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Moyen Orient et Monde - Ukraine

La Russie se place « du mauvais côté de l’histoire », avertit la Maison-Blanche

Ianoukovitch « a demandé l'aide militaire » de Moscou ; Kiev fait état d'un nouvel ultimatum du Kremlin.

Sur le terrain, la situation restait tendue en Crimée entre les deux camps pro et anti-Russie, même si aucun affrontement n’a été rapporté au cours des dernières heures dans cette région. Alexey Kravtsov/AFP

L'Ukraine a accusé hier la Russie de lui avoir lancé un ultimatum en Crimée, tandis que Barack Obama mettait en garde Moscou qui, selon lui, se plaçait du « mauvais côté de l'histoire ».


Le président américain a assuré que « le monde est largement uni pour reconnaître que les mesures prises par la Russie représentent une violation de la souveraineté ukrainienne (...) et une violation du droit international ». Il a brandi la menace de « mesures économiques et diplomatiques qui isoleront la Russie » et qui « auront un impact négatif sur (son) économie et son statut à travers le monde ».


Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé à la demande de la Russie une nouvelle réunion hier, la troisième en quatre jours consacrée à la crise en Ukraine. Selon l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine à l'ONU, le président déchu ukrainien Viktor Ianoukovitch a demandé au président russe Vladimir Poutine l'aide militaire de la Russie « pour défendre la population ukrainienne », l'Ukraine étant « au bord de la guerre civile ». De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé à garantir « l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine », exhortant la Russie à « s'abstenir de tout acte qui pourrait mener à une nouvelle escalade ».

 

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Réunis dans l'urgence hier, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont pour leur part exprimé leur « extrême inquiétude », selon le Français Laurent Fabius. La crise ukrainienne « est la pire en Europe depuis la chute du mur de Berlin », a estimé de son côté l'Allemand Frank-Walter Steinmeier. Les ministres ont directement mis en cause Moscou en condamnant la « violation manifeste de la souveraineté ukrainienne » par les « actes d'agression des forces armées russes ». Ils ont appelé la Russie à prendre « des mesures rapides et concrètes de désescalade » avec, en premier lieu, « le repli » des forces russes déployées ces derniers jours en Crimée « dans leurs zones de stationnement permanentes ». Les dirigeants de l'UE se réuniront de nouveau jeudi à Bruxelles en sommet extraordinaire. La ministre européenne des Affaires étrangères Catherine Ashton devait rencontrer aujourd'hui son homologue russe Sergueï Lavrov à Genève avant de se rendre à Kiev demain, a indiqué sa porte-parole.

 

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Signe de la guerre des nerfs qui oppose l'Ukraine et la Russie, un responsable du ministère ukrainien de la Défense a donc fait état d'un nouvel ultimatum enjoignant les militaires ukrainiens à se rendre, sous peine d'être attaqués. « L'ultimatum est le suivant : reconnaître les nouvelles autorités (prorusses) en Crimée, déposer les armes et s'en aller, ou être prêt à subir un assaut », a dit Vladislav Seleznev, porte-parole régional du ministère ukrainien de la Défense à Simféropol, la capitale de ce territoire du sud du pays. Une information aussitôt démentie à Moscou comme « un délire total », le président du Parlement russe avançant que la Russie n'avait pas encore besoin d'utiliser son « droit » à lancer une opération militaire en Ukraine. Pendant ce temps, les autorités ukrainiennes accusent la Russie de continuer à faire arriver massivement des militaires en Crimée. « Je demande à la Russie de cesser l'agression, les provocations, le piratage », a martelé dans la soirée le président par intérim Olexandre Tourtchinov.

