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Moyen Orient et Monde

L’armée ukrainienne, combien de divisions ?

L'Ukraine a placé son armée en état d'alerte mais ses troupes, dans un piètre état général, ont pris soin de rester en position défensive en Crimée, où elles sont inférieures en nombre face aux forces russes.
Le Parlement russe a donné samedi le feu vert pour une intervention des forces armées russes en Ukraine. Kiev a réagi en mobilisant l'ensemble de ses réservistes, accusant la Russie de lui avoir « déclaré la guerre » et d'avoir entamé une « invasion armée ». « Nous entendons démontrer que nous avons la capacité de nous protéger et nous nous préparons à nous défendre », a dit l'ambassadeur ukrainien aux Affaires étrangères Iouri Sergueïev, sur CNN.
Mais dans les faits, le contrôle d'une bonne partie de la Crimée échappe déjà à Kiev. La tension semblait monter encore d'un cran hier, même si aucun affrontement n'a été rapporté. Plusieurs sites stratégiques de la péninsule, bases militaires, aéroports ou bâtiments officiels ont fait l'objet de blocages par des hommes en armes depuis deux jours. Coup dur pour les autorités de Kiev, l'amiral Denis Berezovski, commandant en chef de la marine ukrainienne, nommé il y a quelques jours par le président par intérim Olexandre Tourtchinov, a annoncé hier qu'il prêtait allégeance aux autorités prorusses de Crimée. Le Premier ministre prorusse de Crimée, Serguiï Axionov, que Kiev considère comme illégitime, a salué un « événement historique ».

David contre Goliath
Sur le papier, le combat annoncé rappelle celui de David contre Goliath : « La Russie compte six fois plus de soldats que l'Ukraine et ses avions et ses hélicoptères sont des modèles plus récents », rappelle Valentin Badrak, directeur du Centre de recherche sur l'armée, la démilitarisation et le désarmement à Kiev. Face à 845 000 soldats russes, l'armée ukrainienne compte 130 000 hommes, dont la moitié sont des conscrits, dotés d'un matériel souvent dépassé. « Les forces armées ont souffert d'un financement inadéquat (...). Elles continuent à utiliser un équipement datant de l'époque soviétique », souligne le rapport 2014 de l'Institut international des études stratégiques (IISS), qui relève aussi des défaillances dans la maintenance du matériel et le faible nombre d'heures de vol des avions.
Le nouveau Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a d'ailleurs dénoncé hier le « sabotage délibéré » des capacités de défense du pays par le précédent régime. « En dépit de ce sabotage et de l'état catastrophique de nos finances, le gouvernement a trouvé la possibilité de financer les forces armées ukrainiennes dans cette période très difficile », a-t-il assuré.

Un moral d'acier
En dépit de ces carences matérielles, le moral de l'armée ukrainienne, restée à l'écart de la crise politique qui a abouti au renversement du président Viktor Ianoukovitch, à l'issue d'un bain de sang qui a coûté la vie à 83 personnes en trois jours à Kiev, est très élevé, selon Valentin Badrak. « Le moral peut suppléer au nombre : si les soldats ukrainiens démontrent leur volonté à résister, la Russie fera marche arrière », estime Valentin Badrak, pour qui la position défensive adoptée par les unités ukrainiennes prises par surprise est la seule possible.
Quelque 15 000 soldats ukrainiens sont théoriquement stationnés en Crimée, un nombre approximativement équivalent à celui des forces russes de la flotte de la mer Noire en temps normal. Mais la plupart ne semblaient pas se trouver dans leurs casernes lors de l'arrivée des mystérieux commandos armés prorusses (lire par ailleurs). Et Kiev accuse Moscou d'avoir transporté par voie aérienne vendredi et samedi quelque 6 000 soldats supplémentaires en Crimée.
Au-delà de la Crimée, certains s'inquiètent déjà de la perspective d'une entrée de soldats russes dans l'est russophone de l'Ukraine et jusqu'à Kiev. « Nous allons nous procurer des armes à feu pour nous tenir prêts à affronter les troupes d'occupation russes », affirme ainsi Artem Skoropadski, porte-parole de Pravy Sektor (Secteur droit), groupe en première ligne dans les affrontements contre les policiers à Kiev pendant la contestation. Ce mouvement nationaliste paramilitaire revendique l'héritage de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne, une formation controversée qui s'est battue pour l'indépendance de l'Ukraine contre les Soviétiques, la résistance polonaise et les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Et dont les derniers maquis n'ont été anéantis par l'Armée rouge qu'au milieu des années 1950.
(Sources : agences)

L'Ukraine a placé son armée en état d'alerte mais ses troupes, dans un piètre état général, ont pris soin de rester en position défensive en Crimée, où elles sont inférieures en nombre face aux forces russes.Le Parlement russe a donné samedi le feu vert pour une intervention des forces armées russes en Ukraine. Kiev a réagi en mobilisant l'ensemble de ses réservistes, accusant la...

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