour protéger ses citoyens dans cette ancienne république soviétique, notamment en Crimée qui compte 60% d'habitants d'origine russe.

 

(Commentaire : La terre de Crimée de la Russie ?)

 

Les marchés financiers ont relâché la pression et veulent croire à un apaisement après les déclarations de Vladimir Poutine. Au lendemain d'un vent de panique sur les places boursières, la Bourse de Paris a ainsi clôturé sur une hausse de 2,45%. Celle de Francfort a terminé sur une progression de 2,46% et Londres de 1,72%.

 

Dans la péninsule de Crimée, objet de l'attention de toutes les chancelleries des grandes puissances, le face-à-face se poursuit entre l'armée ukrainienne et des milliers de membres des forces russes qui les contiennent dans leurs casernes. Depuis plusieurs jours, responsables militaires ukrainiens et russes se livrent une guerre des nerfs à coups d'ultimatums sur un possible assaut des forces russes.

 

Poutine dénonce un "coup d'Etat"
Vladimir Poutine, avare de déclarations depuis la destitution le 22 février du président Ianoukovitch après trois mois d'un mouvement de contestation qui a tourné à la confrontation violente se soldant par la mort de 98 personnes à travers le pays, s'est longuement expliqué.

"Il ne peut y avoir qu'une seule appréciation sur ce qui s'est passé à Kiev et en Ukraine: il s'agit d'un coup d'Etat anticonstitutionnel, d'une prise de pouvoir par les armes", a martelé M. Poutine. Il a enfin accusé les Occidentaux d'avoir eu recours à des "entraîneurs" pour former les "unités de combat", en référence aux contestataires ukrainiens.

 

(Reportage : « Ce qui se passe à Kiev ou en Crimée...Ce n'est pas notre combat »)

 

Les Etats-Unis avaient déjà accentué leur pression lundi sur la Russie en rompant toute coopération militaire avec Moscou et en menaçant de nouvelles sanctions. Un responsable américain voyageant avec le secrétaire d'Etat a prévenu que des sanctions américaines contre la Russie interviendront "probablement dans la semaine".
En visite à Tunis, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé que les menaces de sanctions ne changeront pas la position russe sur l'Ukraine.

Parallèlement, Moscou va utiliser l'arme économique contre Kiev, ayant décidé de mettre fin au rabais sur le gaz vendu à l'Ukraine accordé en décembre dernier.
John Kerry a, lui, apporté dans ses bagages une importante assistance économique à Kiev, les Etats-Unis offrant d'accorder notamment un milliard de dollars dans le cadre d'un prêt international négocié actuellement avec le Fonds monétaire international.
L'Union europénne pour sa part s'engage à aider Kiev, au bord de la faillite, à régler sa dette de deux milliards de dollars pour ses achats de gaz russe.

 

Tirs de semonce
Environ 16.000 soldats, dont au moins 5.000 arrivés ces derniers jours, occupent la Crimée, une région stratégique pour Moscou et pour sa flotte militaire. Les forces russes cernent la plupart des sites stratégiques (navires de guerre, casernes, bâtiments de l'administration).

Et selon des médias turcs, deux bâtiments de guerre russes, le navire de débarquement "Saratov" et le navire d'assaut "Yamal" qui se trouvaient en Méditerranée, au large de la Syrie, ont franchi mardi le détroit du Bosphore en direction de la mer Noire et de l'Ukraine.

 

(Commentaire : Qui aura le dernier mot en Ukraine ?)

 

Exemple de la guerre des nerfs engagés en Crimée, pour la première fois, les forces russes qui encerclent la base aérienne ukrainienne de Belbek, en Crimée, ont tiré des coups de semonce sur les militaires ukrainiens qui tentaient de s'approcher. Les forces russes ont tiré en l'air lorsqu'un groupe de 300 militaires s'est approché. Ils ont également menacé de tirer dans les jambes des soldats ukrainiens si ces derniers continuaient d'approcher, selon des témoignages recueillis par l'AFP. Après des négociations entre Russes et Ukrainiens, la tension est retombée.

Mercredi, les chefs de la diplomatie américaine et russe, John Kerry et Sergueï Lavrov, se retrouvent à Paris à l'occasion d'une réunion organisée par François Hollande sur le Liban. Une rencontre entre les deux responsables qui se sont beaucoup invectivé au cours des derniers jours pourrait avoir lieu dans l'après-midi.

 

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commentaires (8)

LES MÊMES PAROLES QUE TOUS LES AUTRES. TORT OU RAISON... SELON LE POINT DE VUE DE QUI S'EXPRIME !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 37, le 04 mars 2014

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Commentaires (8)

  • LES MÊMES PAROLES QUE TOUS LES AUTRES. TORT OU RAISON... SELON LE POINT DE VUE DE QUI S'EXPRIME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 37, le 04 mars 2014

  • Les ukrainiennes au Liban...vont devoir augmenter leurs tarifs pour aider la patrie....!

    M.V.

    17 h 02, le 04 mars 2014

  • Obama offre 1 billion de usd ?? looollll , il va les prendre des bensaouds ? petit joueur va , Potine a offert 15 Billions et de sa propre poche , mdr ..

    FRIK-A-FRAK

    15 h 05, le 04 mars 2014

  • Bras de fer entre un Obama faible selon les dires de l’un de ses collaborateurs , et Poutine qui sait bien mener les règles du jeu dans une région ou il connait l'Ukraine mieux que quiconque .

    Sabbagha Antoine

    13 h 32, le 04 mars 2014

  • C'est si facile de menacer, oui, mais avec quoi yâ hassértéééh ! Pas avec sa vielle quincaillerie soviétisée rouillée tout de même ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 12, le 04 mars 2014

  • Quand est ce que l'occidecadent va essuyer l'ardoise de 15 milliards de usd due aux russes ??? Ils ont vendu aux pauvres ukrainiens des slogans creux comme a leur habitude , pourra t il ce peuple dupe ( avec accent ) , vendre ces slogans en titres boursiers aux occidecadents ?? Parce que les russes en general , on ne la leur fait pas , demandez aux georgiens et aux syriens .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 42, le 04 mars 2014

  • Il va l'écraser comme une "Puce" russe à ce Gnome et Nain poutinien, cet HUSSEÏN obama 2ème washingtonien Sain !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 40, le 04 mars 2014

  • LA CRISE UKRAINIENNE EST FOMENTÉE ET LA RUSSIE SENT SA SÉCURITÉ NATIONALE MENACÉE... MAIS LE MINI-TSAR OURSIEN SE TROUVE PRIS DANS LES FILETS TENDUES. QUE VA-T-IL FAIRE ? ET QUE VONT FAIRE LES OCCIDENTAUX QUI FOURRENT LE NEZ LÀ Où çA NE LES REGARDENT PAS ? IL N'Y A D'ISSUE QUE LA NÉGOCIATION ET LES CONCESSIONS MUTUELLES. LACHER DU LEST EN SYRIE POUR L'OURS... ET EN UKRAINE POUR LE MASTODONTE ET SES ÉLÉPHANTEAUX... À MOINS QUE L'IMPRÉVU N'ÉCLATE EN UNE GUERRE... IMPROBABLE... MAIS NON IMPOSSIBLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 13, le 04 mars 2014

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