 

(Repère  : Les dates-clés de la crise en Ukraine)


En déplacement à Kiev, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a également mis en garde la Russie pour son action en Ukraine, après avoir rencontré les nouvelles autorités au pouvoir après la destitution le 22 février de Viktor Ianoukovitch. « Cela ne peut pas être la manière dont les relations internationales doivent se régler au XXIe siècle. Ce n'est pas acceptable et il y aura des conséquences et un prix à payer, sur le plan économique et diplomatique », a déclaré le ministre britannique.
De son côté, l'OTAN tiendra aujourd'hui une nouvelle réunion de crise des ambassadeurs de ses membres sur la situation en Ukraine, à la demande de la Pologne, pays voisin, qui estime que sa sécurité est menacée, a annoncé le secrétaire général Anders Fogh Rasmussen. Elle pourrait être suivie d'une réunion OTAN-Russie au même niveau. M. Rasmussen en a fait la proposition à l'ambassadeur de Russie auprès de l'OTAN, qui doit donner sa réponse aujourd'hui.

 

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Moscou n'admet pas les menaces
À Genève, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé les menaces de « sanctions » et de « boycottage » et justifié l'action de la Russie en Ukraine, jugeant que « les ultranationalistes menaçaient la vie et les intérêts régionaux des Russes et des populations parlant russe ». Son ministère a été plus direct encore, qualifiant dans un communiqué d' « inadmissibles » les menaces du secrétaire d'État américain John Kerry, qui doit se rendre aujourd'hui à Kiev pour réaffirmer le « soutien fort des États-Unis à la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine ». Il faisait référence aux propos de M. Kerry dimanche, qui a fait état de possibles sanctions qui pourraient être imposées à Moscou.
Jouant la carte de l'apaisement, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué que cette dernière estimait qu'il n'était « pas trop tard » pour trouver une solution politique à la crise en Ukraine et qu'il n'y avait « pas d'option militaire » . « La Russie ne veut pas la guerre avec l'Ukraine », avait d'ailleurs souligné dimanche soir le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine.

 

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Contrôle opérationnel complet
Sur le terrain, la situation restait tendue en Crimée entre les deux camps, même si aucun affrontement n'a été rapporté au cours des dernières heures dans cette région. Plusieurs sites stratégiques de la péninsule, bases militaires, aéroports ou bâtiments officiels ont fait l'objet de blocages par des hommes en armes, dont l'uniforme ne porte aucun signe distinctif mais qui sont, selon toute vraisemblance, des soldats russes. Depuis samedi, la Russie a déployé 6 000 soldats en renforts en Crimée, péninsule russophone du sud de l'Ukraine, qui abrite la flotte russe de la mer Noire, d'après le ministère ukrainien de la Défense. Moscou a désormais un « contrôle opérationnel complet » sur la Crimée, selon Washington. Hier, toutes les bases militaires ukrainiennes étaient encerclées par des soldats non identifiés agissant pour le compte des autorités prorusses, selon le nouveau pouvoir à Kiev.
La Russie avance par ailleurs ses pions dans d'autres régions ukrainiennes. Quelque 300 manifestants prorusses ont pris d'assaut dans l'après-midi le siège de l'administration régionale à Donetsk (est de l'Ukraine), fief du président déchu Viktor Ianoukovitch.

 

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commentaires (4)

Ce ne sera pas la première fois depuis Ivan le Terrible, ses cosaques et ses moujiks !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 21, le 04 mars 2014

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Commentaires (4)

  • Ce ne sera pas la première fois depuis Ivan le Terrible, ses cosaques et ses moujiks !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 21, le 04 mars 2014

  • CELA DÉPEND DE QUI ÉCRIT L'HISTOIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 37, le 04 mars 2014

  • Elle n'a pas découvert le fil à couper le beurre, cette maison-blanche, avec un Nain poutinien pareil au Kremlin !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 11, le 04 mars 2014

  • En plus de pas payer la dette de quelques milliards de usd contractee par l'Ukraine, l'occidecadent fait des siennes en voulant sanctionner , terroriser des pays victimes de son bluff economique enrobe de slogans qui poussent les peuples a la famine . Quelle misère que de les croire encore capable de bons sentiments .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 33, le 04 mars 2014

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